La restructuration de HOP se précise. La filiale régionale d'Air France va être redimensionnée. Son activité sera "limitée" à l'alimentation des hubs de Roissy-Charles de Gaulle et de Lyon. Hors Lyon, les autres grandes lignes régionales sont abandonnées. Les vols entre des villes françaises et l'aéroport parisien d'Orly (comme Toulon, Clermont-Ferrand,...) aussi. Ce redimensionnement de la compagnie va entraîner une réduction de la flotte, des fermetures de sites, des surreffectifs et des plans de départs. Pierre-Olivier Bandet, le PDG de HOP l'a écrit hier dans un courrier envoyé aux salariés que La Tribune s'est procuré.
"La transformation du modèle du court-courrier fragilisé déjà depuis des années par la concurrence du train et des low-cost, doit être accélérée et amplifiée (...). Dans ce projet (...) Transavia sera déployé plus largement pour lutter contre les compagnies low-cost. Air France et HOP garderont une place dans cette stratégie sur le réseau domestique, mais de façon redimensionnée par rapport aux réalités du marché. HOP sera recentrée sur les Hubs de CDG et de Lyon, avec en conséquence une réduction significative de son activité et une rationalisation plus importante de sa flotte : le nombre d'avions sera revu à la baisse par rapport aux précédentes projections, sa composition pourrait également évoluer à une échéance à définir ", a dit le PDG de la compagnie, déterminé à "prendre les meilleures décisions pour assurer un avenir à la compagnie même si cela impose des choix douloureux"
Fermetures de sites et de bases des navigants
De "nouvelles orientations stratégiques à l'horizon été 2023 (réseau cible, flotte, sites...) et leurs conséquences en matière d'emploi seront présentées fin juin. Des fermetures de sites sont prévues.
"Avant la crise, notre projet d'entreprise permettait le maintien de l'ensemble des sites et des bases PN. Cette crise remet en cause cet équilibre. Une concentration de l'implantation de HOP semble malheureusement inévitable (...), la viabilité de HOP dans la durée est à ce prix", a ajouté Pierre-Olivier Bandet, en précisant que "les conséquences sociales", seront traitées et accompagnées "dans le temps, entre début 2021 et l'été 2023, en "s'appuyant sur la solidarité du groupe".
Des plans de départs seront mis en place et Pierre-Olivier Bandet veut privilégier le volontariat.
"Notre objectif est de gérer ces situations de sureffectifs en privilégiant le volontariat et en développant des dispositifs adaptés aux différentes situations / populations. Tous les moyens seront mobilisés : mesures de départ volontaires, dispositifs d'incitation aux départs fin de carrière, mesures d'accompagnement à la mobilité géographique et professionnelle (incluant les passerelles PN), ...", a-t-il précisé.
Les syndicats craignent plus de 1000 suppressions de postes
Les syndicats font des scénarios. "On se dirige vers la suppression de plus de 1000 postes", estime un syndicaliste, qui craint la fermeture des sites de Morlaix, de Lille mais aussi du centre social à Nantes. La concentration des opérations à CDG et Lyon et le passage à une flotte unique pourrait entraîner le maintien d'une trentaine d'appareils, les Embraer assurent les syndicats. Pour certains d'entre eux, les sites de maintenance de Clermont-Ferrand et de Lyon devraient passer entre les gouttes. Aujourd'hui, HOP compte 2.700 salariés.
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