La globalisation des activités conduit à plus d'échanges internationaux. Mais la réduction des budgets consacrés aux déplacements et le souci de réduire les émissions de CO2 limitent les voyages professionnels. Quand ce n'est pas l'éruption d'un volcan qui vient perturber le trafic aérien et montrer une fragilité de nos économies. Pourtant, pour continuer à mener leurs activités, les collaborateurs ont besoin d'échanger, de dialoguer, de se réunir, de partager des documents. Bien sûr, l'e-mail et le téléphone existent, mais ils n'autorisent pas la même communication qu'en face-à-face. La menace de pandémie grippale ou les blocages de l'hiver dernier dus à de fortes intempéries ont amené les entreprises à envisager - enfin ! - le télétravail.
Les technologies de l'information et de la communication (TIC) ont atteint un stade de développement suffisant pour permettre aux entreprises de mettre en place des solutions de télétravail efficaces et abordables. Quel que soit l'endroit où il se trouve, à son domicile, à l'hôtel, à l'étranger ou chez un client, le collaborateur a accès aux mêmes outils, matériels et logiciels, que s'il était dans les murs de l'entreprise. Il peut travailler partout comme s'il était au bureau pourvu qu'il dispose d'une liaison haut débit de type ADSL ou d'un accès 3G, d'un ordinateur et d'un téléphone. « Pour l'entreprise, le télétravail signifie des gains de productivité, de temps et donc d'argent, constate Laure Van Der Hauwaert, responsable des offres conseil et communications unifiées chez Spie Communications. Les collaborateurs ne perdent pas de temps dans les transports, ils sont moins stressés et mieux organisés, le télétravail leur procure un meilleur équilibre entre vie privée et vie professionnelle. »
Les solutions technologiques se sont démocratisées. La plupart des ordinateurs sont munis d'une webcam et d'un micro. Grâce au logiciel de téléphonie Skype, cela permet de faire de la visioconférence, de plus ou moins bonne qualité certes, mais tout en partageant des documents. Une telle solution ne coûte que quelques centaines d'euros, ordinateur portable compris. Plus haut de gamme, les solutions de visioconférence de Polycom ou de Tandberg, racheté récemment par Cisco, nécessitent un équipement plus élaboré, la plupart du temps installé dans une salle dédiée, et coûtent plus de 100.000 euros.
300.000 euros pour le top
Le nec plus ultra s'appelle la téléprésence : une image en taille réelle en haute définition et un son de qualité, qui donnent l'impression d'être dans la même salle de réunion que ses interlocuteurs. Mais il faut mettre le prix : une salle de téléprésence coûte au bas mot 300.000 euros. Elle ne dispense toutefois pas de rencontrer ses collaborateurs « en vrai », ne serait-ce que pour maintenir le lien social, si utile dans les relations professionnelles. Car si le frein technologique est levé, le télétravail bute encore souvent sur la peur de l'isolement ou, pour les managers, la crainte de ne plus contrôler leurs équipes.
