Grèves contre la réforme des retraites : EDF confirme la baisse de la production nucléaire

Pour le troisième jour consécutif, le groupe public a enregistré une baisse de la production nucléaire en raison de la contestation contre le projet de réforme des retraites qui supprime un partie des régimes spéciaux de ses salariés. Dimanche, la grève touchait quatre sites sur le territoire. En parallèle, l'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire a annoncé une nouvelle mobilisation.
En 2022, EDF a déjà enregistré une perte historique de 17,9 milliards d'euros.
En 2022, EDF a déjà enregistré une perte historique de 17,9 milliards d'euros. (Crédits : Reuters)

La grève des agents d'EDF, qui a débuté vendredi contre le projet de loi de réforme des retraites, continuait de perturber dimanche la production de certains réacteurs nucléaires français.

La baisse des capacités de production d'électricité du parc nucléaire représentait dimanche en matinée 3,9 gigawatts (GW), soit l'équivalent de quatre réacteurs, selon les données d'EDF. La veille, cette baisse de production était déjà équivalente à l'arrêt de cinq réacteurs.

La grève affectait la production des quatre réacteurs de la centrale du Tricastin (Drôme), ainsi que de Flamanville 2 (Manche), Paluel 2 (Seine-Maritime) et Cattenom 4 (Moselle).

La CGT avait annoncé vendredi le début du mouvement, reconductible, en réponse à l'ouverture du débat sur l'article 1 relatif à la disparition d'une partie des « régimes spéciaux », qui a été adopté par le Sénat tard dans la nuit de samedi.

En 2022, EDF a enregistré une perte historique de 17,9 milliards d'euros, creusant son endettement à un niveau également record de 64,5 milliards d'euros.

Lire aussiRetraites : les agents grévistes d'EDF réduisent la production d'électricité d'un niveau équivalent à 5 réacteurs nucléaires

Les salariés de la sûreté nucléaire en grève

En plus de la production, le volet de la sécurité des centrales est aussi touché. Les salariés de l'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN), qui délivre des avis scientifiques indépendants sur l'état des centrales, seront en effet en grève le 13 mars, pour la troisième fois en un mois, contre la disparition de leur institut, a annoncé l'intersyndicale samedi.

En pleine relance du nucléaire civil français et de son opérateur principal EDF, le gouvernement a annoncé le 8 février son intention de fondre l'IRSN, vigie et expert du risque radiologique, dans l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN, gendarme du nucléaire qui prend la décision d'autoriser ou d'arrêter des centrales sur la base notamment de l'expertise de l'IRSN).

« Les débats parlementaires sur la réforme voulue par le gouvernement se poursuivent » et « notre demande, le retrait des amendements qui préconisent la fusion de l'IRSN dans l'ASN, n'est toujours pas entendue », écrit l'intersyndicale dans un courrier à leur directeur général.

« Aussi, afin de montrer la détermination des salariés de l'IRSN contre cette réforme, les syndicats CFDT, CFE-CGC et CGT de l'IRSN déposent un préavis de grève d'une journée le lundi 13 mars », poursuit le courrier consulté samedi par l'AFP.

Entre 500 et 600 salariés, sur les 1.700 que comptent l'IRSN, ont participé à chaque fois aux deux précédentes grèves organisées depuis l'annonce surprise, le 8 février, du projet gouvernemental de démantèlement de leur institut.

« L'IRSN n'a jamais failli dans l'exécution de ses missions », insistent les auteurs.

Depuis l'annonce, et l'émotion qu'elle a suscitée dans la communauté de la recherche, le gouvernement a mis de l'eau dans son vin en promettant de maintenir les salariés de l'IRSN en bloc au sein de l'ASN, alors que son projet initial était d'éclater les compétences entre l'ASN et le Commissariat à l'Energie Atomique (CEA) qui aurait reçu les chercheurs.

Les amendements sur cette réforme, déposés par le gouvernement au projet de loi sur l'accélération du nucléaire, doivent être discutés au sein de la Commission des Affaires économiques de l'Assemblée nationale le 6 et le 7 mars.

(Avec Reuters et AFP)

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Commentaire 1
à écrit le 05/03/2023 à 19:43
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C'est vrai... que les intermédiaires parasites ne font pas "leur beurre" !

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