Nucléaire  : la Finlande prolonge jusqu'en 2050 sa centrale de conception soviétique

La Finlande a annoncé la semaine dernière l'extension à 70 ans, soit jusqu'en 2050, de la durée de vie de sa centrale nucléaire la plus ancienne comprenant deux réacteurs de conception soviétique, avec l'accord des partis du gouvernement, dont les Verts. Par ailleurs, la mise en service normal de l'EPR finlandais est de nouveau repoussée, à début avril.
La Première ministre social-démocrate Sanna Marin
La Première ministre social-démocrate Sanna Marin (Crédits : LEHTIKUVA)

Alors que la mise en service de l'EPR se fait toujours attendre, la Finlande va prolonger de 20 ans la durée de vie de la centrale nucléaire Loviisa, de conception soviétique. Mis en service en 1977 et 1980, les deux réacteurs VVER-440 de 440 mégawatts exploités par Fortum pourront ainsi fonctionner 70 ans, soit jusqu'en 2050, a annoncé la semaine dernière le gouvernement, dont font partie les Verts. Située dans le sud-est du pays, la centrale de Loviisa fournit environ 10% de l'électricité consommée en Finlande. Et ces dernières années, Fortum a investi plus de 300 millions d'euros pour permettre l'extension de leur durée de vie. Cette annonce n'est pas une surprise.

Les Verts sont favorables au nucléaire

Dans sa déclaration de politique générale après son arrivée au pouvoir en 2019, le gouvernement de la Première ministre social-démocrate Sanna Marin, avait manifesté son soutien à une extension de la durée de vie des deux centrales nucléaires finlandaises existantes. Le parti écologiste finlandais se distingue de nombre de ses homologues européens en se montrant ouvert à l'atome civil, du fait de son très bon bilan en matière climatique. Selon un sondage paru en mai, 60% des Finlandais sont favorables à l'atome. La prolongation de Loviisa intervient alors qu'en mai dernier le projet nucléaire d'Hanhikivi 1 du finlandais Fennovoima et du russe Rosatom, avait été annulé.

Les déboires d'Olkiluoto

Outre Loviisa, la Finlande compte aussi la centrale à Olkiluoto dans le sud-ouest du pays, gérée par le groupe TVO. Celle-ci comprend deux réacteurs de conception occidentale de 890 mégawatts, lancés en 1979 et 1982. Va s'ajouter un troisième réacteur, l'EPR de 1.600 mégawatts du groupe français Areva. Démarré l'an dernier après près de 13 ans de retards, celui-ci doit entrer en service normal le 4 avril, après de nouveaux délais provoqués par des problèmes de valves. Le réacteur Olkiluoto 3 avait atteint sa pleine puissance de 1.600 mégawatts pour la première fois le 30 septembre, dans le cadre d'essais réalisés pour atteindre sa mise en service normal.  A ce moment-là, il produisait à lui seul environ 20% de l'électricité consommée en Finlande (40% en y ajoutant les deux réacteurs existants Olkiluoto 1 et 2).

Mais, après l'apparition en octobre de dommages détectés dans les pompes à eau du réacteur, la Finlande a dû se passer de son EPR tout l'hiver. Un coup dur pour la Finlande, alors que le pays scandinave comptait sur son nouveau EPR pour compenser l'arrêt des livraisons d'électricité russes décidées par Moscou après l'annonce de la candidature de la Finlande à l'Otan en mai. Celles-ci représentaient environ 900 MW, soit 10% de la consommation finlandaise. Pour pallier ce manque, l'Etat finlandais a déjà dû actionner des centrales de réserve au fioul le mois dernier. La Suède peut par ailleurs lui fournir jusqu'à 2.400 mégawatts mais guère plus car elle est elle-même confrontée à des risques de pénurie et s'appuie régulièrement sur des centrales au fioul de réserve.

Lire aussiLa Finlande se dote d'un premier terminal GNL flottant

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Commentaires 3
à écrit le 20/02/2023 à 9:51
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Les VVER sont des réacteurs à eau pressurisée très proches de leurs équivalents occidentaux. Correctement entretenus, ils fourniront une électricité decarbonée à un coût imbattable. Cette décision parfaitement rationnelle, soutenue par des verts ...

le 20/02/2023 à 13:51
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Fessenheim devait être arrêté pour des tas de raison, dont l’age, la question n’est pas là. Le problème c’est que le releve n’a pas été construite, l’EPR est une catastrophe financière et technique dont la viabilité devient suspecte alors que le ...

le 20/02/2023 à 17:18
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Macron l'a dit lui-même à la TV "on a fermé Fessenheim (à 40 ans, NDR) parce que l'Allemagne le voulait". N'allez surtout pas chercher plus loin! Quant au prix de l'EPR, c'est le même que le prix du parc maritime de Saint Nazaire (à périmètre, facteu...

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