
Article publié 16 septembre à 17h36, mis à jour le 17septembre à 11h36
La Première ministre, Elisabeth Borne, a estimé samedi que l'heure « était d'abord à la solidarité avec l'Italie » et « à la mobilisation » de l'Union européenne, ajoutant que Président Emmanuel Macron allait s'entretenir avec la cheffe du gouvernement italien Giorgia Meloni. Ce samedi, les ministres de l'Intérieur français, italien et allemand ainsi que la présidence espagnole du Conseil de l'Union européenne et la commissaire de l'UE aux Affaires intérieures Ylva Johansson ont évoqué la question de la crise migratoire qui frappe actuellement l'Italie et l'île de Lampedusa lors d'une conférence téléphonique.
Proche de la Tunisie, cette île, connue comme la principale porte d'entrée vers l'Europe, a vu arriver, en trois jours cette semaine, l'afflux de 199 bateaux avec, à son bord, quelque 8.500 personnes soit plus que sa population. Depuis, cette crise migratoire fait l'objet d'une intense activité diplomatique entre les états de l'Union européenne. Cette situation a relancé le débat sur le partage des responsabilités au sein de l'UE concernant les demandeurs d'asile. Cette conférence a été proposée par le ministre français Gérald Darmanin après avoir discuté avec un bon nombre de policiers, gendarmes ainsi que des préfets des Bouches-du-Rhône, des Hautes-Alpes et des Alpes-Maritimes.
Ursula Von der Leyen se rend sur place
La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen s'est rendu ce dimanche à Lampedusa rencontrer la cheffe du gouvernement italien Giorgia Meloni, alors que les débarquements de migrants partis des côtes nord-africaines se poursuivaient, ainsi que leurs transferts vers la Sicile et le continent. La dirigeante italienne lui a demandé de venir constater la situation et a demandé au président du Conseil européen Charles Michel, de mettre la question migratoire à l'ordre du jour du sommet de l'UE en octobre. Le ministre italien de l'Intérieur Matteo Piantedosi ainsi que la commissaire de l'UE aux Affaires intérieures Ylva Johansson ont également fait le déplacement.
Giorgia Meloni dénonce une pression migratoire « insoutenable » pour son pays lié à une « conjoncture difficile », notamment en Afrique. Faute de place dans le centre d'accueil de Lampedusa, des centaines de personnes ont dû dormir dehors, dans la rue, bénéficiant parfois de la générosité des habitants qui leur ont apporté de l'eau et de la nourriture.
L'Allemagne, de son côté, a annoncé mercredi vouloir suspendre l'accueil volontaire de demandeurs d'asile en provenance d'Italie, prévu par les accords européens, en raison d'une « forte pression migratoire » et du refus de Rome d'appliquer ces accords. Emmanuel Macron a quant à lui défendu un « devoir de solidarité européenne » avec l'Italie. En juillet dernier, la présidente de la Commission européenne, en accord avec Giorgia Meloni, avait signé un accord avec la Tunisie pour tenter de réduire la pression migratoire arrivant des côtes tunisiennes en échange d'une aide financière au pays.
Au total, plus de 127.000 migrants ont débarqué sur les côtes italiennes depuis le début de l'année, près du double par rapport à la même période en 2022.
(Avec AFP)
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