Royaume-Uni : avec le Brexit, les prix alimentaires ont bondi de 6% en deux ans, selon une étude

La London School of Economics a identifié que le Brexit était directement responsables de 3% d'inflation alimentaire annuelle en 2021 et 2022, en particulier en raison de la multiplication des contrôles douaniers et sanitaires sur les importations depuis l'UE. Ainsi, le Brexit est - parmi d'autres - un facteur de la spectaculaire flambée des prix au Royaume-Uni.
Toute une série d'autres facteurs contribuent aux côtés du Brexit à une inflation alimentaire spectaculaire qui atteint 16,4% sur un an.
Toute une série d'autres facteurs contribuent aux côtés du Brexit à une inflation alimentaire spectaculaire qui atteint 16,4% sur un an. (Crédits : Reuters)

Combien coûte le Brexit à l'économie britannique ? La question agite les débats entre "brexiters" et "remainers" depuis des années, les uns assurant que le Brexit a des retombées positives et les autres des conséquences néfastes. Selon les chercheurs de la prestigieuse London School of Economics, la sortie de l'UE début 2021 a entraîné une hausse des prix alimentaires de l'ordre de 6% en deux ans, avec un surcoût de près de six milliards de livres (plus de 7 milliards d'euros) pour les foyers britanniques.

Les foyers modestes, première victime

« On observe que la sortie de l'UE a augmenté les prix des produits alimentaires de 3% par an, et de 6% sur deux ans, soit en moyenne 210 livres (environ 245 euros) par ménage » « 5,8 milliards de livres », estime le Centre d'étude des performances économiques de la London School of Economics (LSE). Son étude montre que les ménages les plus modestes sont les premières victimes de cette envolée.

« Sachant que les foyers à faible revenu dépensent une plus grand part de leur revenu en alimentation comparé aux familles les plus fortunées, ces hausses de coûts liées au Brexit les affectent de manière disproportionnée », notent les chercheurs.

Leurs travaux voient dans la mise en place de « barrière non-tarifaires » dans les échanges commerciaux entre l'UE et le Royaume-Uni la principale raison de la hausse des prix alimentaires de +6%. En effet, l'accord de libre-échange consécutif au Brexit que Londres et Bruxelles ont scellé exemptent l'essentiel des biens de taxes douanières. Mais il réinstitue des contrôles douaniers et sanitaires de marchandises. L'importation de marchandises, alimentaires mais pas seulement, en devient plus compliquée et plus coûteuse.

Le Brexit, une cause parmi d'autres de l'inflation alimentaire

Les universitaires de la LSE cherchent à identifier les surcoûts directement imputables au Brexit. Néanmoins, toute une série d'autres facteurs contribuent aux côtés du Brexit à une inflation alimentaire spectaculaire qui atteint 16,4% sur un an en Grande-Bretagne. A commencer par la désorganisation des chaînes logistiques, la flambée des matières premières - dont le carton et le plastique très utilisée dans la grande distribution - ou encore la flambée des factures énergétiques répercutées sur les clients finaux.

L'inflation, qui culmine à des niveaux inédits depuis quatre décennies, grignote le budget des ménages. En particulier l'alimentaire qui, dans certaines proportions, est plus facilement ajustable qu'un loyer, qu'un abonnement ou que la facture d'énergie.

« Les volumes des ventes alimentaires poursuivent leur tendance à la baisse amorcée à l'été 2021 », analyse aussi l'institut britannique des statistique qui pointe « l'augmentation du coût de la vie et des prix des denrées alimentaires ». Les ventes alimentaires sont en recul continu depuis l'été 2021, inférieures de 4% en volume à ce qu'elles étaient avant la pandémie. Plus largement, le rebond brutal de l'inflation, tirée par l'énergie et l'alimentaire, a entraîné une chute de 7% du niveau de vie au Royaume-Uni « effaçant huit années de progrès » d'après l'Office fort Budget Responsibility, équivalent outre-Manche de la Cour des comptes.

Le gouvernement démuni face à la crise sociale

Face à ce choc social, le gouvernement britannique de Rishi Sunak parait démuni. Liz Truss, éphémère Première ministre pendant un mois en septembre et octobre, avait lancé un plan d'aides aux ménages et aux entreprise. Mal financé, il avait provoqué l'inquiétude des investisseurs et entraîné des attaques sur la dette britannique, dont le coût a explosé. Pour calmer les marchés, son successeur Rishi Sunak a dû présenter en urgence un budget d'austérité, qui ramène le plafonnement des factures énergétiques initialement prévus pour deux ans à seulement six mois.

Parmi les autres solutions évoquées pour sortir le Royaume-Uni de cette crise économique et sociale, les médias britanniques se sont fait l'écho d'un possible rapprochement avec l'Union européenne à la mi-novembre. Idée qu'a catégoriquement rejetée le Premier ministre Rishi Sunak le 21 novembre face au patronat britannique. « Laissez-moi être sans équivoque à ce sujet. Sous mon autorité, le Royaume-Uni ne cherchera aucune relation avec l'Europe qui repose sur l'alignement sur les lois de l'UE », a ainsi affirmé Rishi Sunak.

 (Avec AFP)

Commentaires 2
à écrit le 02/12/2022 à 12:06
Signaler
Si les Anglais disent eux mêmes que le Brexit est pour 6% de plus dans le taux d'inflation de leur pays, c'est que ça doit être vrai. Ils ne veulent pas de l'UE et de ses règles c'est leur choix et leur problème. Pour l'alimentation ils sont dépenda...

à écrit le 01/12/2022 à 18:03
Signaler
Bref, comme nous ici et sans frexit en plus La plupart des pays connaissent des augmentations d'une année sur l'autre comprises entre 10 et 30 %. En Allemagne, la hausse des seuls prix de l'alimentation a grimpé de 18,7 % en septembre dernier. L'I...

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.