Tension extrême en mer Rouge : un pétrolier touché par un missile tiré par les Houthis

Un missile tiré depuis les zones contrôlées par les rebelles Houthis a touché un navire battant pavillon norvégien au large des côtés du Yémen sans faire de victime, a indiqué lundi soir l'armée américaine.
Le Strinda appartient à Mowinckel Chemical Tankers.
Le Strinda appartient à Mowinckel Chemical Tankers. (Crédits : SEUN SANNI)

Tension extrême en mer Rouge. Ce lundi vers 21 heures GMT, au lendemain d'une attaque des rebelles Houthis contre la frégate française multi-missions (FREMM) Languedoc, le Strinda, un pétrolier-chimiquier battant pavillon norvégien, a été touché par un missile de croisière tiré depuis les zones contrôlées par les rebelles du Yémen sans faire de victime, a indiqué lundi soir sur X le Commandement militaire américain au Moyen-Orient (Centcom). Selon ce dernier, un incendie s'est déclaré à bord du bateau appartenant à Mowinckel Chemical Tankers.

Détroit de Bab-el-Mandeb

D'après un autre représentant américain, le pétrolier a été en mesure de se déplacer par ses propres moyens dans les heures ayant suivi l'attaque. Aucun navire américain n'était présent dans la zone au moment de l'attaque mais un bâtiment de guerre de la marine américaine, l'USS Mason, a répondu à l'appel de détresse du Strinda pour lui porter assistance. Selon l'agence de sécurité maritime britannique UKMTO, l'incident s'est produit au large de ville yéménite de Mokha, dans le détroit de Bab-el-Mandeb, l'une des voies maritimes les plus stratégiques de la planète, qui relie la Mer Rouge (et le canal de Suez), au golfe d'Aden et plus largement à l'océan Indien.

Selon les données de la firme spécialisée Kpler, le pétrolier était en route pour Venise en Italie après avoir chargé de l'huile végétale et des biocarburants en Malaisie. Selon les Houthis qui ont revendiqué l'attaque, « les unités navales des forces armées yéménites ont pris pour cible un pétrolier norvégien, le Strinda, transportant du carburant pour Israël ».

Avant la diffusion de ces informations par le Centcom et l'UKMTO, le porte-parole militaire des Houthis avait indiqué sur X qu'il allait faire une annonce « importante » dans « les prochaines heures ».

La frégate française Languedoc a utilisé des missiles antiaériens Aster 15

Samedi, les Houthis, soutenus par l'Iran, avaient menacé samedi d'attaquer tout navire dans la mer Rouge se dirigeant vers Israël si la population de la bande de Gaza ne recevait pas une aide d'urgence. Dans les heures suivantes, la frégate française multi-missions (FREMM) Languedoc, déployée en mer Rouge pour une mission nationale de sécurité maritime, a utilisé des tirs de missiles antiaériens Aster 15  pour abattre deux drones « qui se dirigeaient droit sur elle », selon l'état-major. Un tel tir de missiles sol-air en autodéfense constitue une première pour la Marine française.

Lire aussiLa frégate française Languedoc attaquée par deux drones en provenance des côtes du Yémen

La semaine dernière, les Houthis avaient revendiqué l'attaque deux navires au large des côtes yéménites, dont un navire battant pavillon des Bahamas. L'armée américaine avait évoqué des attaques sur trois bateaux commerciaux en précisant que l'USS Carney avait abattu trois drones qui se dirigeaient vers lui. Le destroyer a également détecté un missile, tiré depuis une zone du Yémen contrôlée par les Houthis, qui a fini sa course près d'un navire battant pavillon des Bahamas, le Unity Explorer. Le cargo avait ensuite signalé des dégâts mineurs causés par un autre missile provenant d'une zone tenue par les rebelles. Le Number 9, un vraquier battant pavillon panaméen, avait quant à lui déclaré avoir été endommagé par un missile du Yémen, sans déplorer de victime. Le Sophie II, de même pavillon, a indiqué avoir également été touché, sans subir de dégâts importants. Ce dernier n'avait pas cité par les Houthis.

L'arsenal houthi comprend des drones de style « Shahed » iranien, d'autres qui s'apparentent à des petits missiles de croisière ou encore des projectiles bon marché qui commencent à inclure des systèmes de guidage, d'une valeur comprise entre 10.000 et 50.000 euros, selon les spécialistes.

« Si une attaque de cent drones à 20.000 dollars est lancée, on ne peut pas se permettre de répondre dans la durée avec des missiles à un million d'euros, il faut trouver une solution à 2.000 dollars », estime Stéphane Audrand, consultant français en risques internationaux.

Lire aussiDrones houthis abattus : pourquoi la marine nationale doit changer de calibre

 (Avec agences)

Commentaires 3
à écrit le 12/12/2023 à 17:32
Signaler
Que deviennent les bateaux de croisière passant par le canal de suez ?

le 12/12/2023 à 18:50
Signaler
Ils changent de route .

à écrit le 12/12/2023 à 8:54
Signaler
Pourquoi on peut pas faire pareil nous aussi avec les avions qu passent au dessus de nos têtes !? C'est pas juste.

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.