La banque Citigroup a tenté de transmettre à d'autres banques une partie de son exposition au fonds d'investissement de Bernard Madoff quelques mois avant que la fraude massive sur laquelle il reposait ne soit révélée, accuse le liquidateur judiciaire Irving Picard.
Ce dernier, chargé par la justice américaine de récupérer l'argent des victimes de la "pyramide de Ponzi" montée par Bernard Madoff, formule cette accusation dans une plainte déposée contre Citigroup.
Le dossier, déposé le 8 décembre auprès d'un tribunal de New York, a été en partie révélé lundi.
Selon Irving Picard, des signaux négatifs concernant le fonds du financier sont apparus dès 2005 chez Citigroup. Il réclame à la banque 425 millions de dollars.
Bernard Madoff a été arrêté en décembre 2008 après avoir admis l'existence de cette fraude, menée sur plusieurs décennies pour un préjudice dépassant 50 milliards de dollars. Il purge depuis une peine de 150 ans de prison.
Irving Picard a également lancé une action en justice contre la banque JPMorgan Chase, à laquelle il demande 6,4 milliards de dollars au motif qu'elle aurait selon lui ignoré la fraude.
La plainte déposée contre Citigroup mentionne un courriel adressé en septembre 2008 par un trader de Citigroup Global Markets à une autre banque, qui n'est pas nommée.
"Nous avons besoin d'en finir avec notre activité Madoff. Vous êtes intéressés pour un placement à risque de ce style chez vous ?", peut-on lire dans ce document. L'autre banque répond: "pas vraiment, Madoff n'est pas très populaire ici non plus".
Dans un communiqué publié mardi, la banque Citigroup affirme que les accusations formulées par Irving Picard sont fausses et qu'elle "se défendra vigoureusement contre ces allégations".
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