Hier, Kurt Campbell, coordinateur de la Maison Blanche pour l'Asie-Pacifique, s'est livré à une critique sévère du comportement de la Chine après la visite de Nancy Pelosi sur l'île indépendante mais revendiquée depuis toujours avec force par Pékin. Selon ce haut responsable américain, Pékini aurait "surréagi" à la visite de la numéro trois de l'administration Biden.
En conséquence, et en réponse aux actions "provocatrices" de la Chine (incursions aériennes massives et tirs de missiles dans les eaux taïwanaises, voire japonaises...), Washington va non seulement consolider ses liens commerciaux avec Taïwan mais encore renforcer sa présence militaire en effectuant de nouveaux passages aériens et maritimes dans le détroit.
Tout en annonçant le dévoilement, "dans les prochains jours", d'une "feuille de route ambitieuse", ce conseiller de Joe Biden a affirmé que Pékin avait utilisé la récente visite controversée de la présidente de la Chambre des représentants Nancy Pelosi à Taïwan pour tenter de bouleverser le statu quo concernant la situation de l'île.
Selon Washington, la Chine a trouvé un prétexte pour tenter de changer le statu quo
Or, selon lui, cette visite était "cohérente" avec la politique de Washington, et la Chine a "surréagi", a-t-il estimé, jugeant que Pékin s'est emporté après la visite à Taïwan, la semaine dernière, de Nancy Pelosi, en lançant des exercices militaires aériens et maritimes de plusieurs jours autour de l'île.
Pékin a utilisé ce prétexte pour "lancer une campagne de mise sous pression contre Taïwan afin de changer le statu quo, mettant en péril la paix et la stabilité à travers le détroit de Taïwan".
Les actions de la Chine "continuent d'être provocatrices, déstabilisantes et sans précédent", a affirmé Kurt Campbell.
Les États-Unis renforcent
En réponse, les Etats-Unis ont réaffirmé leur engagement dans la région. Kurt Campbell a déclaré que l'administration Biden "continuerait de renforcer (ses) liens avec Taïwan, notamment en continuant de faire progresser nos relations économiques et commerciales".
Par ailleurs, la protection de l'île continuera d'être une priorité: des navires et avions américains effectueront de nouveaux passages dans le détroit de Taïwan "dans les prochaines semaines", a ajouté Kurt Campbell.
Les forces américaines "vont continuer à voler, naviguer ou opérer partout où le droit international l'autorise", a-t-il poursuivi, sans préciser la nature des déploiements effectués dans le détroit ou leur calendrier.
"Sincères remerciements" du ministre des Affaires étrangères taïwanais
Critiquant la décision de la Chine d'arrêter sa coopération avec les Etats-Unis concernant le climat, le haut responsable a affirmé que Washington continuait de garder les canaux de communication "ouverts" avec Pékin.
Le gouvernement taïwanais a salué les annonces américaines.
Dans un communiqué, le ministère taïwanais des Affaires étrangères a exprimé ses "sincères remerciements" pour ses "actions concrètes pour maintenir la sécurité dans le détroit de Taïwan et la paix dans la région".
La Chine maintient l'île "sous haute pression"
Pour autant, la Chine semble toujours maintenir l'île sous haute pression. Jeudi, la présidente de Taïwan, Tsai Ing-wen, a déclaré que la menace de force de la Chine n'avait pas diminué, même si les exercices militaires les plus importants jamais organisés par Pékin autour de l'île après la visite de Mme Pelosi la semaine dernière, semblaient s'atténuer.
Mais pour Kurt Campbell, cette "campagne de pression intensifiée" contre Taïwan "n'est pas terminée et nous nous attendons à ce qu'elle se poursuive dans les semaines et les mois à venir", a-t-il déclaré hier soir.
Pour rappel, les navires de guerre chinois et taïwanais ont joué au "chat et à la souris" en haute mer dimanche dernier, avant la fin prévue de quatre jours d'exercices militaires chinois sans précédent, lancés en réaction à une visite à Taïwan de la présidente de la Chambre des représentants des États-Unis, Nancy Pelosi.
Mais la Chine n'a pas annoncé dimanche la fin des exercices, et Taïwan a déclaré ne pas être en mesure de vérifier si la Chine les avait arrêtés comme prévu.
(avec AFP et Reuters)
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