Alors que les touristes sont invités à quitter la Martinique, et que le confinement vient d'être durci ce vendredi en Guadeloupe face à la flambée de l'épidémie, comment s'organisent les touristes qui sont sur place ou ont prévu de partir là-bas ?
Face à une situation "sans commune mesure avec ce que nous avons pu voir au cours des vagues précédentes et notamment en métropole", selon les mots d'Olivier Véran, Martinique et Guadeloupe sont désormais totalement reconfinées pour tenter de ralentir les arrivées de patients à l'hôpital. Les Antilles, premières touchées, affichent en effet des taux d'incidence record, frôlant les 2.000 cas pour 100.000 habitants. En Martinique, pour faire face à cette situation, le préfet a annoncé dès le 10 août la fermeture des commerces non-alimentaires, des sites culturels et de loisirs, l'interdiction de l'accès aux plages, le renforcement du télétravail et la limitation des déplacements dans un rayon d'un kilomètre autour du domicile sauf motif impérieux. De son côté, la Guadeloupe n'a pas tardé à suivre le même chemin, avec un confinement strict depuis ce vendredi. Pour les touristes, le choix est soit de rentrer ou bien de poursuivre leur séjour mais avec des activités très limitées.
Ces nouvelles restrictions de voyage qui touchent les Antilles en plein coeur de l'été constituent un nouveau coup dur pour Corsair et les autres compagnies françaises. En effet, les Antilles étaient jusqu'ici l'une des rares destinations long-courrier encore ouvertes. L'été dernier, mais aussi pendant les dernières fêtes de fin d'année, le trafic sur les Antilles avaient permis à Corsair, Air France et Air Caraïbes de tirer leur épingle du jeu. A tel point qu'Air France a décidé fortement ses capacités.
Pas d'affolement, beaucoup de questions
Pour autant, à l'annonce de ces nouvelles restrictions, "il n'y a pas eu d'affolement général pour rentrer", indique à La Tribune Julien Houdebine, le directeur commercial et marketing de la compagnie aérienne Corsair, .
"On a vu une hausse du nombre d'appels depuis le début de la semaine mais qui n'est pas énorme et qui n'est pas forcément lié a un retour anticipé, mais souvent à des questions", précise-t-il.
La compagnie, qui propose jusqu'à 11 vols par semaine entre la métropole et la Martinique et 14 pour la Guadeloupe, explique cela par le fait qu'à cette période de l'année, de nombreux voyageurs viennent plutôt voir leur famille que faire du tourisme. Ils sont ainsi moins pénalisés par la fermeture des activités touristiques.
Quand à ceux qui souhaitent rentrer plus tôt, "il reste pour l'instant de la place dans les avions, nous n'avons pas eu besoin d'affréter de nouveaux vols", souligne Julien Houdebine.
De plus, "il n'y a pas de réajustement tarifaire, ni de frais pour les clients. Si certains veulent avancer leur retour, il n'y aura aucun surcoût", précise le responsable de Corsair.
Remboursements et avoirs
Qu'en est-il pour ceux qui ne sont pas encore partis ? La compagnie "rembourse ou propose des avoirs, jusqu'au dernier moment, même si les remboursements peuvent prendre du temps", reconnaît-il.
L'enjeu de Corsair, l'une des trois compagnies avec Air France et Air Caraïbes à desservir les Antilles, est en effet de maintenir la demande. Pour cela, elle assouplit ses conditions d'annulation, l'inquiétude étant de voir l'activité freiner à partir de septembre.
"Dans l'aérien, on doit avoir de la visibilité puisque les clients se projettent dans leur voyage. Le stop and go est très difficile a gérer pour le secteur, donc on flexibilise pour garder une dynamique", explique Julien Houdebine.
L'exemple est flagrant pour les Antilles. La compagnie explique en effet que la demande a été faible jusqu'au 9 juin - date à laquelle le gouvernement a allégé les mesures pour les voyageurs souhaitant se rendre dans ces destinations -, les clients s'étant décidés en connaissance de cause. Résultat, "la demande a été plutôt soutenue pour les voyages vers les Antilles cet été, même si la saison est encore en-dessous de 2019", conclut le directeur marketing et commercial de Corsair.
La crise est loin d'être terminée pour le transport aérien. Selon l'Association internationale du transport aérien (Iata), le trafic mondial reste largement en recul, avec 40% de trafic en moins au mois de juin par rapport au même mois de 2019.
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