
Lors de la présentation de son plan stratégique, il y a un peu plus d'un mois, Christel Heydemann avait indiqué qu'Orange Business (ex-Orange Business Services), la branche dédiée aux entreprises de l'opérateur, ferait l'objet d'un « important » plan de réduction des coûts. La patronne du numéro un français des télécoms a décidé de lancer sans traîner cette restructuration. D'après les informations de La Lettre A et du Monde, confirmées par Orange à La Tribune, l'opérateur historique souhaite réduire les effectifs d'Orange Business. C'est, plus précisément, sa division Orange SCE, en France, qui est visée. Au total, la direction entend supprimer près de 700 emplois sur 5.700, à partir de 2024. Sachant qu'Orange Business compte près de 30.000 collaborateurs dans le monde.
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Orange va présenter son plan ce mercredi, lors d'une réunion avec les syndicats. S'en suivront des négociations. Orange espère déboucher sur un accord aussi vite que possible. Dans le cas contraire, l'opérateur devra passer par un plan de départs volontaires. Ces suppressions de postes s'inscrivent dans le cadre d'une restructuration globale d'Orange Business. Cette division souffre depuis des années d'un profond changement des usages, soutient l'opérateur.
Un contexte social tendu
La téléphonie fixe et les réseaux privés, en particulier, lesquels sont au cœur des offres d'Orange SCE, sont en forte décroissance du fait de la démocratisation des outils de visioconférence. L'objectif d'Orange est de réduire les coûts de ces activités historiques, et, en parallèle, de développer d'autres segments en plein essor, comme le cloud, la gestion des données ou la cybersécurité. Christel Heydemann souhaite qu'Orange Business retrouve le chemin de la croissance et de la rentabilité « au plus tard en 2025 ».
Cette restructuration intervient dans un contexte social tendu. Alors que les anciens dirigeants de France Télécom ont de nouveau été condamnés pour harcèlement moral institutionnel dans l'affaire des suicides de 2009-2010 en fin d'année dernière, les syndicats avaient alerté sur « un regain de tensions sociales » dans l'entreprise. Les représentants du personnel sont notamment très remontés à l'égard du plan d'économies « Scale Up », initié il y a plus de deux ans. Ce « programme » dit d'« efficacité opérationnelle » vise à économiser 1 milliard d'euros d'ici à la fin 2023, dont environ la moitié sur la masse salariale.
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