Remaniement : le recentrage vers les territoires attendra

Le gouvernement de Jean Castex acte le dépeçage du super-ministère de la Cohésion des territoires et des Relations avec les Collectivités territoriales, alors que les élus locaux sont dans l'attente de mesures fortes de la part de l'exécutif.
César Armand
Jacqueline Gourault conserve son super-ministère de la Cohésion des territoires et des Relations avec les Collectivités territoriales.
Jacqueline Gourault conserve son super-ministère de la Cohésion des territoires et des Relations avec les Collectivités territoriales. (Crédits : Gonzalo Fuentes)

Des "politiques concrètes" de différenciation, d'association et de clarification, voire des expérimentations. Interviewé par la presse quotidienne régionale vendredi dernier, Emmanuel Macron promettait de relancer la "grande conférence des territoires" pour répondre aux demandes des élus locaux. Jusqu'à l'été 2018, date du boycott par les associations des maires de France (AMF), des départements et des régions à la suite de trop nombreux différends, ces rassemblements permettaient de réunir l'exécutif et les collectivités territoriales.

Dès l'automne 2018, pour renouer le dialogue, le président de la République créé un super-ministère de la Cohésion des territoires et des Relations avec les collectivités territoriales avec à sa tête Jacqueline Gourault. Sous sa responsabilité, deux ministères: la Ville et le Logement, dirigé par Julien Denormandie, et les Collectivités territoriales, mené par Sébastien Lecornu.

Le super-ministère est dépecé

Et puis est révélé le 6 juillet 2020 le gouvernement Castex. À rebours de la dernière allocution du chef de l'État déclarant vouloir écrire "une page nouvelle donnant des libertés et des responsabilités inédites à ceux qui agissent au plus près de nos vies", dont les maires, le super-ministère est dépecé. Si Jacqueline Gourault en conserve la tête, les deux ministères qui étaient sous sa responsabilité sont redécoupés... ou supprimés.

Ainsi, le ministère de la Ville et du Logement, occupé jusqu'à présent par Julien Denormandie parti à l'Agriculture et à l'Alimentation, est séparé en deux. Le ministère de la Ville reste sous son giron avec l'arrivée de Nadia Hai, députée (LREM) de la XIe circonscription des Yvelines*. Comme son prédécesseur, la promue devrait se concentrer sur la politique de la ville.

Le Logement rattaché à la Transition écologique

Le ministère du Logement est, lui, désormais rattaché au ministère de la Transition écologique, avec la promotion d'Emmanuelle Wargon. Hier encore, elle était officiellement secrétaire d'État... à la Transition écologique et solidaire et officieusement ministre de la Rénovation énergétique des bâtiments. Ce changement de tutelle semble confirmer que la réhabilitation se trouvera au cœur des priorités du nouvel exécutif, dans la lignée des annonces d'Emmanuel Macron devant la Convention citoyenne pour le climat.

Lire aussi : Interdiction des passoires thermiques: Macron contredit son Premier ministre

 
Le ministère des Collectivités territoriales qui dépendait, lui aussi, du super-ministère de la Cohésion des territoires, a, tout simplement, disparu des écrans radars. Son représentant Sébastien Lecornu, déjà passé par le ministère de la Transition écologique et solidaire aux côtés de Nicolas Hulot, s'occupera désormais de l'Outre-mer. Dès la rentrée, il devra veiller à la bonne organisation du deuxième référendum en Nouvelle-Calédonie sur l'autodétermination, prévu pour octobre.

Une seule élue locale parmi les nouveaux

Dans le même temps, parmi les nouveaux entrants, figure une seule et unique élue locale, alors qu'étaient annoncés, ici et là, des maires réélus avec le soutien d'En Marche. En première ligne pendant la crise sanitaire dans le Grand-Est, la présidente (divers droite) du conseil départemental du Haut-Rhin, Brigitte Klinkert, est nommée ministre de l'Inclusion auprès de la nouvelle ministre du Travail, de l'Emploi et de l'Insertion Élisabeth Borne. Cette dernière était jusqu'à hier soir ministre de la Transition écologique et solidaire de même qu'elle est passée par les Transports.

Jeudi dernier encore, le Sénat avançait cinquante propositions "pour une nouvelle génération de décentralisation". Demain, le 8 juillet, ce sera au tour des maires, des départements et des régions, réunis sous la bannière "Territoires unis", de soumettre "un nouvel acte de décentralisation". Qu'en retiendra le chef de l'État  ?

Lire aussi : Décentralisation: le "chiche" du Sénat à Macron

*Bois d'Arcy, Élancourt, Fontenay-le-Fleury, La Verrière, Saint-Cyr-l'Ecole, Trappes.

César Armand
Commentaire 1
à écrit le 07/07/2020 à 11:04
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