Sommet du G77+Chine à Cuba : une réunion pour plaider pour un monde moins « injuste »

Cuba accueillera à partir de ce vendredi et pour deux jours un sommet extraordinaire du G77+Chine, groupe formé par une centaine de pays d'Asie, d'Afrique et d'Amérique latine. Le gouvernement cubain souhaite y promouvoir un ordre international moins « injuste » quand le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, qui sera présent, a indiqué entend aborder les « objectifs actuels de développement : le rôle de la science, de la technologie et de l'innovation ».
Pour Cuba, en proie à sa pire crise économique depuis trente ans, la présence de plusieurs chefs d'État de différentes régions du monde lui permet de mettre en avant son rôle diplomatique.
Pour Cuba, en proie à sa pire crise économique depuis trente ans, la présence de plusieurs chefs d'État de différentes régions du monde lui permet de mettre en avant son rôle diplomatique. (Crédits : ALEXANDRE MENEGHINI)

Rassemblement XXL de hauts dirigeants à partir de ce vendredi à Cuba. Le G77 va tenir son sommet jusqu'à samedi à La Havane. Ce groupe, créé en 1964 par 77 pays, compte désormais 134 nations d'Asie, d'Afrique et d'Amérique latine, représentant plus de 80% de la population mondiale.

Plus d'une trentaine de chefs d'État et de gouvernement sont attendus, notamment les présidents du Brésil Luiz Inacio Lula da Silva, de Colombie Gustavo Petro, d'Argentine Alberto Fernandez, d'Afrique du Sud Cyril Ramaphosa. La Chine sera représentée par Li Xi, membre du comité permanent du Bureau politique du Parti communiste chinois, et participera comme acteur externe.

Lire aussiG20 : le chef de l'ONU déplore une famille mondiale « dysfonctionnelle »

« Le G77 est la voix du Sud global, le plus grand groupe de pays sur la scène internationale », a souligné le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres, qui sera présent au sommet.

Vaste programme

C'est d'ailleurs le secrétaire général de l'ONU qui inaugurera la rencontre. Elle sera l'occasion d'aborder notamment les « objectifs actuels de développement : le rôle de la science, de la technologie et de l'innovation », a précisé Antonio Guterres.

« Je m'attacherai à remettre sur les rails l'Agenda 2030 », le programme des Nations Unies pour lutter contre la pauvreté et le changement climatique, « à mettre la science et la technologie au service du bien et à faire en sorte que le multilatéralisme profite à tous les pays », a ajouté le chef de l'ONU.

Ce sommet intervient après celui du G20 le week-end dernier en Inde et de celui des pays de l'Asie du Sud-Est (Asean) à Jakarta (Indonésie) la semaine dernière. Fin août, ce sont les Brics (Brésil, la Russie, l'Inde, la Chine et l'Afrique du Sud, désormais étendu à six nouveaux membres) qui ont tenu le leur à Johannesbourg (Afrique du Sud). « Cette multiplicité de sommets reflète la croissante multipolarité de notre monde », avait déclaré Antonio Guterres à la presse fin juillet, avant le début de sa tournée internationale.

Une occasion pour Cuba de briller

Pour l'île communiste, en proie à sa pire crise économique depuis trente ans, la présence de plusieurs chefs d'État de différentes régions du monde lui permet de mettre en avant son rôle diplomatique.

Ce sommet est aussi l'occasion pour le pays de faire connaître ses remontrances. Cuba, qui assure la présidence tournante de ce G77 depuis janvier et pour le reste de l'année, appelle à l' « unité » de ses membres pour lutter contre les « intérêts mesquins de ceux qui veulent maintenir inchangé l'injuste ordre économique actuel », à l'heure où le pays fait encore face à un embargo des Etats-Unis.

Depuis le début de l'année, le chef de l'État cubain, Miguel Diaz-Canel a représenté le G77+Chine dans plusieurs rencontres internationales, notamment en juin au sommet de Paris pour un nouveau pacte financier mondial puis en juillet au sommet entre l'Union européenne et la Communauté des Etats latino-américains et des Caraïbes (CELAC) à Bruxelles.

Lire aussiFace au désastre économique, Cuba s'ouvre aux investissements étrangers dans le commerce

« Malgré une situation particulièrement précaire qui rend incertaine la capacité même du gouvernement à gérer le pays » pour fournir à la population un « minimum pour survivre », avec une dette élevée, un mécontentement social sans précédent et une émigration record, la présence de ces dirigeants représente « une reconnaissance pour le gouvernement cubain », analyse pour l'AFP le chercheur cubain en relations internationales, Arturo Lopez-Levy, professeur invité à l'Université autonome de Madrid.

« Il est difficile de ne pas reconnaître que malgré la difficulté du moment, Cuba a été reconnu comme un interlocuteur valable », ajoute-t-il.

Le sommet doit s'achever samedi par une déclaration commune.

(Avec AFP)

Commentaires 3
à écrit le 14/09/2023 à 9:07
Signaler
"Pour l'île communiste, en proie à sa pire crise économique depuis trente ans" Si vous connaissez un pays sous embargo depuis 70 ans qui n'aurait pas de crise économique ,faut le dire.

à écrit le 14/09/2023 à 8:15
Signaler
LOL ! Tu parles une réunion pour pouvoir faire la fête sans leurs femmes oui !

à écrit le 14/09/2023 à 7:26
Signaler
Bonjour, pour un monde plus justes... MDR ... Ils est cocasse que se soit des pays où les disparités salariale dont les plus importantes qui réclament plus de justice... D'ailleurs, dire cela et ne rien faire, sa ne change rien....

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.