WhatsApp visé par une plainte d'associations de consommateurs européens

Le service de messagerie de Facebook avait informé en début d’année ses utilisateurs qu’ils devaient consentir à de nouvelles règles. WhatsApp avait ensuite décalé au 15 mai la mise en œuvre de ces conditions face au tollé, les utilisateurs s’inquiétant que la messagerie ne partage davantage de données avec sa maison-mère.
Une fédération d'associations de consommateurs a porté plainte contre WhatsApp, l'application de messagerie de Facebook, concernant la nouvelle politique de confidentialité du groupe américain.
Une fédération d'associations de consommateurs a porté plainte contre WhatsApp, l'application de messagerie de Facebook, concernant la nouvelle politique de confidentialité du groupe américain. (Crédits : THOMAS WHITE)

Critiquée depuis janvier pour vouloir partager plus de données avec Facebook, l'application de messagerie WhatsApp est, ce lundi, visée par des plaintes d'associations de consommateurs concernant la confidentialité.

Le Bureau européen des unions de consommateurs (BEUC) et huit de ses membres dénoncent les nouvelles règles auxquelles doivent consentir les utilisateurs. Elles ne sont "ni transparentes ni compréhensibles", estiment le BEUC et ses organisations, dont l'UFC-Que choisir (France), accusant WhatsApp de "multiples violations des droits des consommateurs européens". Ces organisations ont déposé une plainte auprès de la Commission européenne ainsi que du réseau européen des autorités chargées de la protection des consommateurs.

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Franchissement d'une ligne rouge

Le service de messagerie de Facebook a en effet informé en début d'année ses deux milliards d'utilisateurs qu'ils devaient accepter les nouvelles conditions d'utilisation qui donnent à WhatsApp la possibilité de partager davantage de données avec sa maison-mère. Cela constitue pour certains utilisateurs le franchissement d'une ligne rouge, puisque Facebook s'était engagé, lors du rachat de l'application en février 2014 pour 22 milliards de dollars, de conserver ce qui faisait son succès, à savoir le chiffrement de bout en bout de ses messages et l'absence de publicités. De nombreux utilisateurs s'étaient ainsi tournés vers Signal, son concurrent. Le patron de Tesla Elon Musk avait d'ailleurs lui aussi suggéré dans un tweet d'utiliser l'application concurrente Signal.

Face au tollé, WhatsApp avait décalé au 15 mai la mise en œuvre de ces nouvelles règles. De plus, plusieurs pays, dont l'Allemagne, ont interdit temporairement à Facebook d'utiliser les données de WhatsApp.

"Depuis des mois, WhatsApp bombarde les utilisateurs de messages agressifs et répétés pour les forcer à accepter ses nouvelles conditions d'utilisation et sa politique de confidentialité", a dénoncé la directrice générale du BEUC, Monique Goyens, dans un communiqué.

L'organisation - qui regroupe 46 organisations de défense des consommateurs de 32 pays européens - juge "impossible pour les consommateurs d'avoir une idée claire des conséquences des changements sur la protection de leur vie privée, notamment en ce qui concerne le transfert de leurs données personnelles vers Facebook et d'autres tierces parties".

"Nous demandons aux autorités de prendre rapidement des mesures à l'encontre de WhatsApp pour s'assurer qu'il respecte les droits des consommateurs", a-t-elle indiqué.

C'est désormais à la Commission européenne et aux autorités nationales chargées de la protection des consommateurs de décider d'ouvrir une enquête.

L'union de consommateurs souligne aussi que les nouvelles conditions d'utilisation de WhatsApp sont en cours d'examen par les autorités européennes de protection des données pour des infractions à la législation en la matière.

(Avec AFP)

Commentaire 1
à écrit le 13/07/2021 à 8:46
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"qu’ils devaient consentir à de nouvelles règles" LOL ! Tandis qu'on valide sans rechigner d'être obligés de se faire vacciner pour faire nos courses ! Le ridicule ne tue pas et parfois on peut se dire que c'est bien dommage quand même ça nous ferait...

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