Pour aider son PDG, empêtré dans un divorce coûteux, Continental Resources est prête à s'impliquer... jusqu'à réécrire sa propre histoire. Le site de la compagnie pétrolière américaine aurait en effet été modifié par rapport à sa version de début d'année, affirme l'agence Reuters, afin de minimiser le rôle de son fondateur et patron Harold Hamm.

Le risque encouru: payer 3 milliards de dollars

Celui-ci, qui est l'un des hommes les plus riches des Etats-Unis, est à présent confronté au risque d'entrer dans le livre des records pour la somme qu'il pourrait être condamné à verser à sa future ex-épouse, Sue Ann: jusqu'à trois milliards de dollars (2,3 milliards d'euros). L'enjeu essentiel du contentieux de divorce est sa fortune de 17,2 milliards de dollars, correspondant à la participation de 68% de Harold Hamm dans le groupe qu'il a fondé.

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La solution: prouver une croissance "passive"

Seule issue: faire valoir une loi de l'Oklahoma l'exonérant de partager avec celle-ci ses gains en prouvant que, pendant ses 26 ans de mariage, le cours de Bourse de Continental Resources a grimpé en raison des conditions de marché - plutôt que de ses qualités de manager. S'il parvient ainsi à convaincre le tribunal que la croissance de Continental a été "passive", c'est-à-dire indépendante de son action personnelle, il n'aura pas à en partager les fruits avec son épouse, qui a pourtant travaillé, elle aussi, pour le groupe.

Harold Hamm n'est plus "l'un des moteurs" de la réussite de Continental

Voilà donc pourquoi, selon Reuters, Continental Resources a "corrigé" 18 passages de son site.

Ainsi, par exemple, on n'y lit plus que la compagnie a été la première à "découvrir" un important gisement de pétrole près de la formation appelée Bakken Shale, dans le Dakota du Nord. Un nouveau passage révèle en outre que la décision ultra rentable de se focaliser sur l'exploration pétrolière, plutôt que gazière, a été prise en 1985 - soit trois ans avant le mariage avec Sue Ann célébré en 1988.

La mention que Harold Hamm était "l'un des moteurs" de la réussite de Continental et, qu'il avait "fait croître avec succès la compagnie grâce à ses qualités de management et de jugement dans les affaires" ne figure d'ailleurs plus dans certains avis financiers des années passées.

Des mentions "inexactes"

Les avocats de Harold et de Sue Ann n'ont pas souhaité commenter, pas davantage que le service de presse de Continental Resources.

Le mois dernier, Harold Hamm avait dit avoir découvert tout récemment des mentions "inexactes" sur le site Internet et ordonné qu'elles soient rectifiées.