UE : vers un plan de sauvetage, sans "coronabonds"

Les pays de l'UE semblaient proches de s'entendre sur de premières mesures économiques communes face au coronavirus, selon des sources européennes lundi, mais pas au niveau d'ambition réclamé par l'Italie, l'Espagne ou la France.
(Crédits : Reuters)

Si les ministres européens des Finances donnent leur aval lors d'une visioconférence mardi, cette première réponse européenne devrait se dessiner sur trois axes: des prêts du fonds de secours de la zone euro, un fonds de garantie pour les entreprises et un soutien au chômage partiel. "Face à cette épreuve, nous devons répondre avec les plus grands instruments. Nous devons éviter de refaire les erreurs de 2009 comme l'absence de coordination et nous devons faire preuve de solidarité. C'est l'avenir de la zone euro et celui du projet européen qui sont sur la table. Il faut un paquet ambitieux, global et aussi des perspectives de plus long terme. Nous avons pris la mesure de la crise que nous traversons. Il ne faut pas donner que des réponses immédiates mais aussi des réponses de long terme"  a expliqué lundi en fin d'après-midi le ministre de l'Economie Bruno Le Maire à quelques journalistes. La pandémie a mis un coup d'arrêt à des pans entiers de l'économie européenne. Face à la récession, la réponse européenne pourrait une nouvelle fois mettre en avant le morcellement des Etats sur le Vieux continent.

Un fonds de relance

L'idée d'un "fonds de relance" capable d'émettre de la dette commune aux Etats membres, tel que proposé par la France, continue, en revanche, de diviser les 27. Le ministre français des Finances  juge pourtant indispensable que cette "option" soit "mentionnée" mardi dans les conclusions de la réunion. "Nous devons disposer d'un instrument plus puissant pour faire face aux conséquences de plus long terme", a-t-il insisté lundi.

Son idée: un fonds temporaire de plusieurs centaines de milliards d'euros ("3% du PIB européen") pour financer les services publics essentiels (santé), les filières menacées (transport, tourisme...) et les nouvelles technologies.

La France, avec l'Italie, l'Espagne et d'autres pays de la zone euro, avait déjà souhaité la création d'un "instrument" permettant aux 19 pays ayant adopté la monnaie unique de contracter des emprunts communs, sous la forme de "coronabonds".

Rejet de l'Allemagne et des Pays-Bas

Mais l'Allemagne et les Pays-Bas ont fermement rejeté ce dispositif  lors d'un sommet européen "virtuel" le 26 mars. Ces deux pays et d'autres du nord de l'Europe, dont la dette est jugée plus sûre, refusent toute mutualisation du risque avec des pays très endettés comme l'Italie ou l'Espagne.

Les propositions des ministres seront soumises aux chefs d'Etat et de gouvernement de l'UE. La première consiste à utiliser une partie des 410 milliards de fonds du Mécanisme européen de stabilité (MES), créé en 2012 lors de la crise de la dette de la zone euro.

Le MES pourrait octroyer des prêts à un Etat en difficulté allant jusqu'à 2% de son PIB, avec des contreparties limitées. "Nous ne pouvons pas dire en ce moment à un pays touché par une crise aussi terrible: OK, maintenant vous devez vous soumettre à un programme de surveillance+ (...) C'est évidemment, politiquement, totalement impossible", a affirmé lundi le commissaire européen à l'Economie, Paolo Gentiloni

La Banque européenne d'investissement (BEI), l'institution financière des Etats membres, devrait par ailleurs être mise à contribution pour créer un fonds de garantie paneuropéen, dont le montant doit encore être débattu.

Les ministres devraient, enfin, valider le plan de la Commission européenne en vue de créer un instrument pour garantir jusqu'à 100 milliards d'euros les plans nationaux de chômage partiel, renforcés ou lancés en raison de l'épidémie. "Ces instruments ne suffiront pas. Le retour à la normale ne se fera que progressivement. Il faut que tous les Etats puissent repartir à la même vitesse. La zone euro ne survivrait pas à des disparités au moment de la reprise" a affirmé Bruno Le Maire.

Commentaires 12
à écrit le 08/04/2020 à 11:05
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La France est devenue irresponsable quand elle est entré dans une Union cherchant l'irresponsabilité pour s'enrichir!

à écrit le 08/04/2020 à 7:39
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Bonjour, Doit-on en déduire que cet échec amènera tôt ou tard à la dislocation de l'union européenne qui a montré ainsi que lorsque tout va mal c'est chacun pour soi?

à écrit le 07/04/2020 à 15:42
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Le Maire devrait bien comprendre que c'est à prendre ou à laisser. Les européens du N n'ont pas vocation à soutenir à bout de bras notre imprévoyance irresponsable ds cette crise sanitaire, nous obligeant à un confinement ruineux où le mois d'avril r...

à écrit le 07/04/2020 à 15:20
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Les autres pays ne veulent pas financer la gabégie des francais: - AME - intermittents du spectacle - effacement des dettes des pays d afrique - portes ouvertes à tous... - mille feuille administratif avec postes en doublon et triplon ... ...

le 07/04/2020 à 16:30
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Quelle démagogie ! L'AME est justement indispensable en temps de crise pour éviter que des étrangers traînent infecttes en automédication ! Les intermittents assurent les spectacles de la première destination touristique mondiale.

à écrit le 07/04/2020 à 13:54
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Rien n’indique que, pour la France, les prêts du MES lui seraient octroyés avec des taux d’intérêt plus avantageux que ceux qu’elle obtiendrait directement sur les marchés. Dans les deux cas il s’agirait de toute façon, pour elle, d’emprunts qui vont...

à écrit le 07/04/2020 à 13:52
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Pour comprendre vers où la balance va pencher, et ce qui est le plus probable, il est totalement vain d'interroger Bruno LeMaire, dont nous savons tous que les positions françaises ne seront pas suivies. Dès lors, à quoi bon..

à écrit le 07/04/2020 à 12:43
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Et bien voila qui remet les pendules a l'heure. Lemere va pester de tous les diables.

à écrit le 07/04/2020 à 12:31
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Allemagne 1-France 0 Le Maire s'est encore ramassé .

à écrit le 07/04/2020 à 12:03
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oui oui les francais qui ne font aucune reforme veulent que les allemands qui ont la retraite a 68 nas soient solidaires ' sans aucune limite' des francais qui ont la leur a 60, et qui envisagent de se voter la retraite a 30 ans, ainsi qu'un revenu ...

le 07/04/2020 à 13:38
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Tous les pays du sud ont déjà payé le prix de l' euro trop cher qui ruine leurs économies et contre une intégration qu' ils ' ont pas voulue, insister par la double épine, peine ..? Lire : "Les divergences de compétitivité intr...

à écrit le 07/04/2020 à 11:54
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C'est donc le moment de sortir de cette union européenne soumise à la cupidité pathologique des dragons célestes allemands. D'ailleurs notons qu'après avoir installé un des principaux responsables de l'évasion fiscale massive en union européenne,...

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