Guerre russo-ukrainienne : surenchère de bombardements des deux côtés de la frontière

Après le bombardement massif russe de vendredi sur plusieurs villes ukrainiennes, l’armée ukrainienne a riposté en bombardant la ville russe de Belgorod, près de la frontière. Moscou a déjà annoncé des représailles.
La ville frontalière russe Belgorod a déjà fait l'objet de plusieurs attaques ukrainiennes.
La ville frontalière russe Belgorod a déjà fait l'objet de plusieurs attaques ukrainiennes. (Crédits : DR)

La riposte n'a pas tardé. Au lendemain d'un bombardement massif russe sur les villes ukrainiennes, l'armée ukrainienne a répliqué sur la ville frontalière russe Belgorod. Le bilan des victimes est lourd : 14 personnes tués et 108 blessés. « Le président Vladimir Poutine a été informé de l'attaque des forces armées ukrainiennes contre des quartiers résidentiels de Belgorod », a déclaré le porte-parole Dmitri Peskov à l'agence de presse TASS.

Le ministère de la défense russe a prévenu que cette frappe ne restera pas « impunie ». La Russie a également annoncé avoir demandé une réunion du Conseil de sécurité de l'ONU après la frappe. Finalement, le Conseil de sécurité devrait se réunir ce samedi soir à 21H00 GMT.

La ville de Belgorod se trouve à 30 kilomètres de la frontière avec l'Ukraine et a été à de nombreuses reprises la cible d'attaques que la Russie qualifie de « bombardements aveugles ». Parallèlement, la Russie affirme avoir intercepté une trentaine de drones et 13 missiles au-dessus de la Russie, y compris dans la région de Moscou.

Condamnation des bombardements russes

Ces frappes ukrainiennes interviennent alors que les forces russes ont déclenché vendredi 29 décembre un véritable tir de barrage contre le territoire ukrainien, provoquant la mort de 39 personnes, dont 16 tués dans la capitale Kyïv, et quelque 160 blessés, alors que les secouristes continuaient ce samedi à déblayer les décombres.

Les forces russes auraient utilisé toute une panoplie de missiles et de drones de fabrication iranienne pour viser des installations industrielles et civiles, comme une maternité et un centre commercial, selon une tactique désormais bien rodée par les russes depuis leur intervention en Syrie, notamment à Alep. Le ministre de la défense ukrainien, Rustem Umerov, estime que les forces russes ont passé des mois à stocker des missiles et des drones en vue de multiplier les raids cet hiver.

Ces bombardements, les plus importants depuis le début de l'invasion russe en février 2022, ont été condamnés vendredi par le secrétaire général adjoint de l'ONU, Mohamed Khiari, sans compter de nombreuses condamnations internationales, dont celles des Etats-Unis. Le président américain a rappelé le Congrès de l'urgence à agir pour débloquer les fonds de l'aide militaire à l'Ukraine.

Le pari de l'essoufflement

Le président américain Joe Biden a qualifié les frappes russes de vendredi de « de rappel brutal au monde que, après deux ans de cette guerre dévastatrice, l'objectif de Poutine reste inchangé ». La Russie accentue la pression, aussi bien militaire qu'informationnelle, alors que l'Ukraine traverse une passe difficile après l'échec de sa contre-offensive de l'été. Les positions sont désormais largement figées, avec des gains territoriaux marginaux d'un camp ou l'autre. Ce qui n'est pas sans rappeler la guerre des tranchées de 14-18.

Le président russe Vladimir Poutine, qui prépare sa prochaine réélection après avoir étouffé toute forme de contestation, au prix de procès politiques ubuesques, mise sur l'essoufflement de l'aide occidentale pour forcer l'Ukraine à négocier son propre démembrement au profit de la Russie. Une demande d'aide américaine de 61 milliards de dollars au profit de l'Ukraine est actuellement bloquée au Congrès. En Europe, la Hongrie, ouvertement pro-russe, a mis son veto à un soutien de l'Union européenne à l'Ukraine d'un montant de 50 milliards d'euros pour 2024.

Commentaires 4
à écrit le 30/12/2023 à 23:15
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Personne pour parler du bilan carbone désastreux de cette guerre ?

à écrit le 30/12/2023 à 22:13
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La Hongrie est fidèle à ses intérêts, ce qui est inhabituel c est qu autant de pays européens aient intérêt à suivre les usa.

le 30/12/2023 à 23:37
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La Hongrie est vendue a Poutine et la Russie, le FN nous réserve le même sort

à écrit le 30/12/2023 à 20:54
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La Hongrie n'a rien à faire dans l'UE. ce sont des traitres.

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