Petroplus : deux repreneurs étrangers pour la raffinerie de Petit-Couronne

Le Tribunal, qui a écarté la liquidation de la raffinerie de Petit-Couronne près de Rouen, se prononcera le 4 septembre sur les offres de reprise. Deux offres fermes sont arrivées sur le bureau des administrateurs judiciaires... mais ces deux dossiers sont incomplets.
La raffinerie de Petroplus Copyright Reuters

Nouvelle étape dans le dossier Petroplus, la raffinerie de Petit-Couronne près de Rouen (550 salariés) en redressement judiciaire depuis le 25 janvier 2012, suite à la faillite du groupe. Lors de l'audience du mardi 24 juillet, le Tribunal de commerce de Rouen a écarté la liquidation de l'entreprise et prolongé sa période d'observation. Il a décidé de renvoyer au 24 août la date limite de dépôt des offres de reprise et au 4 septembre l'examen des projets de reprise.

Au cours de l'audience du 24 juillet, le Tribunal a examiné les deux offres fermes émanant des sociétés pétrolières Netoil CO Ltd, basé à Nicosie à Chypre, et Alafandi Petroleum Groupe (APG), dont le siège est à Jeddah en Arabie saoudite alors que le site internet mentionne une adresse à Hong Kong. Ces deux dossiers de reprise ont été jugés incomplets par le Tribunal tant sur le plan technique que financier.  De source syndicale, on indique qu'une troisième offre et quatre lettres d'intention seraient en outres arrivés sur le bureau du Tribunal de commerce lundi 23 juillet au soir, veille de l'audience.

Des dossiers de reprises incomplets

Selon le communiqué de la société Petroplus Raffinage Petit-Couronne (PRPC) SAS, "Netoil dit prévoir un objectif d'achat de pétrole brut à un prix compétitif et la poursuite des ventes avec les clients actuels de PRPC". Le groupe Netoil regroupe plusieurs associés, dont l'homme d'affaires Roger Tamraz, originaire du Moyen-Orient. Ce dernier, connu pour ses activités dans le gaz et le pétrole, a déclaré à Reuters qu'il était prêt à investir 486 millions d'euros au cours des trois prochaines années dans la raffinerie et qu'il conserverait l'ensemble des 550 emplois du site. "On garde l'emploi, la direction formée par Shell", a ajouté Roger Tamraz, précisant que le site serait approvisionné en pétrole provenant du Moyen-Orient si son offre est acceptée.

De son côté, APG, créé en 1985 par l'américain Ramzi Alafandi, assure "prévoir un approvisionnement en pétrole brut au Nigeria et la création à Petit-Couronne d'un centre de recherche et développement". Ces deux dossiers sont l'un et l'autre assortis de conditions suspensives, liées notamment à des autorisations et agréments administratifs et réglementaires.

"En l'état", les deux dossiers restent "incomplets quant à la capacité à la fois technique et financière de leurs auteurs à soutenir un projet de reprise, qui assure la pérennité du site", a estimé PRPC. Concernant l'avenir du site, la direction précise qu'elle "continue, avec les administrateurs judiciaires, d'instruire les offres dûment déposées de même que certaines nouvelles intentions d'offres reçues ces derniers jours et dont les auteurs sont attendus prochainement sur le site pour des visites techniques". Dans ce contexte, le tribunal a une nouvelle fois décidé "la prorogation pour 2 mois de la période d'observation dans le cadre du
redressement judiciaire" de PRPC. Les administrateurs judiciaires ont quant à eux fixé au 24 août à 17 heures la nouvelle date limite de dépôt des offres de
reprise. "Ainsi, jusqu'au 24 août, tout candidat aura le temps d'apporter toutes précisions et justificatifs permettant de démontrer au tribunal ses capacités techniques et financières pour une reprise pérenne", a souligné PRPC.

La raffinerie a repris ses activités

La raffinerie de Petit-Couronne va, elle, continuer de fonctionner. Le 14 juin, après 5 mois d'arrêt, elle a repris ses activités dans le cadre d'un "contrat de processing" avec le pétrolier anglo-néerlandais Shell, son propriétaire jusqu'en 2007. Considéré comme vital par l'ensemble des salariés, le redémarrage de la raffinerie permet au site de rester attractif pour des repreneurs. Le secrétaire général de la CGT (syndicat majoritaire), Jean-Luc Brouté, se disait mardi satisfait de la stratégie syndicale mise en ?uvre depuis six mois à Petit-Couronne. "Nous considérons depuis le départ que notre rôle n'est pas de mettre en place un PSE mais de faire en sorte que l'activité industrielle soit relancée sur ce site", a-t-il confié à "latribune.fr".

Ce dossier a été très bien mené par les salariés, souligne de son côté le député PS de Seine-Maritime, Guillaume Bachelay (suppléant de Laurent Fabius). Ce  spécialiste des questions industrielles était présent au Tribunal parmi d'autres élus locaux du PS, du Front de gauche et du PCF. "Les salariés ont réussi plusieurs batailles", explique Guillaume Bachelay, qui suit ce dossier de près depuis six mois. "La première bataille a consisté à garder les stocks de produits finis, la seconde a consisté à obtenir un contrat de processing avec Shell, la troisième à obtenir une remise en état pour un redémarrage. La quatrième bataille est en cours : c'est la reprise de l'ensemble des activités par un industriel et non un financier".

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Commentaires 2
à écrit le 25/07/2012 à 13:52
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Nous essayons de maintenir à tout prix - c'est le cas de le dire- la raffinerie "Fabius" pour des raisons idéologiques. Il faudra justifier son maintient impertinent et ces tentatives pour trouver un pigeon acheteur qui en réalité ne l'est qu'à moiti...

le 25/07/2012 à 22:15
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tu es du front national ou l'extrême droite de l'ump, pourquoi insulter la sauvegarde de 5000 salariés(e) direct ou indirect, l'équivalent de la moitié de la population de petit couronne ou alors tu travailles chez total ou esso comme dirigeant, et s...

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