Le bénéfice net cumulé des entreprises du CAC 40 atteint déjà 140 milliards d'euros

Les bénéfices nets cumulés des 33 entreprises du CAC 40 ayant déjà publié leurs résultats financiers 2022 atteignent déjà 140 milliards d'euros. Sur l'ensemble du périmètre, la totalité des profits nets des entreprises du CAC devraient être un peu moins qu'en 2021. Certaines entreprises qui ont dégagé des bénéfices d'exploitation très élevés ont, en revanche, vu leur résultat net amputé de charges liées à leur activité en Russie. Aucun dividende n'est en baisse.
Parmi les 33 entreprises du CAC 40 ayant publié leurs résultats annuels, aucun dividende n'est en baisse sur un an.
Parmi les 33 entreprises du CAC 40 ayant publié leurs résultats annuels, aucun dividende n'est en baisse sur un an. (Crédits : Benoit Tessier)

Malgré le choc de la guerre en Ukraine sur l'économie mondiale, 2022 restera une excellente année pour de nombreuses entreprises du CAC 40 et leurs actionnaires. Avec un chiffre d'affaires, qui, selon un décompte provisoire de l'AFP, dépasse d'ores et déjà les 1.646 milliards d'euros, les 33 entreprises qui ont déjà publié leurs comptes ont dégagé un bénéfice net part du groupe cumulé supérieur à 140 milliards d'euros, contre 128 milliards d'euros. L'an dernier, une fois publiés les comptes de toutes les entreprises du CAC, les profits s'étaient élevés à 156 milliards d'euros.

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Pas sûr néanmoins que le millésime 2023 atteigne un tel montant. Selon les estimations des analystes sondés par le fournisseur de données financières Factset, le bénéfice cumulé du CAC 40 devrait cette année ressortir en légère baisse sur un an. Certaines entreprises qui ont dégagé un bénéfice d'exploitation très élevé, ont, en revanche, vu leur résultat net amputé de charges liées à leur activité en Russie.

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Même s'il affiche un bénéfice net record de 19,5 milliards d'euros, le groupe a enregistré des pertes comptables liées à son retrait de la Russie et notamment du géant gazier Novatek, pour un montant de près de 15 milliards de dollars, Le bénéfice d'exploitation s'est élevé à 38,5 milliards de dollars et le bénéfice net ajusté (qui exclut donc les éléments exceptionnels) à 36,2 milliards. Même chose pour Engie qui a vu son résultat d'exploitation s'envoler de 43%, à 9 milliards d'euros pour un bénéfice net de 200 millions d'euros.

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Au total, le secteur énergétique a dégagé en France 23,2 milliards d'euros de bénéfice net.

« Les conditions du marché en 2022, en grande partie dues à l'invasion de l'Ukraine, ont permis au modèle économique du pétrole et du gaz de très bien fonctionner », résume Chris Wheaton, analyste du secteur à la banque américaine Stifel.

Le luxe s'envole

Le luxe, avec LVMH, Kering, Hermès et L'Oréal, a également vu ses bénéfices gonfler, avec un bond de 23% au total, soit 4,5 milliards d'euros de plus sur un an, et une progression de 80% comparé à 2019.

Pour « le luxe de manière générale et en particulier chez nous, les prix augmentent toujours » et « nous sommes dans une stratégie qui est de faire oublier le prix et de vendre des produits plus chers mais plus sophistiqués », a éclairé Jean-Jacques Guiony, directeur financier de LVMH.

De son côté, le fabricant de semi-conducteurs STMicroelectronics, qui signe la deuxième plus forte progression de son bénéfice net, a profité de la « forte demande » mondiale pour la denrée rare des puces électroniques.

La guerre en Ukraine a laissé des traces

La guerre en Ukraine a laissé des traces sur les résultats, comme chez ArcelorMittal, plombé par un milliard de dollars de provisions pour couvrir ses pertes ukrainiennes. Quant à Société Générale, son bénéfice net a été quasiment divisé par trois sous l'effet de la cession de sa filiale russe Rosbank.

Enfin, le tableau est contrasté pour l'industrie automobile, avec un bénéfice record de 16,8 milliards d'euros pour Stellantis mais une perte de 338 millions euros pour Renault, après une charge de 2,3 milliards d'euros causée par la vente du fabricant russe des Lada, décidée après le début de la guerre en Ukraine.

Une pluie de dividendes

Ces bénéfices hors norme ont permis à de nombreuses entreprises de gratifier davantage leurs actionnaires. Parmi les 33 entreprises du CAC 40 ayant publié leurs résultats annuels, aucun dividende n'est en baisse sur un an, selon un relevé de l'AFP. En 2022, les versements ont atteint un record à 56,5 milliards d'euros, selon la lettre financière Vernimmen.net. Société Générale veut, par exemple, redistribuer 90% de son bénéfice aux actionnaires, avec une hausse du dividende, malgré une chute de 64% du résultat net.

LMVH et Stellantis ont aussi récompensé les salariés

LVMH, qui a payé 5 milliards d'euros d'impôts sur les sociétés dans le monde, va verser 400 millions d'euros d'intéressement et de participation à ses quelque 39.000 salariés français ainsi que 12 euros par action. Un total de quelque 6 milliards d'euros, dont près de 3 milliards reviennent à la famille du PDG Bernard Arnault. Stellantis va gratifier ses actionnaires avec 4,2 milliards d'euros de dividendes et 1,5 milliards de rachats d'actions et débourser 2 milliards pour verser des primes à ses salariés.

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Commentaire 1
à écrit le 24/02/2023 à 9:01
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Judicieusement réinvestis, cela peut rapporter combien, pour notre plus grand bien à tous, n'en déplaise aux sots anticapitalistes?

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