L'armée de l'air reçoit son premier Rafale hyperconnecté au standard F4.1

Le premier Rafale au standard F4.1 a été livré par la Direction générale de l'armement (DGA) au Centre d'expertise aérienne militaire. Deux appareils vont servir à l'armée de l'air afin de s'approprier ce nouveau standard et de le mener vers sa mise en service opérationnelle.
Michel Cabirol
Le Rafale F4 a été baptisé par les pompiers de l'air sur la base aérienne 118 de Mont-de-Marsan
Le Rafale F4 a été baptisé par les pompiers de l'air sur la base aérienne 118 de Mont-de-Marsan (Crédits : Armée de l'air et de l'espace)

Une petite révolution pour l'armée de l'air et de l'espace. Le premier Rafale au standard F4.1 a été livré jeudi par la Direction générale de l'armement (DGA) au Centre d'expertise aérienne militaire (CEAM) sur la base aérienne 118 de Mont-de-Marsan. « Le premier avion que l'on reçoit aujourd'hui fait partie des F3R que l'on a envoyé au Centre d'essais en vol de la Direction générale de l'armement à Istres pour leur transformation logicielle », explique le lieutenant-colonel Guillaume, le commandant en second de l'Escadron de chasse et d'expérimentation (ECE), dans un communiqué publié cette semaine par le CEAM.

En 2019, l'ancienne ministre des Armées Florence Parly avait décidé d'investir 1,9 milliard d'euros dans la modernisation de l'avion de chasse français pour le faire passer au standard F4. Un standard choisi par les Émirats Arabes Unis, qui ont signé en décembre 2021 un contrat pour acquérir 80 Rafale F4. Dassault Aviation attend dès cette année la signature du contrat de la tranche 5 pour 42 Rafale 4.1 (30 prévus initialement + 12 en remplacement des avions vendus à la Croatie,) le nouveau standard des armées françaises (Armée de l'air et Marine nationale).

Un deuxième Rafale F4.1 livré

« D'autres avions tous neufs sortiront directement des chaînes de production de Dassault Aviation et viendront compléter le parc de chasseurs envoyés progressivement à Istres pour leur passage du standard F3R au F4.1 », précise le lieutenant-colonel Guillaume. Selon le CEAM, plusieurs étapes expérimentales attendent cet appareil dans les mois à venir, en s'appuyant sur la réception d'un second Rafale F4.1 d'ici la semaine prochaine. Le CEAM va débutera la première phase d'appropriation de cet appareil, qui mènera à terme à son « adoption » par l'armée de l'air.

« L'objectif est de prononcer cette dernière afin que les aéronefs puissent être utilisés par les pilotes de la 30ème Escadre de chasse, dans le délai le plus court possible », assure le lieutenant-colonel Guillaume. La phase suivante consistera en l'agrément de la première capacité opérationnelle (PCO) du Rafale F4, suivie de l'ultime étape de pleine mise en service opérationnelle (MSO).

Quels apports capacitaires ?

Le standard F4 fait entrer le programme Rafale plus encore dans l'ère de la data. Cette version vise l'amélioration de la connectivité de l'appareil et des modes de travail en réseau associés, aussi bien dans un contexte national qu'interallié. Le Rafale F4.1 constitue une première étape du combat collaboratif connecté multi-plateformes et se présente comme une première brique technologique vers le futur système de combat aérien du futur (SCAF).

"Ce standard F4 est un saut technologique, un saut industriel, un saut stratégique", avait alors fait valoir Florence Parly en janvier 2019. Les apports capacitaires de ce nouveau standard vont accompagner les pilotes de l'armée de l'air aux conflits de haute intensité d'aujourd'hui et de demain. Ils comprennent notamment l'intégration d'un viseur de casque et d'un nouvel armement de 1000 kg, amélioration des conduites de tir air-air et air-sol, du système d'autoprotection et du pod TALIOS.

Cette nouvelle phase de développement du Rafale repose sur quatre principaux piliers : d'abord, une plus grande connectivité pour augmenter la capacité de traitement de données de l'appareil. Ensuite, un armement accru, avec des missiles nouveaux ou rénovés. Le Rafale F4.1 « sera mieux armé, encore, pour viser et vaincre nos adversaires », avait expliqué en 2019 la ministre. Troisième axe de développement : la détection et l'action contre les menaces, notamment avec un radar à antenne active et l'amélioration du système de protection et d'évitement des conduites de tir (SPECTRA). Enfin, la ministre avait souhaité un effort sur la disponibilité et le maintien en condition opérationnelle de l'avion, avec un moteur amélioré ainsi que l'introduction du système de pronostic et d'aide au diagnostic de panne

Futurs standards d'interopérabilité

Outre le standard F4.1 et le post-F4 puis le SCAF, Dassault Aviation travaille également sur le futur de l'aviation de combat. Début février, l'avionneur a organisé avec ses partenaires européens, la réunion de lancement du projet européen EICACS (European Initiative for Collaborative Air Combat Standardisation) dans le cadre d'un contrat de subvention attribué par la Commission Européenne en décembre 2022. La Direction générale de l'industrie de défense et de l'espace de la Commission européenne, a désigné Dassault Aviation comme le coordinateur de ce projet d'études qui rassemble 37 industriels et organismes de recherche issus de 11 pays de l'Union Européenne.

Soutenu par l'Union Européenne à hauteur de 75 millions d'euros sur trois ans dans le cadre du programme 2021 du Fonds Européen de Défense (FED), ce projet vise à définir, dans un cadre européen, les futurs standards d'interopérabilité pour le combat aérien collaboratif. « Il permettra de renforcer la capacité des forces aériennes européennes à conduire leurs missions toujours plus efficacement et à agir en coalitions faisant intervenir aussi bien des systèmes habités que non-habités, des systèmes de combat aérien futurs et des plates-formes existantes ainsi que leurs évolutions », avait expliqué Dassault Aviation dans un communiqué publié début février.

Michel Cabirol

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Commentaires 18
à écrit le 06/03/2023 à 10:27
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Il est temps: la collision entre 2 rafales en meeting le démontre; je crois me rappeler qu'il y en avait eu une autre en patrouille récemment. Pas encore au niveau, décidemment!

à écrit le 06/03/2023 à 10:25
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Il est temps: la collision entre 2 rafales en meeting le démontre; je crois me rappeler qu'il y en avait eu une autre en patrouille récemment. Pas encore au niveau, décidemment!

à écrit le 05/03/2023 à 20:22
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"hyperconnecté", enfin ! Marre de pas avoir internet pendant que je vole. A t'on mis un anti-virus ?

à écrit le 05/03/2023 à 19:12
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La guerre en UKRAINE doit remettre en question ces avions hypercoûteux, de faible disponibilité opérationnelle, et qu'on n'ose même pas engager car on a peur qu'ils se fassent abattre. Il faudrait mieux des appareils blindées, capables de résister à...

le 06/03/2023 à 10:31
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si on peut en effet douter de l interet des avions pilotes par rapport aux drones, l idee d avions blindes est ridicule ! un avion de ce type sera tellement lourd gros (donc facile a detecter radar ou IR) et lent qu il sera une cible facile. Si j et...

le 06/03/2023 à 14:59
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"les. américains l'ont fait c'est le. Fairchild Republic A-10 Thunderbolt II "voir wikipedia"

le 07/03/2023 à 10:58
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c est un avion tres specifique. les USA peuvent se permettre d avoir different type d avion : chasse, appui au sol ... le A10 peut faire de l attaque au sol mais serait une proie facile en cas de non superiorite aerienne (que les US font avec d autre...

le 07/03/2023 à 12:31
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Je n'ai pas parlé d'un tank, volant, mais d'un avion plus résistant aux tirs de canons ou de missiles, et moins coûteux. Les avions actuels, coûteux, ne sont pas capables de percer une défense anti-aérienne du type de celle de l'UKRAINE. Ils ne sont...

à écrit le 05/03/2023 à 13:44
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No comment !

à écrit le 05/03/2023 à 13:42
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No comment !

à écrit le 05/03/2023 à 13:30
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IL se rapproche de plus en plus des capacités du F35... C'est bien de critiquer, c'est pas bien de copier... Pendant ce temps là les united states anglo saxon sont à la génération suivante, l'écart se creuse...

le 05/03/2023 à 16:39
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Pour l'instant le successeur du F35 E sera certainement pas opérationnelle avant 15 ans . Certe il sera sûrement près bien avant le scaf d'autant plus que les Américains mettent beaucoup plus de moyen que les européens mais pour l'instant le rafale ...

le 05/03/2023 à 19:54
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avec l'intelligence artificielle le pilote sera inutile,l'homme est le maillon faible

le 05/03/2023 à 19:55
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avec l'intelligence artificielle le pilote sera inutile,l'homme est le maillon faible

à écrit le 05/03/2023 à 12:18
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Si on compare l'etat de l'armee de l'air francaise avec un petit pays comme la Coree du sud, force est de constater un desequilibre patent. Pour les curieux, internet donne toutes les donnees des equipements et vaisseaux de guerre. Edifiant. Bientot ...

à écrit le 05/03/2023 à 10:34
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La France a un pouvoir technique des meilleurs du monde il est dommage que nos politiques par leur vision minable du bulletin de vote avec cette course folle a la course à sacrifier nos finances au lieu de penser à l'avenir. Notre Président gentil !!...

le 05/03/2023 à 10:52
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La traduction du chinois vers le français reste compliquée.

à écrit le 05/03/2023 à 8:00
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EICACS est la très bonne nouvelle. Cette initiative est un élément essentiel pour donner de la data à un cloud de combat

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