Réchauffement climatique : la semaine du 3 au 9 juillet était la plus chaude jamais enregistrée, selon l'ONU

Le monde a connu début juillet la semaine la plus chaude jamais mesurée, a annoncé lundi l'organisation météorologique de l'ONU, après que plusieurs records de températures journalières ont été battus. C'est un événement sans précédent, aux effets « dévastateurs » pour toutes les échelles du vivant.
Le monde a connu début juillet la semaine la plus chaude jamais mesurée.
Le monde a connu début juillet la semaine la plus chaude jamais mesurée. (Crédits : STEPHANE MAHE)

« Le monde vient de connaître la semaine la plus chaude jamais enregistrée, selon des données préliminaires », a indiqué l'Organisation météorologique mondiale (OMM) dans un communiqué. Le mois de juin a enregistré des températures record en raison de la combinaison du changement climatique causé par l'activité humaine, avec les premiers effets du retour du phénomène météorologique El Niño.

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Selon Copernicus, jeudi 6 juillet a été la journée la plus chaude, avec 17,08°C de température moyenne, mais avec une marge peu significative pour les scientifiques de 0,02°C et 0,01°C sur celle du mercredi et du vendredi. Cette série de températures inédites avaient été entamées le 3 juillet (16,88°C), battant le précédent record de 16,80°C datant d'août 2016, l'année la plus chaude jamais mesurée par Copernicus, dont les données remontent jusqu'à 1940, alors que l'intensité d'El Niño était forte.

Ce record est le dernier en date d'une série enregistrée sur les six premiers mois de l'année 2023, déjà marquée par une sécheresse exceptionnelle en Espagne et de fortes vagues de chaleur en Chine ou aux États-Unis. La banquise de l'Antarctique a atteint son étendue la plus faible pour un mois de juin, depuis le début des observations par satellite, soit 17% de moins que la moyenne.

« La situation actuelle est la preuve que le changement climatique est hors de contrôle », avait déploré jeudi le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres.

Au Canada, le nombre d'incendies de forêt atteint des « chiffres hors normes » - plus de 380 brasiers vendredi - avec un « été long et difficile » en perspective.

Des effets jusqu'en 2024

« Nous sommes en territoire inconnu, et nous pouvons nous attendre à ce que d'autres records tombent à mesure que le phénomène El Niño se développera et que ses effets se feront sentir jusqu'en 2024 », a déclaré Christopher Hewitt, directeur des services climatologiques de l'OMM.

El Niño est un phénomène climatique cyclique qui prend sa source dans l'océan Pacifique. Il entraîne une hausse des températures mondiales, accompagnée de sécheresses dans certaines parties du monde et de fortes pluies dans d'autres. L'épisode actuel se poursuivra vraisemblablement avec « une intensité au moins modérée », toujours selon l'OMM.

« Impact dévastateur »

Les températures battent des records tant sur terre que dans les océans, « avec des effets potentiellement dévastateurs sur les écosystèmes et l'environnement », a déclaré l'OMM.

Le Texas vit sous un « dôme de chaleur » prolongé. Celui-ci piège l'air chaud comme dans un four à convection. L'Espagne, déjà frappée par une sécheresse exceptionnelle depuis plusieurs mois, elle, s'apprête à connaître sa deuxième vague de forte chaleur estivale. Dans le sud de l'Irak, entre le Tigre et l'Euphrate, sévit la pire vague de chaleur de ces 40 dernières années, a déclaré lundi l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), mettant en garde contre un « impact dévastateur » sur l'écosystème, ainsi que sur les agriculteurs et les pêcheries.

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Les températures supérieures à la normale entraînent également des problèmes de santé allant du coup de chaleur à la déshydratation, en passant par le stress cardiovasculaire. Sur les trois mois de l'été 2022, le plus chaud jamais mesuré en Europe, plus de 60.000 décès sont attribuables aux fortes chaleurs, estime une étude publiée lundi dans Nature Medicine.

Le monde connaît déjà un réchauffement proche de 1,2°C par rapport à l'ère préindustrielle, sous l'effet de l'activité humaine, essentiellement l'utilisation des combustibles fossiles (charbon, pétrole, gaz). Il provoque un cortège de catastrophes - canicules, sécheresses, incendies, montée des eaux... - qui se démultiplient pour chaque dixième de degré de réchauffement. Plus de 90% de la chaleur produite en raison des gaz à effets de serre est absorbée par les océans, causant des canicules marines dévastatrices pour la vie aquatique et modifiant les conditions météorologiques.

(Avec AFP)

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Commentaires 3
à écrit le 11/07/2023 à 14:45
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Sur une longue période (plusieurs dizaines d'années)on constate effectivement que les températures moyennes on tendance à augmentées...c'est factuel. Mais de grâce arrêtez de nous em... en confondant en permanence météo et climat. Un mois de juin l...

le 11/07/2023 à 19:27
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Pas du tout, l'AFP continue son travail d'information régulier et très particulier qui s'apparente beaucoup à la méthode coué. Mais ça marche pas mal, c'est même repris par la plupart des journaux français et gare à ceux qui mettraient en doute cette...

à écrit le 11/07/2023 à 10:59
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Je ne sais pas pourquoi vous faites autant de bruits alors que notre classe dirigeante s'en tape comme de l'an quarante, après les eux les neuneux, le déluge, logique.

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