Emploi : le chômage gagne du terrain en Espagne

Cette reprise s'explique en partie par une dégradation dans le secteur des services, de l'agriculture et de l'industrie. Dans le même temps, le nombre de personnes disposant d'un emploi a progressé par rapport au trimestre précédent. Au total, 21,27 millions de personnes disposaient d'un emploi en Espagne fin septembre.
A la mi-octobre, le gouvernement de gauche espagnol avait indiqué parier sur une croissance solide au cours des prochains mois.
A la mi-octobre, le gouvernement de gauche espagnol avait indiqué parier sur une croissance solide au cours des prochains mois. (Crédits : JONATHAN ERNST)

Le taux de chômage est reparti légèrement à la hausse au troisième trimestre en Espagne. Il atteint désormais 11,84% de la population active, contre 11,60% fin juin, selon les données publiées ce jeudi 26 octobre par l'Institut national de la statistique du pays (INE). Au total, 2,85 millions de personnes étaient inscrites au chômage dans la quatrième économie de la zone euro au 30 septembre, soit 92.700 de plus qu'au trimestre précédent, précise l'organisme public dans un communiqué.

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Le taux de chômage espagnol, l'un des plus élevés de la zone euro, avait atteint en juin son plus bas niveau depuis 2008, grâce à la bonne tenue de l'activité, notamment dans le tourisme, après le trou d'air lié à la pandémie de Covid-19. L'INE explique la légère reprise du troisième trimestre principalement par une dégradation dans le secteur des services - qui inclut le tourisme, dont dépendent près de 12% des emplois en Espagne. Celui-ci enregistre 35.900 chômeurs supplémentaires.

2,4% de croissance en 2023

La situation s'est également dégradée dans l'agriculture (+16.900) et dans l'industrie (+4.700). En revanche, elle s'est améliorée dans le secteur de la construction, où l'on compte 21.100 chômeurs en moins. Si le taux de chômage s'est légèrement dégradé, le nombre de personnes disposant d'un emploi en Espagne a lui progressé par rapport au deuxième trimestre (+209.100). Au total, 21,27 millions de personnes disposaient d'un emploi dans le pays fin septembre.

Ce chiffre est un « maximum historique », s'est félicité sur X (ex-Twitter) le Premier ministre socialiste, Pedro Sanchez, pour qui les données de l'INE « reflètent la solidité et le dynamisme » de l'économie espagnole,« malgré les difficultés du contexte international ».

Cette dynamique survient alors que l'Espagne est parvenue ces derniers mois à maintenir une croissance robuste, malgré les tensions liées à la forte inflation et contrairement à ses principaux voisins européens. Le produit intérieur brut (PIB) espagnol a ainsi progressé de 0,6% au premier trimestre puis de 0,5% au deuxième trimestre, notamment grâce à la reprise de la consommation et à un niveau d'investissement élevé.

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A la mi-octobre, le gouvernement de gauche espagnol avait indiqué parier sur une croissance solide au cours des prochains mois, malgré des signes d'essoufflement dans un contexte international morose. Dans son projet de budget pour 2024, envoyé à Bruxelles, le gouvernement du Premier ministre Pedro Sánchez avait assuré anticiper une croissance de 2,4% cette année, supérieure de 0,3 point à l'hypothèse de 2,1% retenue jusqu'à présent.

Ce chiffre, qui prend en compte les bons résultats engrangés par l'Espagne depuis début 2023 en raison notamment de la solidité de la consommation et du niveau élevé de l'investissement des entreprises, est proche des hypothèses du FMI (2,5%) et de l'OCDE (2,3%).

Une croissance soutenue par le plan de relance européen

Selon l'exécutif, la hausse du produit intérieur brut (PIB) devrait ralentir sensiblement l'an prochain, pour atteindre 2% - soit 0,4 point de moins que prévu jusqu'à présent. Mais ce niveau est jugé élevé, au vu du « contexte international très complexe ». « L'économie espagnole va conserver un dynamisme important », qui placera l'Espagne « en tête des principaux pays développés », s'était félicité dans un communiqué l'exécutif madrilène, qui s'engage à ramener le déficit public à 3% du PIB l'an prochain, après 4,8% en 2022 et 3,9% espérés cette année.

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Selon l'exécutif, cette forte croissance sera soutenue notamment par le déploiement du « plan de relance européen », instauré après la crise du Covid. L'Espagne en est l'un des principaux bénéficiaires, avec 140 milliards d'euros prévus d'ici 2026. Elle devrait permettre la création de 700.000 emplois entre 2023 et 2024, avec un recul du chômage sous la barre des 11%, contre 11,60% actuellement - une dynamique jugée « particulièrement importante » en raison de la hausse de la population active et de la conjoncture mondiale.

Mardi dernier, le parti socialiste espagnol (PSOE) et la formation de gauche radicale Sumar ont annoncé avoir trouvé un accord pour la formation d'un « gouvernement progressiste », une étape importante pour la reconduction à son poste du Premier ministre Pedro Sanchez. Ce dernier doit cependant convaincre plusieurs partis indépendantistes de le soutenir à leur tour pour se maintenir au pouvoir.

L'accord signé entre le PSOE et Sumar servira de cadre « programmatique » à la prochaine « législature », ont précisé les deux partis. Il comprend notamment « des avancées » dans le domaine du travail, « comme la réduction du temps de travail sans perte de salaire » et « la mise en œuvre immédiate d'un plan choc » contre le chômage des jeunes, et « la révision à la hausse des objectifs » climatiques de l'Espagne.

(Avec AFP)

Commentaires 4
à écrit le 26/10/2023 à 23:57
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En clair l Espagne est subventionnée par nous… sa croissance est donc artificielle et nous qui nous subventionne? C est comme la renfe qui a bénéficié de 40 milliards de fonds européens pour ses lignes à grandes vitesses tandis que la Sncf a dû empr...

à écrit le 26/10/2023 à 23:57
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En clair l Espagne est subventionnée par nous… sa croissance est donc artificielle et nous qui nous subventionne? C est comme la renfe qui a bénéficié de 40 milliards de fonds européens pour ses lignes à grandes vitesses tandis que la Sncf a dû empr...

à écrit le 26/10/2023 à 10:47
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Bref ! Moins de machine, moins de chômage, un petit retour en arrière ! ;-)

à écrit le 26/10/2023 à 10:38
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Tout ces nouveaux présidents et présidentes d'ailleurs qui ressemblent à des acteurs hollywoodiens, me font penser à "La chanson de Jacky" de Brel.

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