Etats-Unis : le chômage recule à 3,5%, son plus bas historique

Après 3,6% en février, le taux de chômage américain est retombé à 3,5% en mars selon les chiffres du département du Travail, publiés ce vendredi 7 avril. Le marché du travail reste tendu et tire l’inflation à la hausse. Les perspectives économiques devraient toutefois se dégrader.
Le chômage diminue à 3,5% en mars aux Etats-Unis
Le chômage diminue à 3,5% en mars aux Etats-Unis (Crédits : ANDREW KELLY)

L'économie américaine est toujours en surchauffe. En mars, le nombre d'emplois créés (236.000) est resté inférieur à celui du mois de février (311.000), soit légèrement moins que les anticipations des analystes qui tablaient sur 238.000 créations, selon le consensus publié par MarketWatch.

« Les créations d'emplois ont continué à progresser dans le tourisme et l'hôtellerie, les services publics, la santé et les services aux entreprises », a néanmoins précisé le département du Travail dans son communiqué.

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De bons signes sur l'emploi

« Les données soulignent la solidité du marché de l'emploi, avec une économie qui continue à en créer à un rythme rapide. Mais on peut observer des signes d'ajustement », a estimé, dans une note, la cheffe économiste pour HFE, Rubeela Farooqi. Parmi ces signes, la baisse de 1.000 emplois dans le secteur de l'industrie, signe de « l'influence déstabilisatrice de la hausse des taux », a estimé le président de l'Alliance américaine pour l'industrie, Scott Paul, dans un communiqué.

Une hausse du nombre de personnes ayant perdu un emploi permanent s'observe, ainsi qu'une baisse des personnes revenant sur le marché du travail, c'est-à-dire qui n'occupaient pas un emploi et n'en cherchaient pas un jusqu'ici. Cette dernière donnée est d'ailleurs l'une des raisons des tensions sur le marché de l'emploi américain : si le taux de participation au marché du travail est en hausse, à 62,6% des personnes en âge de travailler, il reste en-deçà des niveaux observés avant la pandémie (63,3% en février 2020).

Récession attendue dans les prochains mois

Le chômage pourrait néanmoins remonter dans les prochains mois. C'est en tout cas la conclusion d'une enquête publiée le 27 mars par la fédération d'économistes NABE (National Association for Business Economics). Selon la présidente de l'organisme, 53% des panélistes « s'attendent à une récession à un moment donné en 2023 », expose Julia Coronado. Près d'un quart de ce panel table sur une récession au troisième trimestre de cette année, 5% pensent que la récession est déjà en cours, 16% la voient arriver au deuxième trimestre, et 13% au quatrième trimestre.

Et près d'un quart s'attend à ce que cela ne se produise pas avant le second semestre de 2024. En cas de baisse du PIB, certaines entreprises pourraient être obligées de licencier du personnel ou de fermer boutique, ce qui augmenterait théoriquement le nombre de chômeurs. Déjà, la croissance de l'activité du secteur des services aux Etats-Unis a ralenti plus que prévu en mars puisque l'indice ISM des services a reculé à 51,2 contre 55,1 en février. Un chiffre supérieur à 50% signale en effet que l'activité est en croissance, tandis qu'un chiffre inférieur indique, au contraire, une contraction.

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La Réserve fédérale américaine (Fed) reste en revanche sur un scénario de croissance à 0,4% pour 2023 et à 1,2% pour 2024. Pour rappel, elle s'était affichée à 2,1% en 2022. L'OCDE (l'Organisation de coopération et de développement économique) a également actualisé ses prévisions mi-mars. Elle mise, elle, sur une croissance de l'économie américaine de 1,5% en 2023 et de 0,9% en 2024.

(Avec AFP)

Commentaires 2
à écrit le 08/04/2023 à 13:43
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En fait, comme on retire des statistiques les personnes dont on pense qu'elles ne cherchent pas un EMPLOI, il faudrait aussi avoir la statistique des personnes retirées du marché de l'emploi. Ou alors avoir le taux d'activité.

le 05/05/2023 à 22:50
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Plus ils travaillent et plus l'espérance de vie diminue dans le monde, tel est surtout le paradoxe des USA ces temps ci.

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