La coutellerie, créée en 1948, a été reprise par Solexia alors même que son PDG, Michel Jodas, 62 ans, très - trop ? - investi dans la gestion de la PME, souhaitait se désengager du quotidien. Il continuera cependant quelque temps encore à suivre le sourcing en Chine. « Le sourcing est l'un des principaux atouts de Jodas », estime Hervé Kratiroff, président de Solexia. En 1999, Jodas a pratiquement cessé sa production à Thiers, la capitale de la coutellerie, au profit d'une stratégie d'importation en provenance de Chine, qui se distingue du simple négoce. « La production est réalisée par un nombre restreint de fabricants sur la base d'un cahier des charges répondant au savoir-faire coutelier de l'entreprise. » Un changement évidemment dicté par la compétitivité internationale. Et ça a fonctionné puisque le chiffre d'affaires est passé de 3,62 millions d'euros en 2003 à 6,27 millions en 2009, en hausse de 19 % par rapport à 2008. Une réelle performance sur un marché de biens traditionnels en période de crise.

1.000 références

L'autre grand atout de la PME de 23 personnes, selon ses repreneurs, réside dans l'important stock représentant plus de 1.000 références et d'une valeur de 1,8 million d'euros. « Grâce à notre capacité de stockage, nous pouvons répondre aux commandes avec la même réactivité que des fabricants », précise Éric Versini, directeur général de Solexia. Enfin, Jodas compte plus de 800 clients, dont aucun ne dépasse 3 % du chiffre d'affaires, une clientèle très diversifiée qui permet à la PME d'assurer son « indépendance » commerciale. L'entreprise distribue actuellement ses produits à la marque Pradel Excellence, principalement à travers les solderies pour 35 %, la VPC (15 %), les magasins traditionnels (13 %), les forains (12 %) et les grossistes (10 %).

solidité financière

Fidèle à ses principes, Solexia ne devrait rien chambouler de la stratégie de l'entreprise en croissance. En revanche, le groupe va investir plus de 1 million d'euros dans l'informatisation des stocks d'ici la fin de l'année et dans un bâtiment de 15.000 m2 en 2011. Le nouveau site logistique remplacera trois entrepôts aujourd'hui disséminés sur la commune de Thiers. Avec son positionnement de niche, sa bonne santé financière (résultat net de 4,2 %), ses produits stables et sa clientèle sécurisée, à moins de deux heures de Lyon, Jodas s'inscrit dans les critères de reprise édictés par Solexia. Aujourd'hui, le groupe lyonnais compte sept PME totalisant 33 millions d'euros de chiffre d'affaires et 154 salariés.

Claude Ferrero, à Lyon