Du lobby bancaire, aux arcanes du pouvoir à Bercy, pour finalement faire la synthèse au sein du gendarme français des marchés financiers. Marie-Anne Barbat-Layani est le profil retenu par le président Emmanuel Macron pour prendre la tête de l'Autorité des marchés financiers (AMF), pour succéder à Robert Ophèle dont le mandat s'est terminé fin juillet, a annoncé l'Élysée jeudi. Marie-Anne Barbat-Layani, actuelle secrétaire générale de Bercy, serait la première femme à occuper le poste de présidente de l'AMF.
L'Assemblée nationale et le Sénat doivent encore se prononcer sur sa nomination, proposée au président de la République par la Première ministre.
Ancien élève de Sciences-Po Paris et de l'ENA (promotion Léon Gambetta 1991-1993) Marie-Anne Barbat-Layani, 55 ans, a fait un long passage à la direction du Trésor, de 1993 à 1997 puis de 2002 à 2007. De 1997 à 1999, elle fut attachée financier à la Représentation permanente de la France auprès de l'Union Européenne à Bruxelles.
Elle occupa très brièvement de février à mai 2000 le poste de conseiller technique en charge des affaires européennes au cabinet du ministre socialiste de l'Économie Christian Sautter.
Avant de diriger la FBF, Marie-Anne Barbat-Layani, inspectrice générale des Finances, avait quitté son poste de directrice générale adjointe de la Fédération nationale du Crédit Agricole en mai 2010 pour devenir directrice adjointe de cabinet de François Fillon à Matignon jusqu'en 2013.
La tradition de l'ENA
Sa carrière alterne entre le secteur bancaire privé et les institutions publiques. Sa nomination renouerait avec la tradition de nommer un énarque à la tête du gendarme boursier français, Robert Ophèle était le premier président de l'AMF à ne pas avoir suivi ce cursus.
Sur son compte Linkedin, elle se dit passionnée par « la régulation financière, l'Europe, la transformation, le développement durable ».
Des sujets d'intérêt opportuns au vu des enjeux qui devraient occuper son mandat : réglementation européenne des cryptoactifs, tandis que les Etats-Unis accélèrent sur le sujet, accompagnement de la montée en puissance de la finance durable et la lutte contre le « greenwashing » dans ce domaine.
« Il y a bien sûr l'immense sujet de la technologie de stockage Blockchain, qui suscite beaucoup de fantasmes, mais ouvre aussi des potentialités », répondait-elle à La Tribune en 2016, alors à la tête de la FBF. Sur l'essor des fintech, elle s'était exprimée en faveur d'une réglementation qui « protège les épargnants et les investisseurs ».
(Avec AFP)
« Quand nous mettrons le pied sur l'accélérateur, nous serons difficiles à égaler » (Joelle Pineau, directrice de la recherche en IA chez Meta)
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