Bien que sujet à caution, le chiffre officiel de la croissance chinoise est toujours scruté de près et apparaît comme un baromètre de la reprise. Et il est meilleur que prévu. Malgré une crise dans l'immobilier liée aux difficultés financières d'une partie de ses promoteurs, la Chine a annoncé une croissance de 8,1% en 2021, dépassant les 6% prévus. Le tout par rapport à 2020 année qui, malgré la crise du Covid-19, s'était achevé par une hausse de 2,2%. Cette croissance de 8,1% du produit intérieur brut (PIB) constitue le rythme le plus élevé depuis 2012.
Au quatrième trimestre, l'économie chinoise a progressé plus rapidement que prévu (+4%), mais à son rythme le plus lent depuis un an et demi, alors que la Banque populaire de Chine (BPC) a réduit les taux d'intérêts afin d'amortir le ralentissement de la deuxième plus grande économie du monde. Au troisième trimestre, le PIB avait progressé de 4,9%. En résumé, l'économie chinoise aura démarré 2021 sur les chapeaux de roue (+18 ,3% de croissance au premier trimestre) en se relevant de l'impact désastreux de la crise sanitaire en 2020, avant de voir son rebond s'affaiblir en raison du déclin du secteur de l'immobilier, de la limitation de l'endettement et des restrictions liées à l'épidémie de coronavirus. La Chine fait face à des vents contraires dus aux politiques de régulation, au déclin du secteur de l'immobilier et aux résurgences de l'épidémie de coronavirus.
"Triple pression"
L'économie chinoise est en fait confrontée à "une triple pression", à savoir une contraction de la demande, des tensions sur les chaînes d'approvisionnement et des objectifs revus à la baisse, a reconnu lundi lors d'une conférence de presse Ning Jizhe, un responsable du Bureau national des statistiques (BNS). Le pays s'est largement remis du choc initial de la pandémie mais des foyers sporadiques de Covid-19 continuent à perturber l'activité. La politique du "zéro Covid", qui a permis d'endiguer rapidement l'épidémie en 2020, s'accompagne d'un coût social et économique élevé. Le secteur des services (loisirs, tourisme, hôtellerie-restauration, transports...) n'a toujours pas retrouvé son niveau pré-pandémie.
En tout cas, les dirigeants chinois se sont engagés à soutenir davantage l'économie, qui sera confrontée à de multiples vents contraires en 2022.
Baisse des coûts d'emprunt
La banque centrale chinoise a réduit lundi de manière inattendue les coûts d'emprunt de ses prêts à moyen terme pour la première fois depuis avril 2020, conduisant certains analystes à s'attendre à un assouplissement de sa politique cette année pour amortir un ralentissement économique.
"La dynamique économique reste faible dans un contexte de résurgences épidémiques et de difficultés dans le secteur de l'immobilier. En conséquence, nous anticipons une nouvelle réduction de 20 points de base des taux directeurs de la BPC au cours du premier semestre de cette année", ont déclaré les analystes de Capital Economics dans une note.
Les ventes au détail ont déçu, avec une hausse en rythme annuel de 1,7%, leur rythme le plus lent depuis le mois d'août 2020. Les analystes s'attendaient à une hausse de 3,7% après une progression de 3,9% en novembre.
Plusieurs villes chinoises ont relevé leur niveau d'alerte contre le COVID-19 avant le Nouvel An lunaire, alors que le variant Omicron se propage dans de nombreuses régions.
La production industrielle a progressé de 4,3% en décembre, contre 3,8% le mois précédent. Les analystes anticipaient une hausse de 3,6%.
(avec AFP et Reurters)