Pour contrer une inflation à deux chiffres, la banque centrale suédoise relève son taux directeur

La banque centrale suédoise a annoncé ce mercredi une hausse de son taux directeur de 0,5 point de pourcentage, à 3,5%. Un nouveau resserrement qui était attendu pour contrer une inflation encore à 10,6% sur un an en mars et qui pourrait être suivi d'un autre, de 0,25 point, en juin ou septembre.
La banque centrale suédoise a relevé à 8,9% sa prévision d'inflation en 2023, contre 8,6% jusqu'à présent, et 4% en 2024.
La banque centrale suédoise a relevé à 8,9% sa prévision d'inflation en 2023, contre 8,6% jusqu'à présent, et 4% en 2024. (Crédits : Reuters)

En Suède, comme dans toute l'Europe, l'inflation demeure. Elle était encore à 10,6% sur un an en mars, « ce qui continue à être beaucoup trop élevé » a précisé la Riksbank dans un communiqué. En conséquence, la banque centrale a relevé son taux directeur de 0,5 point jugeant « probable » une nouvelle hausse de 0,25 point en juin ou septembre.

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Conséquences pour l'économie suédoise

L'inflation sous-jacente, hors effet de la hausse des taux d'intérêt sur les crédits, « a été durant les premiers mois de l'année significativement plus élevée qu'attendu », a justifié l'institut monétaire. Ce nouveau relèvement, qui suit une série très rapide de hausses ces derniers mois, était prévu par les économistes, mais certains commencent à s'inquiéter des effets du resserrement dans une des économies où ménages et entreprises sont parmi les plus endettés d'Europe.

D'autant que la Banque centrale suédoise prévoit désormais un recul du PIB de 0,7% cette année (contre -1,1% jusqu'ici) et une croissance de seulement 0,2% l'an prochain, contre 0,9% dans sa prévision de février.

« La politique monétaire a des effets de resserrement sur l'économie et le conseil de direction estime qu'après la réunion d'avril il y a de l'espace pour ajuster la politique monétaire avec des plus petits pas », a indiqué la Riksbank, dont le taux était encore à zéro en avril 2022. « Il y a toutefois toujours une incertitude considérable concernant l'évolution de l'inflation », a-t-elle souligné. La banque centrale a relevé à 8,9% sa prévision d'inflation en 2023, contre 8,6% jusqu'à présent, et 4% en 2024.

Une inflation à la baisse ailleurs en Europe

Ailleurs en Europe, l'inflation tend à diminuer. En mars, la hausse des prix au Royaume-Uni atteignait par exemple 10,1% sur un an, selon l'Office national des statistiques (ONS). Un chiffre toujours élevé mais moins qu'en février (10,4%). Au sein de l'Union européenne, la baisse est mince mais néanmoins bien présente : 5,7% en mars contre 6,3% en février en France, 7,6% en mars contre 9,1% en février en Italie, 7,4% en mars contre 8,7% en février en Allemagne. Le constat est toutefois flagrant en Espagne, où l'inflation est passée à 3,3% en mars, après 6% en février.

La raison qui explique ce recul est à chercher du côté des prix de l'énergie qui sont en baisse en Europe. Mais ceux de l'alimentaire sont, eux, toujours en hausse. Seule l'Espagne les vu très légèrement se réduire, mais à +16,5% sur un mois, ils restent à un niveau considérable.

En Allemagne, les consommateurs craignent moins les effets de l'inflation

Le moral des consommateurs allemands devrait s'améliorer sensiblement en mai, en partant du principe que les pertes de pouvoir d'achat dues à l'inflation seront moindres que redouté, selon le baromètre GfK publié mercredi. L'institut prévoit un indice à -25,7 points pour mai, en hausse de 3,6 points sur un mois, a-t-il indiqué dans un communiqué. Après un tassement en avril, l'indice poursuit à un rythme élevé sa remontée entamée en novembre, quand il affichait alors un score de -41,9 points après quatre mois de plongeon face à l'envolée de l'inflation. Cela s'explique par la diminution des tarifs énergétiques grâce aux aides du gouvernement aux ménages et entreprises pour diminuer leur facture énergétique et à un hiver doux. L'indice reste cependant « en dessous des niveaux pré-pandémiques d'il y a environ trois ans », fait remarquer Rolf Bürkl, expert du GfK. En France, aussi, le moral des ménages s'est légèrement amélioré en avril, les Français se montrant plus confiants sur l'évolution de leur niveau de vie et de leur situation financière.

(Avec AFP)

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