L'accord de Paris étant sur les rails... cap sur la COP22

Quatre mois après l'adoption de l'Accord de Paris dans une quasi-euphorie, chacun rappelle qu'il ne constitue qu'un point de départ. Tout reste à faire pour espérer atteindre l'objectif collectivement endossé en décembre : maintenir la hausse des températures sous la barre des + 2 °C.
Dominique Pialot
La COP22 s'annonce comme un événement phare de la diplomatie économique marocaine et comme une formidable vitrine pour les entreprises françaises, sur le Maroc où elles sont déjà très présentes, et au-delà, vers l'Afrique tout entière.

La cérémonie de signature organisée par l'ONU, ce vendredi 22 avril à New York, est la première étape d'un parcours législatif complexe qui doit permettre à chacune des 196 « parties à la convention » (195 États, plus l'UE) de signer l'Accord avant de le ratifier à l'issue d'un processus propre à chaque État.

L'ONU comme la présidence française de la COP21, désormais assurée par Ségolène Royal, s'emploient à entretenir la dynamique observée à Paris. Sur ce front diplomatique, la présence de quelque 150 pays attendus à New York, tout comme la déclaration conjointe début avril de la Chine et des États-Unis, prêts à ratifier rapidement l'Accord, sont de bon augure.

Depuis la COP 21, sur fond de signaux économiques et financiers défavorables au charbon et très porteurs pour le solaire et l'éolien, de nombreux pays ont annoncé des mesures les rapprochant d'une sortie du charbon et favorisant les énergies renouvelables.

Paradoxe français et diplomatie économique

Dans ce contexte, la France, qui exerce la présidence de la COP jusqu'à la transmission de relais à l'équipe marocaine à la veille de la COP22 organisée à Marrakech du 7 au 18 novembre, est dans une situation paradoxale. Entretenant le momentum né à Paris, Ségolène Royal fait la tournée des pays africains que la France a promis d'accompagner dans leur transition énergétique, prône une ratification rapide de l'Accord auprès de ses homologues européens et multiplie jusque devant la Banque mondiale les propositions pour l'instauration d'un prix du carbone. Mais nul n'étant prophète en son pays, la mise en œuvre de la loi relative à la transition énergétique, promulguée en août dernier, patine.

En lieu et place de la programmation pluriannuelle de l'énergie, l'un de ses piliers, n'ont été publiés que les objectifs concernant les énergies renouvelables, sur lesquelles la France affiche un certain retard. Malgré ce contexte incertain, les initiatives se multiplient. Les jeunes pousses vertes, qui bénéficient de financements et d'incubateurs dédiés, bourgeonnent, et des territoires entiers basculent vers une économie plus décarbonée.

La COP22 s'annonce comme un événement phare de la diplomatie économique marocaine et comme une formidable vitrine pour les entreprises françaises, sur le Maroc où elles sont déjà très présentes, et au-delà, vers l'Afrique tout entière.

Dominique Pialot

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Commentaire 1
à écrit le 22/04/2016 à 11:12
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Très efficace pour la transition énergétique grâce à la loi du 17.08.15 le financement participatif qui explose dans le monde. Plusieurs sites de financement participatif des énergies renouvelables en France agréés par l'autorité des marchés financie...

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