Ukraine : Zelensky fustige les restrictions dans l'UE sur les exportations de céréales

Le président ukrainien a appelé Bruxelles à lever immédiatement les restrictions opérées par la Pologne, la Slovaquie, la Hongrie, la Bulgarie et de la Roumanie sur les exportations de céréales ukrainiennes. Face à Ursula von der Leyen, Volodymyr Zelensky a réclamé l'ouverture rapide du processus d'adhésion de Kiev à l'UE, et davantage de munitions.
Ursula von der Leyen et Volodymyr Zelensky ce jeudi à Kiev.
Ursula von der Leyen et Volodymyr Zelensky ce jeudi à Kiev. (Crédits : Reuters)

A l'occasion de la visite d'Ursula von der Leyen à Kiev ce mardi 9 mai, Volodymyr Zelensky a vivement interpellé les pays limitrophes de l'Ukraine. Ceux-ci ont procédé à des restrictions sur l'importation de céréales ukrainiennes par voie terrestre. Le président ukrainien a donc dénoncé des restrictions « inacceptables » et « cruelles », lors d'une conférence de presse aux côtés de la présidente de la Commission européenne.

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« Toute restriction sur nos exportations est absolument inacceptable maintenant, parce qu'elle renforce les capacités de l'agresseur » russe, s'est offusqué Voloydymyr Zelensky. Le leader ukrainien exhorte Bruxelles à « supprimer le plus vite possible » ces restrictions, estimant qu'il s'agit de « mesures protectionnistes sévères, voire cruelles ».

La Pologne, la Slovaquie, la Hongrie, la Bulgarie et la Roumanie ont tous émis ces dernières semaines des interdictions d'importation contre les produits ukrainiens. Bruxelles a rapidement condamné ces restrictions et l'UE tente désormais de jouer les intermédiaires pour les faire lever.

Une agriculture fragilisée

Depuis mai 2022, et la suspension des droits de douanes de l'UE portant sur les céréales ukrainiennes pour permettre aux pays de pouvoir exporter, les voisins de l'Ukraine subissent un flux de céréales massif par la route. Et pour cause, les exportations par la mer Noire sont difficiles. Cette situation a provoqué la saturation des silos, faute de moyens logistiques appropriés. Résultat, les prix des céréales dans ces pays saturés par la marchandise ukrainienne ont baissé en flèche. D'importantes manifestations d'agriculteurs ont éclaté dans plusieurs pays, jusqu'à entrainer la démission du ministre polonais de l'Agriculture.

Fin avril, Bruxelles était parvenu à un accord avec les quatre pays concernés. Il prévoit la fin des interdictions d'importation, en échange de « mesures de sauvegarde exceptionnelles » sur les quatre produits jugés les plus sensibles : le blé, le maïs, le colza, et les graines de tournesol. L'UE a notamment débloqué une aide supplémentaire de 100 millions d'euros pour les exploitants agricoles affectés, après une première enveloppe de 56,3 millions d'euros fin mars, toutes les deux issues de la réserve de crise de la Politique agricole commune.

L'adhésion à l'UE mise sur la table

Au-delà des sujets agricoles, le président de l'Ukraine presse l'Union européenne d'accélérer les livraisons de munitions à destination des forces ukrainiennes. « Nous avons discuté de la question clé : la rapidité d'approvisionnement et de livraison de ces munitions. On en a déjà besoin sur le champ de bataille », a-t-il rapporté de ses échanges avec la présidente de la Commission européenne, qu'il a remercié pour avoir fourni « un million d'obus » à l'Ukraine.

Les eurodéputés ont voté ce mardi en faveur d'une procédure d'urgence pour traiter le texte de loi permettant d'accélérer la production de munitions dans l'Union européenne, afin de reconstituer les réserves et d'aider l'Ukraine. Christian Ehler, dont le parti PPE (droite) a demandé ce vote, a souligné au parlement que « chaque jour, chaque semaine comptent pour l'Ukraine qui lutte désespérément contre l'invasion russe ».

En visite à Kiev mardi, Journée de l'Europe, la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a assuré l'Ukraine de la solidarité de l'UE et affirmé que la « première priorité était d'aider à sécuriser les munitions dont l'Ukraine a besoin ». La Commission européenne a présenté la semaine dernière un instrument financier doté de 500 millions d'euros pour renforcer la capacité de production de munitions de l'UE à un million d'obus par an. Cet outil permettra de co-financer les investissements des industriels pour augmenter la production de leurs usines dans l'UE.

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Déterminé à intégrer l'UE, le président ukrainien souhaite désormais que s'ouvrent les négociations pour l'adhésion de son pays. « Le moment est venu depuis longtemps de lever cette incertitude politique artificielle dans les relations entre l'Ukraine et l'UE. Le moment est venu de prendre une décision positive concernant l'ouverture des négociations sur l'adhésion », a-t-il réclamé à Ursula von der Leyen.

Zelensky promet à Poutine la même défaite que les nazis

Le président russe Vladimir Poutine convoque systématiquement la victoire sur les nazis lors de la Seconde Guerre mondiale pour justifier la guerre en Ukraine, qu'il avait promis de « dénazifier ». Lundi, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a promis à la Russie de Vladimir Poutine le même destin qu'à l'Allemagne hitlérienne.

« Tout le vieux mal que la Russie moderne ramène sera vaincu de la même manière que le nazisme a été vaincu », a insisté le président, dans une allocution diffusée sur ses réseaux sociaux lundi, décrétant que l'Ukraine célébrera désormais la fin de la Seconde Guerre mondiale le 8 mai comme les Occidentaux et célèbrera le 9 la Journée de l'Europe.

(Avec AFP)

Commentaires 4
à écrit le 10/05/2023 à 19:36
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L’Ukraine ne fera pas partie de l’UE, Zelensky le sait parfaite et van der leyen aussi

à écrit le 10/05/2023 à 7:19
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Bonjour, Personnellement je suis opposé au mesure de restriction d'importation du blé Ukraine ... Surtout que la Russie réduit drastiquement les moyens économique Ukraine... Nouveau type de scantions pour réussir à faire plier l'Ukraine.... D'aill...

le 10/05/2023 à 9:46
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En l'état actuel des choses, l'adhésion de l'Ukraine serait la pire des choses à faire. Corruption, justice, constitution raciste ... L'Ukraine est totalement inféodée aux USA. Des USA qui veulent garder les pays européens sous le statut de vassal. L...

à écrit le 09/05/2023 à 20:03
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Ce qu'il est ingrat et mal élevé à toujours se plaindre et à se rouler par terre quand il n'obtient pas satisfaction immédiatement : il n'a toujours pas appris la frustration à son âge...

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