Porté par la flambée des prix de l'énergie, Engie revoit ses objectifs à la hausse pour 2022

L'énergéticien français a annoncé, ce jeudi, avoir relevé ses objectifs pour l'année 2022 après des résultats en hausse au troisième trimestre. Son chiffre d'affaires a grimpé de 85% en neuf mois à 69,3 milliards d'euros tandis que son résultat d'exploitation (Ebit) est à 7,3 milliards, en hausse de 84,4%.
Engie s'est dit « confiant » dans sa capacité d'approvisionnement pour l'hiver prochain, même si le pays doit se passer du gaz russe.
Engie s'est dit « confiant » dans sa capacité d'approvisionnement pour l'hiver prochain, même si le pays doit se passer du gaz russe. (Crédits : BENOIT TESSIER)

En pleine crise de l'énergie, Engie se porte bien. L'énergéticien a vu son chiffre d'affaires grimper de 85% en neuf mois à 69,3 milliards d'euros. Son résultat d'exploitation (Ebit) atteint 7,3 milliards, en hausse de 84,4%. Le groupe a également relevé ses objectifs pour l'année 2022 après des résultats en hausse au troisième trimestre. Le résultat net récurrent (hors exceptionnels) du groupe pour l'exercice devrait désormais se situer dans une fourchette de 4,9 à 5,5 milliards d'euros (contre une fourchette de 3,8 à 4,4 milliards d'euros précédemment prévue).

À la Bourse de Paris, le cours de l'action, ce jeudi, à 10h10 gagnait 5,15% à 14,06 euros, dans un marché en petite baisse de 0,55%.

Si de nombreuses entreprises voient leurs perspectives assombries par la flambée des prix de l'énergie depuis le déclenchement de la guerre en Ukraine, les énergéticiens, eux, profitent largement de ce contexte. Engie bénéficie aussi de la croissance de la plupart de ses activités. Renouvelables, nucléaire, thermique, infrastructures...Toutes ont contribué. Son unité GEMS, qui fournit à ses clients des solutions d'approvisionnement énergétique et de gestion des risques, a été particulièrement performante, dans ces « conditions de marché sans précédent ».

Un parc éolien de 3 gigawatts en Egypte

La crise de l'énergie « offre l'occasion d'accélérer la transition énergétique », a commenté sa directrice générale, Catherine MacGregor, dont le groupe a choisi de se désengager de certaines activités pour pouvoir investir notamment dans les renouvelables, tout en prônant le maintien d'un « rôle critique » pour le gaz. Son activité de multi-services aux entreprises Equans a ainsi été cédée à Bouygues, pour quelque 7 milliards de dollars. Une transaction finalisée en octobre, qui apparaîtra dans ses résultats du dernier trimestre.

Selon Engie, l'objectif du plan de cession d'au moins 11 milliards d'ici fin 2023 est sur le point d'être atteint. Il revendique à l'inverse 2,5 gigawatts (GW) de capacité additionnelle dans les renouvelables au cours des neuf premiers mois, avec environ 4 GW en vue sur l'année complète (et 50 GW d'ici la fin 2025).

Ce jeudi, le groupe a d'ailleurs annoncé un accord, au sein d'un consortium, pour construire en Egypte un énorme parc éolien de 3 GW, dont la localisation et le calendrier restent à préciser.

Engie souligne aussi sa contribution aux mécanismes gouvernementaux de partage des bénéfices (900 millions d'euros en Belgique et en France, avec le nucléaire et les barrages). « Notre situation financière nous permet de contribuer à la gestion de crise à travers la mobilisation de notre trésorerie, les mécanismes gouvernementaux de partage des bénéfices, ainsi que des dispositifs d'accompagnement de nos clients », a dit Catherine MacGregor. Les personnels de l'entreprise devraient pour leur part recevoir une prime exceptionnelle de 1.500 euros, a annoncé le groupe.

Pas de risque pour l'approvisionnement cet hiver

L'annonce de ces résultats a également été l'occasion pour le groupe de se montrer rassurant. Le principal fournisseur de gaz en France s'est dit « confiant » dans sa capacité d'approvisionnement pour l'hiver prochain, même si le pays doit se passer du gaz russe. Le 30 août dernier, le géant Gazprom avait annoncé suspendre entièrement ses livraisons à Engie en raison d'un différend. Selon le groupe russe, Engie n'avait pas payé l'intégralité des livraisons effectuées en juillet. Ceci conformément à un décret de Vladimir Poutine signé fin mars spécifiant « qu'il est interdit de livrer davantage de gaz naturel à un acheteur étranger si l'acheteur n'a pas effectué le paiement en intégralité dans le délai fixé dans le contrat ».

À l'époque, Engie s'était déjà voulu rassurant, présageant qu'une rupture complète des livraisons en Europe n'aurait qu'un impact limité et que les clients continueraient d'être servis. Ce jeudi, le groupe, dont l'État français détient près de 24%, a affiché la même confiance. Engie a continué de réduire son exposition aux volumes achetés précédemment à Gazprom, à un niveau aujourd'hui « epsilonesque » selon les termes de Pierre-François Riolacci, directeur général adjoint Finances, RSE et Achats, ce jeudi.

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« Pour l'hiver 2023-24, le groupe reste confiant dans le fait que les volumes supplémentaires contractés par le biais de nouvelles sources d'approvisionnement y compris le gaz naturel liquéfié, ainsi qu'une diminution attendue de la demande, contribueront à remplacer le besoin en gaz provenant de Russie et à atteindre les niveaux de stockage requis », indique le communiqué. « Engie a réalisé ses résultats dans des conditions de marché sans précédent et continue de jouer un rôle majeur dans la sécurité d'approvisionnement », a appuyé sa directrice générale, Catherine MacGregor.

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Commentaire 1
à écrit le 10/11/2022 à 18:48
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oui c'est sur.......ressortez les depreciations de'actifs depuis 10 ans, ca permet de voir un peu sur le long terme, ce genre de boite est cense regarder loin

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