Yellen note des « progrès » dans la relation entre les Etats-Unis et la Chine

La visite de la secrétaire américaine au Trésor est la dernière tentative en date de Washington de renouer les liens entre les deux plus grandes économies du monde, mis à mal par des sujets allant de Taïwan aux technologies. Janet Yellen a expliqué que sa visite avait pour but d'établir et de renforcer les liens avec la nouvelle équipe économique chinoise, de réduire les risques de malentendus et d'ouvrir la voie à la coopération dans des domaines tels que le changement climatique et le surendettement.
(Crédits : POOL)

La secrétaire américaine au Trésor, Janet Yellen, a déclaré que les dix heures de réunions bilatérales avec de hauts responsables chinois organisées ces derniers jours avaient été « directes » et « productives », et qu'elles avaient permis de stabiliser les relations entre les deux pays.

Arrivée jeudi dans la capitale chinoise, Janet Yellen a été reçue par plusieurs hauts responsables du gouvernement, dont le Premier ministre Li Qiang, et n'a cessé de plaider pour plus d'échanges et de collaborations malgré les différends.

D'importants désaccords

Janet Yellen, qui doit quitter Pékin ce dimanche, a dit lors d'une conférence de presse que d'importants désaccords demeuraient entre les deux pays sur un certain nombre de questions. Elle s'est toutefois dite convaincue que sa visite avait permis de faire progresser les efforts de Washington pour « asseoir les relations entre la Chine et les Etats-Unis sur des bases plus solides ».

« Les Etats-Unis et la Chine ont d'importants désaccords », a-t-elle déclaré aux journalistes depuis l'ambassade des Etats-Unis à Pékin. « Le président Biden et moi n'envisageons toutefois pas les relations entre les Etats-Unis et la Chine sous l'angle d'un conflit entre grandes puissances. Nous pensons que le monde est suffisamment grand pour que nos deux pays puissent prospérer. »

Le principal point de friction concerne les semi-conducteurs, avec l'imposition ces derniers mois de restrictions pour couper l'approvisionnement des entreprises chinoises en technologies américaines, notamment des puces. La Chine, qui cherche à devenir autonome dans ce domaine, estime que ces mesures visent à entraver son développement et maintenir la suprématie américaine.

Cette visite, la première de Janet Yellen depuis sa prise de fonction en 2021, est la dernière tentative en date de Washington de renouer les liens entre les deux plus grandes économies du monde, mis à mal par des sujets allant de Taïwan aux technologies, qui ont entraîné leurs alliés dans leur rivalité et eu un impact sur les entreprises et les relations commerciales. Le secrétaire d'Etat Antony Blinken s'est rendu sur place le mois dernier, la première visite d'un haut diplomate américain depuis l'arrivée de Joe Biden à la Maison blanche. L'émissaire américain pour le climat, John Kerry, doit lui se rendre en Chine ce mois-ci.

Janet Yellen a expliqué que sa visite avait pour but d'établir et de renforcer les liens avec la nouvelle équipe économique chinoise, de réduire les risques de malentendus et d'ouvrir la voie à la coopération dans des domaines tels que le changement climatique et le surendettement.

« Je pense que nous avons effectué des progrès »

« Je pense que nous avons effectué des progrès et je pense que nous avons une relation économique saine qui profite à chacun de nous et au monde », a-t-elle dit, ajoutant qu'elle s'attendait à ce que les communications se développent et deviennent plus régulières.

Janet Yellen a indiqué que les responsables chinois avaient exprimé des inquiétudes au sujet d'un décret qui devrait restreindre les investissements à l'étranger, mais qu'elle leur avait assuré que toute mesure de ce type aurait une portée limitée et serait adoptée de manière transparente.

Elle a ajouté leur avoir expliqué qu'ils pouvaient faire part de leurs préoccupations, afin que Washington puisse expliquer et « éventuellement, dans certaines situations, répondre aux conséquences involontaires de nos actions si elles ne sont pas soigneusement ciblées ».

La secrétaire au Trésor a réaffirmé que Washington ne cherchait pas à se dissocier de l'économie chinoise, ajoutant que cela serait « désastreux pour les deux pays et déstabilisant pour le monde ». Elle a toutefois précisé que les Etats-Unis souhaitaient une « économie ouverte, libre et équitable », et non une économie qui oblige les pays à prendre parti.

« Un canal de communication résistant et productif  »

Lors de sa visite, Janet Yellen s'est entretenue avec des experts en financement du climat et a appelé à une plus grande coopération entre les deux pays sur les questions économiques et climatiques, tout en critiquant ce qu'elle a qualifié de « mesures punitives » à l'encontre des entreprises américaines en Chine.

Janet Yellen a de nouveau indiqué dimanche qu'elle avait exprimé de « sérieuses inquiétudes » concernant ce qu'elle a décrit comme des « pratiques économiques déloyales » de la part de la Chine. « Une concurrence économique saine n'est viable que si elle profite aux deux parties », a-t-elle déclaré.

« Les défis auxquels nous faisons face ne se résoudront pas lors d'une unique visite, mais je m'attends à ce que ce voyage contribue à construire un canal de communication résistant et productif », a dit Janet Yellen.

(Avec Reuters et AFP)

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