Station lunaire américaine : Airbus fournira les premiers taxis aux astronautes

L'Agence spatiale européenne (ESA) a confié à Airbus la construction de trois nouveaux modules de services supplémentaires pour la capsule Orion du programme lunaire américain Artemis. Un contrat estimé par l'ESA à 650 millions d'euros.
Michel Cabirol
L'Europe capitalise ainsi sur le programme ATV, le vaisseau cargo spatial qui a ravitaillé entre 2008 et 2015 (cinq ATV) la station spatiale internationale (ISS) développé dans les bureaux d'études des Mureaux (France) dans les années 2000, puis transféré à Brême.
L'Europe capitalise ainsi sur le programme ATV, le vaisseau cargo spatial qui a ravitaillé entre 2008 et 2015 (cinq ATV) la station spatiale internationale (ISS) développé dans les bureaux d'études des Mureaux (France) dans les années 2000, puis transféré à Brême. (Crédits : NASA)

L'Agence Spatiale Européenne (ESA) a confié un nouveau contrat avec Airbus pour la construction de trois modules de service européens (ESM) supplémentaires pour Orion, le vaisseau spatial habité du programme américain Artemis (NASA). Selon l'ESA, le montant du contrat s'élève à 650 millions d'euros, une somme qui inclut aussi certaines activités à venir. Avec ces nouveaux modules de service, qui seront fabriqués à Brême en Allemagne, l'ESA assure la continuité d'Artemis, dont fait partie la station lunaire Gateway, au-delà des trois premiers modules déjà confiés à Airbus. L'Europe capitalise ainsi sur le programme ATV. Développé dans les bureaux d'études des Mureaux en France dans les années 2000, puis transféré à Brême, ce cargo spatial a ravitaillé entre 2008 et 2015 (cinq missions) la station spatiale internationale (ISS).

"Élément majeur du nouvel engin spatial Orion pour les missions Artemis de la NASA, il assurera des fonctions essentielles telles que le système de propulsion pour amener les astronautes sur la Lune, et fournira tout ce dont les astronautes ont besoin pour rester en vie", a expliqué Airbus dans un communiqué.

Une grande partie de l'avionique du module de service européen a été développée, testée et qualifiée par Airbus en France, a expliqué l'ESA dans un communiqué. Il s'agit notamment des technologies de rendez-vous, avec une réelle expertise dans la navigation optique. Héritée de l'ATV, cette technologie sera également utilisée pour ERO, l'orbiteur chargé de récupérer en orbite les échantillons martiens et de les ramener sur Terre dans le cadre de la mission conjointe NASA/ESA de retour d'échantillons de Mars. Une partie des équipements électroniques et le système électrique ont également été fabriqués en France par Airbus.

L'Europe sur le porte-bagage des Etats-Unis

Ces modules seront utilisés pour envoyer des astronautes sur la Lune. "L'Europe est un partenaire solide et fiable des missions Artemis de la NASA et l'ESM Orion représente une contribution cruciale à cet égard", a souligné le responsable de l'exploration spatiale chez Airbus, Andreas Hammer, cité dans le communiqué d'Airbus. En contrepartie de cette contribution à Artemis, l'ESA sécurise "des sièges pour les astronautes de l'ESA afin d'explorer notre système solaire, tout en assurant des emplois et un savoir-faire technologique à l'Europe", a expliqué le directeur de l'exploration humaine et robotique de l'ESA, David Parker.

Jusqu'à quand l'Europe se contentera de monter sur le porte-bagage des autres grandes puissances spatiales en matière d'exploration spatiale ? Il manque clairement une vision européenne sur ce dossier surtout quand la notion de souveraineté est redevenue enfin un concept d'importance cruciale. Alors que l'Europe a toutes les capacités techniques et technologiques pour aller explorer d'elle-même l'espace (Lune, Mars, Vénus...), il manque à l'évidence une réelle volonté politique et surtout une vision de ce que sera l'exploration spatiale dans quelques années avec des thèmes qui émergent comme l'exploitation des ressources spatiales. Les Etats-Unis, la Chine, la Russie, qui veut conquérir Vénus, et l'Inde l'ont déjà bien compris. Mais que fait l'Europe ?

Premier vol d'essai en 2021

Artemis I, le premier vol d'essai d'Orion sans équipage avec un module de service européen, aura lieu en 2021. C'est dans le cadre de la mission suivante, Artemis II, que les premiers astronautes feront le tour de la Lune et reviendront sur Terre. Avec Artemis III, la NASA fera atterrir la première femme et le prochain homme sur la Lune en 2024, en utilisant des technologies innovantes pour explorer une plus grande partie de la surface lunaire que jamais auparavant. Les ESM annoncés aujourd'hui seront utilisés pour les missions Artemis IV à VI. Les deux premiers ESM sont une contribution européenne à la station internationale Gateway, qui devrait être assemblée à partir de 2024 sur une orbite lunaire.

Pesant 13 tonnes et mesurant environ quatre mètres de diamètre et de hauteur, l'ESM qui est de forme cylindrique, possède quatre panneaux solaires (19 mètres d'envergure lorsqu'ils sont déployés). Les 8,6 tonnes de carburant du module de service peuvent alimenter un moteur principal et 32 petits propulseurs. Il fournit également à l'équipage les éléments essentiels à la survie, tels que l'eau et l'oxygène, et régule le contrôle thermique en étant fixé au module d'équipage.

Michel Cabirol

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Commentaires 2
à écrit le 07/02/2021 à 8:50
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Le changement de président aux EU risque de remettre en cause ce programme coûteux qui n est rien d’autre qu’une réponse aux programmes chinois de conquête de la lune. La chine veux assoir sa position de leader asiatique en se montrant l égal des E...

à écrit le 04/02/2021 à 9:14
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Ils sont sympas ces américains de nous offrir l'aumôme à nous autres européens aux oligarchies du 19 ème siècle hein... :-) Vite un frexit, arrêtons de faire pitié, faisons envie !

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