Cela a frappé Jean-Pierre Raffarin durant son entretien avec Gabriel Attal. Reçu en janvier Rue de Varenne, dans le cadre des consultations entreprises par ce dernier avec ses prédécesseurs, l'ancien Premier ministre de Jacques Chirac a trouvé face à lui un nouveau locataire de Matignon qui avait une série de questions très précises à lui poser. Comment avait-il géré la tension entre les deux poids lourds de son gouvernement, Nicolas Sarkozy et Dominique de Villepin ? Comment faisait-il quand un ministre le court-circuitait pour aller chercher l'arbitrage du président ? Comment s'y prenait-il pour entretenir ses relations avec ses ministres délégués ? Lors de la discussion, Gabriel Attal prend en note certaines réponses de Jean-Pierre Raffarin...
Relations dégradées avec Bruno Le Maire
Dans son équipe, le quatrième Premier ministre d'Emmanuel Macron compte quelques personnages qu'il traite en tête à tête. Ce vendredi, il a ainsi encore reçu Bruno Le Maire, avec qui, depuis quinze jours, les relations se sont singulièrement dégradées. Pour entretenir le collectif, le trentenaire, souvent accusé de tirer la couverture à lui, a aussi mis en place une série de dîners. Au cours de son expérience gouvernementale, qui a débuté en octobre 2018, Gabriel Attal a souvent trouvé que, lorsqu'on est ministre, on est très seul.
Le locataire de Matignon a ainsi institué des agapes mensuelles avec huit membres de son gouvernement. Elles sont toujours prévues le jeudi. Le premier rendez-vous a eu lieu le 15 février, le deuxième le 14 mars. Jusqu'à juillet, les quatre prochains sont d'ores et déjà programmés. À la table de Gabriel Attal sont conviés Guillaume Kasbarian (Logement), Marie Lebec (Relations avec le Parlement), Olivia Grégoire (Entreprises, Tourisme et Consommation), Roland Lescure (Industrie et Énergie), Marie Guévenoux (Outre-mer), Franck Riester (Commerce extérieur), Prisca Thevenot (porte-parolat) et Fadila Khattabi (Personnes âgées et handicapées). Tous ne peuvent pas toujours répondre présent pour cause de déplacement.
Entre eux, ils parlent en toute confiance
À chaque fois, la conversation a été très informelle. Sans ordre du jour précis, elle est nourrie par l'actualité. Le 15 février, l'identité de la tête de liste de la majorité pour les élections européennes est au menu, alors que le président doit faire son choix très prochainement. Le 14 mars, on discute du vote au Sénat sur le Ceta, l'accord commercial entre l'Union européenne et le Canada, prévu quelques jours après... Entre eux, ils parlent en toute confiance. À l'exception de Franck Riester, tous sont de la génération qui a été élue, comme Gabriel Attal, à l'Assemblée nationale en 2017. Pour le Premier ministre, c'est l'occasion de consolider un peu plus ses fidélités.
Le 28 mars, c'est un dîner sous un autre format qu'a organisé le chef du gouvernement. Ce jeudi soir-là, les quatre représentants du MoDem au sein de son équipe sont reçus : Marc Fesneau (Agriculture), Jean-Noël Barrot (Affaires européennes), Sarah El Haïry (Enfance) et Marina Ferrari (Numérique). Là aussi, le repas a vocation à être reprogrammé mensuellement.
