Electricité : les renouvelables françaises confirment leur dynamisme

L'éolien est notamment le champion de 2017, relève le dernier baromètre de l'organisme Observ'ER. Mais pour atteindre les objectifs de la programmation pluriannuelle de l'énergie à l'horizon 2023, il faut encore accélérer, notamment dans les énergies marines.
Giulietta Gamberini
L'éolien a notamment été soutenu par l'avancée du financement participatif, qui a rendu les projets plus acceptables par les riverains, mais aussi permis l'éclosion d'une participation citoyenne plus large.
L'éolien a notamment été soutenu par l'avancée du financement participatif, qui a rendu les projets plus acceptables par les riverains, mais aussi permis l'éclosion d'une participation citoyenne plus large. (Crédits : STEPHANE MAHE)

Les énergies renouvelables électriques continuent de se développer de manière dynamique en France mais, pour garder le cap, il va falloir accélérer le rythme. Tel est le message qui ressort du Baromètre 2017 publié mardi 9 janvier par l'organisme indépendant Observ'ER, avec le soutien de la Fédération nationale des collectivités concédantes et régies (FNCCR) et de l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (Ademe).

Entre octobre 2016 et septembre 2017, malgré de mauvaises conditions météorologiques, ces renouvelables -qui en 2016 ont engendré 15,2 milliards d'euros d'activité pour 44.500 emplois directs- ont produit 8.7876 GWh d'électricité et couvert 19,4% de la consommation nationale. Pendant les trois premiers trimestres 2017, entre 2,3 et 2,4 GW de puissance ont été nouvellement raccordés, contre 2.277 MW sur la même période 2016, relève le rapport, qui se fonde sur des informations du Service de la donnée et des études statistiques (SDES), d'Enedis, d'EDF et du RTE. Le 30 septembre 2017, le parc total de la puissance électrique renouvelable française atteignait ainsi 48,9 GW (contre 46.540 MW fin 2016): à savoir 92% de l'objectif fixé par la programmation pluriannuelle de l'énergie (PPE) pour 2018, et entre 62 et 68% de celui à l'horizon 2023.

4,5 milliards d'euros de chiffre d'affaires dans l'éolien

Soutenu par l'avancée du financement participatif, qui a rendu les projets plus acceptables par les riverains, mais aussi permis l'éclosion d'une participation citoyenne plus large, l'éolien terrestre fait figure de champion de l'année, avec 1.015 MW de capacité nouvellement raccordés au 30 septembre 2017, à savoir 23% de plus qu'à la même date en 2016. Au total, il atteint ainsi 12.908 MW de puissance, en se rapprochant de l'objectif PPE 2018, de 15 GW. En 2016, la filière comptait 15.990 emplois et un chiffre d'affaires de 4,5 milliards d'euros.

Porté pour sa part par l'affirmation de la dynamique d'autoconsommation, favorisée par la loi du 24 février 2017, le photovoltaïque, qui au 30 septembre 2016 affichait 5.700 emplois directs et un chiffre d'affaires de 3,9 milliards d'euros, a aussi continué de croître, bien que de manière moins spectaculaire que l'éolien. 484 MW ont été raccordés en 2017: 4 % de plus qu'en 2016. La capacité totale a ainsi atteint 7.686 MW. Si l'objectif fixé par la PPE pour fin 2018, de 10,2 GW, semble rester atteignable, le responsable des études d'Observ'ER, Frédéric Tuillé, regrette toutefois le frein représenté par le pourcentage élevé (jusqu'à 40% en capacité) de projets non réalisés parmi ceux retenus dans les appels d'offres de la Commission de régulation de l'énergie (CRE), souvent en raison de difficultés financières des entreprises choisies aggravées par la longueur des procédures.

 Lire aussi: Photovoltaïque : une puissance totale raccordée de 7,7 GW fin septembre

Les énergies marines, condition sine qua non des objectifs affichés

Tout en restant le pilier de la production électrique renouvelable française (en 2016, 64 TWh pour 25.781 MW de capacité installée, à savoir environ 12% de la production totale d'électricité), l'hydraulique évolue pour sa part peu, conformément aux objectifs de la PPE: un parc identique à fin 2018 et entre 25.800 et 26.050 MW de capacité fin 2023.

Les énergies marines, qui en 2016 ont engendré 592 millions d'euros de chiffre d'affaires en s'appuyant sur 2.090 emplois directs, représentent en revanche une condition sine qua non des objectifs de la PPE pour les renouvelables électriques à l'horizon 2020, met en garde Frédéric Tuillé. 3.000 MW de puissance ont déjà été raccordés, alors que les projets déjà engagés pourraient apporter entre 500 et 6.000 MW supplémentaires et que, malgré des retards annoncés, un programme a enfin été définitivement lancé pour l'éolien en mer.

"Au-delà des ambitions, trop souvent des projets portés par de grands groupes sont toutefois arrêtés pour des raisons de coûts", regrette néanmoins le responsable des études d'Observ'ER.

Le biogaz ralentit

Quant à la biomasse solide, avec 590 MW raccordés fin septembre 2017 (dont 180 au cours des douze dernières mois), contre un objectif de 540 fin 2018, elle reste une filière "notable", estime Frédéric Tuillé. Freinée par la nécessité d'une gestion durable de la ressource bois, elle doit toutefois encore doubler la puissance installée pour atteindre l'objectif PPE 2023 (entre 790 et 1.040 MW).

Le biogaz ralentit par contre, avec 19 MW raccordés en 2017 contre 27 MW l'année précédente. L'accélération de la méthanisation (trois quarts des nouvelles capacités et plus d'un tiers de la puissance totale) pénalise d'ailleurs la valorisation électrique. Le baromètre souligne enfin la nécessité de tenir compte du potentiel d'export du savoir-faire national en matière de géothermie et de solaire thermique. Pourtant, aucun objectif n'est fixé pour ce dernier dans la dernière PPE, dont un nouveau chapitre doit être écrit en 2018 à l'horizon 2030.

Giulietta Gamberini

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Commentaires 33
à écrit le 16/01/2019 à 9:54
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@Polytech Je corrige les nombreuses erreurs de vos propos : - si éoliens et solaires étaient "au prix du marché" et même en dessous (!), pourquoi continueraient-ils à être subventionnés ? Car ils génèrent ainsi des taxes que nos concitoyens, habil...

à écrit le 16/01/2019 à 8:51
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Réponse à Polytech. Excusez moi de le dire c'est malhonnête de dire que les énergies renouvelables seraient devenue moins chères que celles issues du charbon. Elles sont moins chères que le nucléaire certes. Mais vous dites vous même que le dévelo...

à écrit le 12/01/2018 à 12:47
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je suis un professionnel dans le domaine, et je suis entrepreneur aussi, j'aimerais bien collaboré avec vous dans de un partenariat

à écrit le 11/01/2018 à 14:28
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Tout ceci n'a aucun sens. Qui sait en effet que le développement des énergies dites "nouvelles" (éolien et solaire) n'est possible que grâce à d'énormes subventions pour les fournisseurs de ces énergies, en contrepartie de non moins énormes taxes sur...

le 16/01/2019 à 1:11
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@ Student : faux car le MWh éolien terrestre et solaire sont désormais en dessous des prix de marché (plus de 60 euros/MWh) dans les derniers appels d'offres sans subventions (55 et 52 euros/MWh). de plus les aides ont permis d'aider des filières en ...

à écrit le 11/01/2018 à 14:23
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Les progrès réalisés dans les installations des énergies renouvelables et pour la baisse des coûts de production des KWh c'est très bien mais malheureusement encore bien insuffisant pour contrer la concurrence et l'inertie des sources d'énergies nuc...

le 16/01/2019 à 1:17
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@ SN : les renouvelables sont au contraire les moins chères et remportent tous les appels d'offres dans le monde et ce sont elles qui progressent le plus vite devant toutes les autres énergies. Regardez les divers rapports sur le sujet. Cà concerne l...

à écrit le 10/01/2018 à 22:36
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"ont produit 8.7876 GWh d'électricité et couvert 19,4% de la consommation nationale" ... Par honnêteté intellectuelle, vous ne pouvez pas écrire cela ... vous mélangez l'hydraulique et les énergies intermittentes ... vous occultez les problèmes maje...

à écrit le 10/01/2018 à 18:15
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Le nucléaire n'est plus du tout compétitif comme on le constate par l'endettement des groupes concernés et le niveau très faible d'exportation, ses risques élevés et ses problèmes de déchets de plus de 100.000 ans de durée de vie ne seront jamais rés...

le 10/01/2018 à 22:13
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- "déchets de plus de 100.000 ans de durée de vie" : en volume, c'est rien du tout. Arrêtez avec ça ! - rappel: il existe déjà des panneaux solaire avec 60% de rendement : ceux qui sont dans l'espace sur les satellites. Mais .... .... ça coute un br...

le 11/01/2018 à 14:47
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Quel tissu de mensonges, sous couvert de la prestigieuse école des Mines (qui ne doit probablement pas cautionner) ! Il serait trop long de tout passer en revue, mais les plus honteux concernent : - l'affirmation qu'un mix avec des renouvelables ...

le 11/01/2018 à 14:50
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Quel tissu de mensonges, sous couvert de la prestigieuse école des Mines (qui ne doit probablement pas cautionner) ! Il serait trop long de tout passer en revue, mais les plus honteux concernent : - l'affirmation qu'un mix avec des renouvelables ...

le 16/01/2019 à 1:41
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@ bleubv et student : je réponds pour Mines Paris Tech qui a parfaitement raison et c'est vous qui ne connaissez strictement rien à ces secteurs car vous écrivez des tissus de bêtises alors que vous pouvez rechercher sur internet les vrais réponses. ...

le 16/01/2019 à 4:06
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Student et bleubv suivez mieux vos cours car tout ce que vous dîtes à quelques 20 ans de retard et est erroné, c'est plus affligeant. L'énergie n'est décidément pas votre domaine. Pour la méthanation P2G voyez le programme européen Helmeth achevé en ...

à écrit le 10/01/2018 à 13:46
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L'Allemagne est peut-être assez riche pour se permettre de gérer son système énergétique en dépit du bon sens, mais est-ce notre cas ? Sommes nous obligés de suivre un modèle qui donne des résultats catastrophiques dans tous les domaines ?

à écrit le 10/01/2018 à 13:43
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Bonjour. A la place d énergie renouvelable , il vaut mieux dire énergie intermittente. Des q un champ d éoliennes est installé il faut construire une centrale a gaz pour pallier l intermittence . les fournisseurs de gaz se frottent les mains. Ces éo...

le 10/01/2018 à 16:52
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Oui et non car les réacteurs nucléaires sont maintenant pilotables à l'heure. Mais il n'en reste pas moins qu'il y a 2 limites majeures au développement des énergies intermittentes : -le réseau qui doit être capable d'écouler la production maximale ...

le 10/01/2018 à 18:58
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@ Macca et Bruno-bd : pas besoin de centrale gaz on travaille sur le réseau Entso-e de 34 pays. Démarrer du gaz ou du charbon pour de l'intermittence c'est absurde en terme de réponse, rendement et coûts. Différentes formes de stockage répondent bien...

le 10/01/2018 à 22:22
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@Mines Paris Tech : "De plus on a des périodes de prix négatifs faute d'adaptation des centrales nucléaires et thermiques" ... j'espère que vous blaguez !!!!! C'est uniquement parce que ce sont des productions fatales ...

à écrit le 10/01/2018 à 13:20
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On va tout de suite couper l'herbe sous le pied des nucléocrates : le 2 EPR de Hinkley Point (3 200 MW) ont besoin d'un tarif garanti de 10 c€ / kWh pendant 35 ans pour etre rentables, le dernier appel d'offre solaire est sorti à 8,5 c€ / kWh pour le...

le 10/01/2018 à 14:44
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"et c'est bien pour cela que les stations de pompage-turbinage existent" 5GW de STEP en France pour 63GW de nucléaire... "Mais avec les EnR, pas de demantelement non provisionné, pas de gendarmes payés par nous pour protéger les sites, pas de R...

le 10/01/2018 à 14:49
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Peut-on vraiment financer les batteries? La batterie géante que vient de construire TESLA en Australie a coûté 50 millions de dollars. Elle peut fournir 100 MW pendant environ 1 heure 30. Même en été, sans chauffage électrique, la France a beso...

le 10/01/2018 à 14:51
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"Mais avec les EnR, pas de demantelement non provisionné" Vous pouvez m'expliquer comment le socle béton de 800 tonnes d'une éolienne est démantelé avec un budget total de 50k€ (tel qu'exigé par la réglementation) ? Et rien de nouveau ici, on e...

le 10/01/2018 à 14:59
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"et la difference permet meme de financer des batteries en supplement" En prenant vos chiffres (càd une éolienne après 15 ans de déploiement et un EPR tête de série), ça fait un différentiel à 1.5c€/kWh, ou encore 15€/MWh. Elon Musk vient de mettr...

le 10/01/2018 à 15:33
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Vous comparez des choux et des carottes. Le prix moyen du nuc est effectivemetn supérieur au prix du solaire "qui produit quand on n'en a pas besoin". Le nuc est à 10 ct nuit, jour, hiver, été, le solaire est à 8.5 le jour en été seulement. LE 3 janv...

le 10/01/2018 à 17:01
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Si vous ajoutez au prix du solaire ou de l'éolien les centaines de barrages réversibles à créer (avec à chaque fois 2 retenues d'eau, une basse et une haute à créer) sans même parler des milliers d'hectares à noyer pour ce faire (bonjour les ZAD en p...

le 10/01/2018 à 19:00
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Il ne faut pas oublier que c est le charbon qui se développé le plus sur la planète. Les journalistes parlent du PV et de l éolien parce-que c est plus "vendeur". Le PV et éolien représente environ 1% de la production d énergie ( j ai bien dit énerg...

à écrit le 10/01/2018 à 12:18
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2 études nous montrent le coté obscure des énergies vertes. 1 - Le bilan des énergies renouvelables est très loin d'être vert. La Fondation pour la recherche sur la biodiversité vient de publier les conclusions d'un colloque intitulé Biodiversit...

à écrit le 10/01/2018 à 11:02
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L'éolien, qui ne produit que du vent, est surtout le champion des subventions en tout genre. C'est également le pourvoyeur de gros bénéfices pour les industries allemandes (Siemmens) et danoises (Vestas) puisque l'on ne produit aucune de ces machines...

à écrit le 10/01/2018 à 10:12
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1,2 milliard d’euros de subventions à l’éolien en 2016 (rien qu’au titre de la CSPE), pour 16000 emplois. Soit environ 75k€ de subventions par emploi et par an. C’est pas mal pour décarboner une électricité qui l’est déjà. Pendant ce temps, on ne ...

à écrit le 10/01/2018 à 9:23
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"trop souvent des projets portés par de grands groupes sont toutefois arrêtés pour des raisons de coûts"," Étonnant non ? Comment pourrait il y avoir des problèmes de financement alors que ce sont des grands groupes qui les portent ? Si des m...

le 10/01/2018 à 15:37
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Les multinationales sont peut être d'intenses prédateurs, mais sachez juste que si vous voulez l'électricité la moins chère, il faut bruler du charbon. L'électricité ENR a un défaut majeur, c'est son cout, que personne ne paye aujourd'hui. (Oui, ...

à écrit le 10/01/2018 à 8:35
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On oublie trop le solaire thermique et hybride (PV-T) et leur intégration dans la construction neuve et rénové, de même que leur apport sur les réseaux de chaleur, qui peuvent rapidement contribuer à diminuer la consommation d'énergie importée et pol...

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