Taxis contre VTC : la guerre des prix continue

Forfaits à 10 euros, offres pour les jeunes... Les taxis ne manquent pas d'idées pour reconquérir les clients séduits par leurs concurrents VTC. Du coup, Uber se voit à son tour contraint de baisser ses prix.
Mounia Van de Casteele
L'un des taxis électriques de la flotte parisienne de Taxis Bleus.

S'il est une chose communément admise, aussi bien par les taxis que par les voitures de transport avec chauffeur (VTC), c'est que la concurrence aura, in fine, fait du bien aux services de transport de personne, dans la mesure où le consommateur ne peut que constater une amélioration générale dudit service aux quatre coins de la France. Chauffeur aimable voire souriant, allant parfois même jusqu'à ouvrir la porte d'un véhicule propre, où une petite bouteille d'eau attend peut-être le passager. Bref. Indéniablement, le consommateur est gagnant.

Les VTC et les forfaits

Et pas seulement au niveau du confort. La concurrence des VTC et de leur tarification au forfait (pour la plupart d'entre eux) et donc sans frais d'approche ont contribué à faire baisser les prix du marché. A commencer par les forfaits pour les courses vers et depuis les aéroports parisiens, désormais aussi pratiqués par les taxis.

Lire aussi : Forfaits aéroports : taxis et VTC logés à la même enseigne en 2016 ?

D'ailleurs,  Taxis Bleus compte proposer partout en France des courses au forfait sous peu. Une pratique, qui, du reste, est déjà entrée dans les mœurs en province, tandis qu'elle en est à ses balbutiements dans la capitale. Pour cela, l'entreprise a renforcé ses liens avec ses partenaires locaux.

Taxis Bleus garantit un prix maximum

Mais avant cela, rappelons que Taxis Bleus (qui ne fait pas partie du Groupe G7, mais qui en a les mêmes actionnaires principaux, à savoir, la famille Rousselet) n'a pas attendu l'interdiction d'UberPop pour proposer une option "prix maximum garanti" sur son application pour smartphone lancée il y a 18 mois. Une démarche applaudie par des vétécistes comme Le Cab, dont le président et fondateur, Benjamin Cardoso, saluait à l'époque une telle initiative: "ça  démontre les bienfaits de la concurrence. Celle-ci a entraîné une amélioration générale du service. Le consommateur le ressent, le voit et en bénéficie... C'est bien pour le consommateur!', se réjouissait-il.

Taxis Bleus lance un tarif unique à 10 euros

Devant le succès de cette fonctionnalité, Yann Ricordel, le patron de l'entreprise concurrente de la société de Taxis G7 a décidé d'aller plus loin, en proposant un tarif unique à 10 euros pour une course nocturne à Paris intra-muros du vendredi au dimanche entre minuit et 5 heures. "Lancée pendant la semaine nationale de la mobilité, cette initiative était l'occasion de frapper un grand coup dans cette guerre concurrentielle sans merci", nous confiait récemment Yann Ricordel. Et de rappeler "la symbolique" liée, à savoir "un taxi, la nuit", qui est "une chose un peu oubliée de nos jours", à ses yeux. D'où sa volonté de reconquérir cette image-là.

G7 brade ses prix pour les jeunes

Une offensive que l'entreprise a annoncée quelques jours après la mise en place par G7 d'un service destiné aux 15-25 ans, disponible de 22h à 5h du matin en fin de semaine. A des tarifs réduits de 20%, il semble taillé pour contrer la start-up à succès Heetch, et sa petite sœur Mapool, qui permettent à des particuliers de jouer les chauffeurs occasionnels pour arrondir leurs fins de mois, mais sans que le coût de la course ne soit fixé ou imposé, comme c'était le cas pour la polémique application UberPop qui est suspendue depuis plusieurs mois maintenant.

Lire aussi: "le problème du taxi clandestin est désormais réglé"

Des taxis soucieux de l'environnement

Par ailleurs, pour redorer leur blason, si l'on ose dire, onze compagnies de taxis de onze pays - dont la française Taxis Bleus à l'origine de cette initiative soutenue par le ministère de l'Ecologie - ont annoncé leur mobilisation dans une démarche environnementale, dans le cadre de la conférence dédiée "Cop 21", qui se tiendra à Paris au mois de décembre.

Concrètement, chacune de ces sociétés (Taxis Bleus en France et en Belgique, Taxi 31300 en Autriche, Fågelviksgruppen en Suède et Norvège, Central Taxi au Royaume Uni, Taxi Central Amsterdam aux Pays-Bas, Taxiphone Centrale en Suisse, The London Taxi Company au Royaume Uni, Taxis Berlin en Allemagne, Taxi 3570 en Italie, TaxelCo au Québec) s'engage à ce qu'au moins 33% des nouveaux véhicules qui entrent dans leur flotte émettent moins de 60g de CO2 par kilomètre d'ici 2020 au plus tard.

De quoi séduire les clients sensibles à cet atout environnemental, tandis que leurs concurrents VTC sont contraints, eux, de répondre à certains critères quant au choix de leurs véhicules, les excluant d'office de toute politique verte.

A son tour Uber baisse ses prix

Pas étonnant, donc, qu'Uber ait annoncé mercredi soir une baisse de ses tarifs, afin de rester compétitif, dans cet environnement ultra concurrentiel. Dès vendredi, à Paris, l'entreprise abaissera ainsi les tarifs de son service UberX de 20% et pour son service UberPool, qui permet à plusieurs passagers de partager un trajet en tout ou partie, elle avance une réduction de 25% tous les jours entre 20h et 6h."

En outre, la plate-forme électronique de mise en relation entre passagers et VTC a garanti à ses chauffeurs le maintien de leur chiffre d'affaires pendant six semaines, subissant donc seule une réduction des recettes qu'elle espère toutefois voir compensées par une hausse mécanique de l'activité. Un phénomène qu'elle a dit avoir déjà observé à New York, selon un message sur son blog officiel.

G7 lance son "Uber du taxi"

Cela dit, cela suffira-t-il à canaliser la riposte des taxis ? Car celle-ci prend de l'ampleur au-delà des frontières de l'Hexagone. Notons ainsi que G7 mise désormais sur la technologie ainsi que sur une "alliance" entre les différentes compagnies de taxis pour se renforcer en région, déjà, mais surtout à l'international. Elle a ainsi lancé eCab, une application pour smartphone, qui, à l'instar d'Uber, permet de commander un chauffeur grâce à son téléphone intelligent. Tout pareil. C'est la voiture géolocalisée comme étant la plus proche qui sera affectée à la course.

Pour l'heure, à Paris, les partenaires de l'application incubée par G7 sont les chauffeurs affiliés à G7 (rien ne serait à l'ordre du jour concernant Taxis Bleus). En région, leurs partenaires sont Les Taxis Rennais, Taxis Lillois, Taxis Radio Aixois, Aquitaine Radio Taxis à Bordeaux, Taxi Union à Lille et Douai et enfin les Taxis de Reims. A l'étranger, certaines compagnies telles que Xpert Taxis, National Radio Taxis et VIP taxis, pour l'Irlande, Taxis Verts en Belgique, TCA à Amsterdam, Yellow Cabs, Vancouver Taxi, McLure's et BlackTop au Canada, se sont regroupées, afin de lutter contre le phénomène Uber. L'union fait la force, dit-on.

Mounia Van de Casteele

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Commentaires 3
à écrit le 08/10/2015 à 17:03
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Les taxis, ils peuvent faire ce qu'ils veulent pour redorer leur image (green washing, forfaits etc) ils doivent savoir qu'ils ont montrés leur vrai visage ces derniers temps de plus les indépendants maintenant montent au créneau pour ne pas s'équipe...

à écrit le 08/10/2015 à 14:59
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Madame, les VTC ont le droit de rouler avec des véhicules électriques (cf article 2 de l'arreté ici http://legifrance.gouv.fr/affichTexte.do;?cidTexte=JORFTEXT000030429911)

le 11/10/2015 à 16:28
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Ha bon quelle société propose des voiture électriques???? 😈 A part les tesla (j au vu des taxi parisien en tesla) sinon rien les seul prius que j ai vu sont des cab G7 La vérité ...pour le prix payé je préfère une Mercedes diesel a une prius es...

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