Spanghero tente de sortir de la série noire

L'entreprise de Castelnaudary, visée par une enquête de la DGCCRF pour son implication dans le scandale de la viande de cheval, a demandé l'ouverture d'une procédure de sauvegarde.
Copyright Reuters

Le cheval laissera-t-il les salariés de Spanghero sur le carreau? Face à la baisse de ses activités depuis la perte d'une partie de son agrément sanitaire, l'entreprise spécialisée dans la viande a demandé l'ouverture d'une procédure de sauvegarde au tribunal de commerce de Carcassonne. Il s'agit pour elle de "permettre la poursuite de l'activité économique de l'entreprise" et le maintien de quelque 300 emplois "tout en respectant ses engagements financiers", a indiqué l'entreprise appartenant à la coopérative Basque Lur Berri.

Une entreprise pointée du doigt

"A la table Spanghero" (son nom complet) a été pointée du doigt par Benoît Hamon, le ministre chargé de la Consommation qui l'accusait le 14 février de "tromperie économique". Il se fondait sur les résultats d'une première enquête de la Direction générale de la concurrence, de la consommation de la répression des fraudes (DGCCRF) concluant que les dirigeants de l'entreprise ne pouvaient pas ne pas savoir qu'ils vendaient de la viande chevaline et non bovine au fournisseur de plusieurs grands distributeurs de plats préparés. Parmi les preuves découvertes par les enquêteurs figure une facture sur laquelle il est bien mentionné que la matière première reçue par l'entreprise correspondait bien à du cheval. 

Des soupçons qui ont abouti à la perte des agréments sanitaires pour Spanghero. Une partie de l'activité avait néanmoins pu être rétablie, mais pas le négoce. Une enquête judiciaire est actuellement en cours pour déterminer la responsabilité de chacun des acteurs dans cette affaire.

Spanghero au ralenti

Depuis que des soupçons pèsent sur elle, l'entreprise fonctionnerait à 20% de son régime habituel pour la transformation de viande (préparation de steak hachés par exemple) selon le directeur commercial de Spanghero contacté par l'AFP. La préparation de plats cuisinés aurait, quant à elle, vu son activité se réduire de 40 à 50%. Des mesures de chômage partiel ont été mises en place en attendant de convaincre ses clients de lui rester fidèles.

Parmi eux figure le groupe de distribution Lidl, comme le détaille cet article de Midi Libre. Celui-ci affirme qu'une précédente crise pour l'entreprise, lorsque des lots de viandes sortant de son usine avaient été soupçonnés de contenir la bacterie E.Coli, lui avait coûté 500.000 euros.

Série noire pour toute une filière?

Plus largement, toute la filière craint pour ses emplois. Depuis le début de cette "crise", les ventes de plats préparés auraient ainsi chuté de 45% selon une enquête Nielsen.  Et la découverte de viande chevaline dans des produits Panzani, qui se serait fournis chez d'autres sous-traitants n'est pas pour rassurer les consommateurs...

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaires 10
à écrit le 28/02/2013 à 11:41
Signaler
L'entreprise Spanghero a fraude ou est victime de fraude, les employes et les dirigeants sont dans le meme bateau et donc ils coulent tous ensemble. Apres n'est plus comme avant, les clients fuient, la demande regresse c'est la logique impitoyable du...

à écrit le 28/02/2013 à 7:48
Signaler
A quand une intervention télévisée des ministres concernés par l'alimentation au sujet de Gel Alpes qui aurait servi panzani?. Panzani serait t'il protégé par rapport à un "petit" Spanghero.

à écrit le 27/02/2013 à 19:42
Signaler
Tous les intermédiaire étaient au courant et tt le monde fait l'hypocrite sur le dos du consommateur c'est totalement honteux et personne ne dit rien même pas les malheureux éleveurs ou agriculteurs qui crèvent sur leurs petits revenus écrasés par ce...

le 27/02/2013 à 23:53
Signaler
@Michello: et il y a fort à parier que les employés de Spanghero savaient aussi !!! Ce sont eux les pros et je ne crois pas qu'on a pu leur faire prendre des vessies pour des lanternes. Bon, je comprends qu'ils n'aient rien dit pour conserver leur em...

à écrit le 27/02/2013 à 16:49
Signaler
On est scandalisé par cette affaire.OK. Mais on oublie que très souvent en France, une vache, sous prétexte qu'elle est née dans une écurie, devient cheval: cela s'appelle le droit du sol.

le 27/02/2013 à 23:56
Signaler
@gilou: argument réfuté par le Duc de Wellington, qui comme beaucoup ne le savent pas était d'origine irlandaise. Et quand on lui a demandé "comment se fait-il que vous, un Irlandais, vous battiez pour les Anglais", il a répondu que "le fait d'être n...

à écrit le 27/02/2013 à 16:34
Signaler
Changement de nom et déménagement, ils pourront continuer ailleurs. Lur berri a les reins suffisamment solides pour le faire. Solution certainement déjà envisagée, d'ailleurs.

à écrit le 27/02/2013 à 15:58
Signaler
Benoît Hamon, le ministre chargé de la Consommation devrait démissionné pour avoir accusé une entreprise sans être sur de sa culpabilité alors que la fraude est généralisé sur l'ensemble de l'U.E. encore la démonstration d'un ancien fonctionnaire in...

à écrit le 27/02/2013 à 15:40
Signaler
et voilà quelques chômeurs en plus : aucun mort, aucun blessé !!! mais cela semble fort à la mort certaine d'entreprise !!!

à écrit le 27/02/2013 à 14:43
Signaler
il y en a assez de ces gens qui trafiquent ou ferments les yeux sur les trafics et crient au secours quand ils se font prendre qu'ils assument même si c'est au prix de quelques chômeurs de plus car quelles que soient les conclusions de l'enquête comm...

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.