Vinci quitte le conseil de son rival ADP pour "éviter les risques de conflits d'intérêts à terme"

Détenant 8% du capital d'ADP, Vinci a annoncé ce jeudi avoir remis à la disposition d'ADP son mandat d'administrateur. Le groupe présidée par Xavier Huillard précise qu'il n'envisage pas d'évolution de sa participation dans le capital d'ADP. Une précision pour éviter de laisser penser que Vinci jette l'éponge sur une prise de contrôle, un jour, d'ADP.
Fabrice Gliszczynski
(Crédits : Reuters)

Article mis à jour le 17/12 à 21h50

Le communiqué est sibyllin. Ce jeudi, après la clôture de la Bourse Vinci a annoncé en quelques lignes que son PDG, Xavier Huillard, "avait remis à la disposition du conseil d'administration d'ADP" le mandat d'administrateur que le groupe de construction et de concession détenait dans le gestionnaire des aéroports parisiens depuis 2013. "Vinci n'envisage pas d'évolution de sa participation au capital du Groupe ADP", était-il précisé dans la foulée.

Depuis 2013, Vinci détient 8% de son rival dans les aéroports, et n'a jamais caché depuis son entrée fracassante dans le capital en 2008 à hauteur de 3% son souhait de contrôler un jour ADP. Une ambition qui a toujours agacé les directions successives du gestionnaire des aéroports parisiens.

Lire aussi : Vinci, le vieux cauchemar d'Aéroports de Paris, guette la privatisation de Roissy et d'Orly

Deux leaders mondiaux

La crise ayant repoussé la privatisation d'ADP aux calendes grecques, certains observateurs assimilent la décision de Vinci comme un renoncement à son vieux rêve. L'explication est ailleurs, dit-on chez Vinci, où l'on explique la décision de quitter le conseil d'ADP par "le risque de multiplication des conflits d'intérêts à terme". Ce risque aurait été invoqué par "certaines parties prenantes", explique-t-on sans préciser davantage. La précision "à terme" montre que Vinci estime que sa présence au conseil d'ADP n'est pas un problème aujourd'hui.

Vinci ne jette pas l'éponge sur ADP

Si quelques opérations en commun ont été menées depuis 2013, comme à Santiago du Chili, Vinci et ADP sont restés en concurrence frontale sur la scène aéroportuaire internationale. Avant la crise, Vinci a multiplié les opérations capitalistiques qui lui ont permis de dépasser pendant quelques semaines ADP dans le classement mondial, avant que ce dernier repasse devant en rachetant le groupe indien GMR, et devienne le numéro  1 mondial du secteur aéroportuaire. Au regard du fort développement de Vinci, il est concevable qu'ADP considère la présence de Xavier Huillard à son conseil comme embarrassante, même s'il existe des garde-fous.

En revanche, selon un partisan de Vinci, "ADP a toujours refusé toute idée de coopération et fait état régulièrement de soi-disants conflits d'intérêts qui rendent la vie impossible". "Et d'ajouter : "la déclaration est faite pour éviter que l'on pense que le départ du conseil est un prélude à une vente de leur participation". Autrement dit, Vinci sera là le jour où la question de la privatisation d'ADP se reposera.

Fabrice Gliszczynski

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Commentaires 6
à écrit le 23/12/2020 à 0:39
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J'ai fait un reve de decentralisation complet qui permettra ou qui permet deja a mes " sbires ", ou devrait je dire " freres ", d'organiser le conflit d'interet, " entre freres ". A part cela, pas de conflit d'interet. Petit malin va...

à écrit le 19/12/2020 à 2:06
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C'est surtout le signe d'un manque d'intérêt car ADP est subventionné par le trafic aérien d'Air France sous respirateur artificielle depuis de nombreuses années avant même la grippette boomericide...

à écrit le 18/12/2020 à 13:22
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euh oui, les aeroports ca risque de ne plus etre ce que c'etait!

à écrit le 18/12/2020 à 8:46
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Vinci qui se soucierait des conflits d'intérêts !? :D Cette blague, cherchez forcément ailleurs hein... ^^

à écrit le 18/12/2020 à 7:50
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C'est nouveau que Vinci s'inquiète des conflits d'intérêts. Vinci possède de milliers de km d'autoroute et encaisse des péages presque sans limite pour financer les réparations qui sont exécuté par .... Vinci.. évidemment. Je ne pense pas que ces tr...

le 18/12/2020 à 16:03
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C'est vrai ,il suffit de voir comment l'état a gère' les masques ont imagine facilement l'état de nos autoroutes , les redevances iraient vers le social ,notre pays en manque cruellement ??????????

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