
La Russie est désormais considérée comme un paradis fiscal par l'Union européenne. Bruxelles annonce ce mardi avoir ajouté la Russie à sa liste noire des paradis fiscaux. Une mesure purement symbolique, dans un contexte de poursuite des sanctions économiques contre l'économie russe en pleine guerre en Ukraine.
Une liste à géométrie variable
L'UE a ainsi mis à jour sa liste des paradis fiscaux, dont les critères semblent plutôt obéir à des considérations politiques qu'à une observation rigoureuse de la fiscalité. Outre la Russie, les îles Vierges britanniques, le Costa Rica, les Îles Marshall viennent d'y faire leur entrée aux côtés de seize autres pays alors que la Macédoine du Nord, la Barbade, la Jamaïque et l'Uruguay en sortent. En revanche, des États membres de l'Union européenne, connus comme de véritables paradis fiscaux comme l'Irlande ou le Luxembourg, n'y figurent pas.
L'inscription de la Russie sur cette liste fait écho à la volonté des Européens d'amplifier les sanctions, concrètes ou symboliques, contre leur ancien principal fournisseur de gaz. La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen prévoit de nouvelles sanctions contre la Russie à l'occasion de l'anniversaire de l'invasion de l'Ukraine, le 24 février.
« D'ici au 24 février, exactement un an après le début de l'invasion, nous visons à mettre en place le dixième paquet de sanctions », a-t-elle déclaré lors d'une conférence de presse début février à Kiev avec le président ukrainien Volodymyr Zelensky.
« Aujourd'hui, la Russie paie un lourd tribut car nos sanctions érodent son économie, la faisant reculer d'une génération », s'est-elle félicitée, alors que Bruxelles a mis en place depuis près d'un an plusieurs salves de sanctions pour limiter les revenus de Moscou destinés à soutenir son invasion.
Parmi elles, l'une des mesures les plus marquantes est le plafonnement du prix du pétrole russe à l'export à 60 dollars. Selon Mme von der Leyen, cette limitation, fixée début décembre par l'Union européenne, le G7 et l'Australie, « coûte déjà à la Russie environ 160 millions d'euros par jour ». L'UE a également instauré un embargo sur le pétrole brut russe transporté par voie maritime ainsi que sur l'achat de produits pétroliers raffinés russes.
L'économie russe fait mieux que résister
Néanmoins, les sanctions européennes n'ont pas provoqué l'« effondrement » de l'économie russe que promettait Bruno Le Maire au début de la guerre. Selon le FMI, la Russie est certes tombée en récession l'an dernier mais la baisse de PIB est relativement modeste (-2,2%) rapportée aux prévisions du printemps 2022 qui anticipaient une chute de 8,5% du PIB russe en 2022.
Surtout, l'économie russe devrait repartir à la hausse avec une petite progression de 0,3% en 2023 (soit légèrement en-dessous des perspectives de croissance pour la zone euro établies à 0,7% en 2023) puis d'une hausse de 2,3% en 2024. Une croissance qui serait alors meilleure que celle de la zone euro laquelle remontera seulement de 1,6% en 2024 d'après le FMI.
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