Une délégation économique israélienne en visite aux Emirats

Une délégation d'hommes d'affaires israéliens est arrivée mardi à Dubaï pour la première visite du genre depuis l'annonce d'un accord de normalisation entre Israël et les Emirats arabes unis en août, selon la banque israélienne qui organise le déplacement.
(Crédits : Reuters)

Après les accords, les visites de courtoisie. Emmené par Dov Kotler, PDG de Bank Hapoalim, la principale banque du pays, un groupe d'une quinzaine de représentants des secteurs de la high-tech, de la fintech et de l'industrie doit après Dubaï se rendre à Abou Dhabi.

Ils doivent y rencontrer banquiers et hommes d'affaires, lors de cette visite de deux jours, a indiqué une porte-parole de Bank Hapoalim.

Les Emirats n'ont pas communiqué sur cette visite

"Nous croyons que des contacts directs et discrets avec des dirigeants de banques et des personnalités économiques peuvent permettre de développer des affaires directement", a indiqué M. Kotler avant d'embarquer à bord de son jet privé avec la délégation.

Celle-ci est à la recherche "de nouveaux leviers de croissance", sur fond de maux économiques causés par la pandémie du nouveau coronavirus, a-t-il ajouté, estimant que cette visite était "vectrice de grandes attentes".

Une deuxième délégation économique, emmenée par des responsables de l'autre grande banque israélienne, Bank Leumi, est attendue aux Emirats le 14 septembre.

Un accord de normalisation des relations entre Israël et les Emirats, parrainé par Washington, a été annoncé le 13 août. Il y a une semaine, un premier vol commercial a eu lieu entre les deux pays.

Le gouvernement israélien a invité une délégation émiratie à venir en Israël, mais aucune date n'a encore été fixée, a indiqué à l'AFP un responsable israélien.

L'accord de normalisation doit permettre de développer les échanges commerciaux dans les secteurs de l'agriculture, des technologies et du tourisme. Les Palestiniens ont accusé Abou Dhabi de trahison et de violation du consensus arabe qui faisait du règlement du conflit israélo-palestinien une condition sine qua non à la normalisation avec l'Etat hébreu.

L'Egypte et la Jordanie ont signé des traités de paix avec Israël, respectivement en 1979 et en 1994.

De futurs tensions dans cette région

L'accord de normalisation des relations entre Israël et les Emirats arabes unis pourrait permettre à des entreprises de l'Etat hébreu d'étendre leurs activités aux portes de l'Iran, son ennemi juré, mais ne devrait pas perturber les liens économiques entre Abou Dhabi et Téhéran.

L'accord ouvre aussi la voie à des accords économiques directs entre des Israéliens et des entrepreneurs iraniens basés aux Emirats, selon des experts. Mais cela prendra "du temps" avant que des Iraniens aux Emiratsse retrouvent face à face avec des Israéliens, estime Cinzia Bianco, chercheuse au Conseil européen pour les relations internationales.

"Les Iraniens aux Emirats sont en général les entrepreneurs les plus pragmatiques, qui refusent d'être mêlés à la politique. Certains d'entre eux voient cet accord comme une opportunité, non un problème", poursuit la chercheuse.

Avec cet accord, les Emirats sont le premier Etat du Golfe à établir des relations avec Israël, dans une période de tensions croissantes avec l'Iran, accusé par ses voisins d'alimenter l'instabilité régionale.

Abou Dhabi et Téhéran se disputent la souveraineté sur trois îles dans le Golfe depuis 1971 et les Emirats ont réduit leurs relations avec la République islamique en 2016, sur fond de rivalité entre son allié, l'Arabie saoudite, et l'Iran. Malgré ces tensions, les Emirats et l'Iran, séparés par 70 km et le détroit d'Ormuz, ont maintenu des liens diplomatiques et protégé leurs échanges économiques générant des milliards de dollars pour chacun.

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