L’Equateur admet avoir coupé le robinet de WikiLeaks

Quito a reconnu mardi avoir temporairement coupé l’accès Internet à Julian Assange, qui vit à l’ambassade de l’Equateur à Londres depuis 2012. Cette décision fait suite aux publications récentes concernant Hillary Clinton.
Anaïs Cherif
Julian Assange, fondateur de WikiLeaks, réside à l'ambassade de l'Equateur à Londres depuis juin 2012.

Après trois jours de silence, l'Equateur a reconnu mardi avoir "temporairement restreint" l'accès Internet à Julian Assange. Le fondateur de WikiLeaks a établi résidence à l'ambassade de l'Equateur à Londres depuis juin 2012. Son organisation, spécialisée dans la diffusion de documents confidentiels, a publié samedi de nouvelles révélations sur Hillary Clinton. WikiLeaks a rendu public trois discours prononcés par la candidate démocrate à la Maison Blanche entre 2013 et 2014, et payés par Goldman Sachs. Elle se disait favorable au libre-échange et à l'autorégulation de Wall Street.

Dans un communiqué, le ministère équatorien des Affaires étrangères souligne que les documents récemment publiés par WikiLeaks avaient un "impact" sur la campagne électorale américaine. Le gouvernement se dédouane des actes de l'organisation, précisant que "ce type d'information est de la responsabilité exclusive de WikiLeaks", rapporte Reuters. L'Equateur affirme "respecter le principe de non-intervention dans les affaires d'autres pays, ne s'immisce pas dans les processus électoraux en cours, ni ne soutient un candidat en particulier". C'est "dans ce sens" que la décision de restreindre l'accès à Internet a été prise, le communiqué soulignant que "la politique extérieure de l'Equateur obéit exclusivement à des décisions souveraines et ne cède pas aux pressions d'autres pays."

Les Etats-Unis démentent avoir exercé des pressions

Sur Twitter, WikiLeaks a en effet accusé l'Equateur d'avoir cédé aux pressions de Washington : "De multiples sources américaines nous disent que John Kerry a demandé à l'Equateur d'empêcher Julian Assange de publier des documents concernant Clinton lors des négociations de paix avec les FARC." Dans un deuxième message, l'organisation précise qu'une réunion privée s'est déroulée le 26 septembre, en Colombie, en présence de John Kerry et de responsables équatoriens lors de la signature de l'accord de paix entre le gouvernement colombien les Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC).

John Kirby, porte-parole du département d'Etat américain a démenti : "Même si nous sommes depuis longtemps préoccupés par WikiLeaks, tout ce qui laisserait penser que le secrétaire d'Etat Kerry ou le département d'Etat seraient impliqués dans la fermeture (de la connexion internet du fondateur) de WikiLeaks est faux."

WikiLeaks, une organisation pro-Trump ?

Début octobre, le président équatorien Rafael Correa a publiquement affiché son soutien à Hillary Clinton lors d'un entretien à Russia Today : "Je la connais personnellement et j'ai beaucoup de respect pour elle. (...) Pour le bien des Etats-Unis et du monde en général, je préfèrerais la victoire d'Hillary."

De son côté, WikiLeaks multiplie les révélations concernant l'ancienne secrétaire d'Etat. L'organisation relaye aussi largement des messages anti-Clinton sur Twitter, l'accusant même d'avoir "volé" leur idée de logo pour sa campagne. Comme le souligne The Intercept, "le fil d'actualités de WikiLeaks sur Twitter a commencé à ressembler davantage à celui d'opposants œuvrant pour la défaite d'Hillary qu'à celui d'un site de lanceurs d'alerte."

Anaïs Cherif
Commentaires 2
à écrit le 19/10/2016 à 16:07
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"Elle se disait favorable au libre-échange et à l'autorégulation de Wall Street."Pas une nouveauté. Que deviendrait la suprématie (l'impérialisme) américain sans ces 2 composantes... Et surtout comment pourrait-elle espérer se faire élire si elle y é...

à écrit le 19/10/2016 à 14:23
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vous aussi vous l'avez coupé. vous avez du recevoir intrsuctions tres fermes

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