Le troisième et dernier volet du sixième rapport du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (Giec) vient d'être rendu public ce 4 avril. Cet opus porte sur les solutions envisageables pour limiter les émissions de gaz à effet de serre et sur les mécanismes d'atténuation des conséquences de la crise climatique.
Alors que les applications concrètes par les Etats de ces recommandations pourraient prendre plusieurs années, la France travaille sur des dispositifs afin de réduire l'empreinte des secteurs économiques les plus polluants. Et notamment, le bâtiment, qui représente encore 25% des émissions de gaz à effet de serre en France.
Le bâtiment, c'est 25% des émissions de gaz à effet de serre en France
Pour inverser la tendance, le gouvernement vient de charger la direction générale de l'Energie et du Climat (DGEC) et son bras armé, le Conseil général de l'Environnement et du Développement durable (CGEDD), de décarboner ce secteur qui pèse 125 milliards d'euros de chiffre d'affaires annuels, 1,155 million de salariés et 410.000 entreprises.
Une mesure qui s'inscrit dans l'application de la loi "Climat et Résilience" promulguée le 24 août 2021, qui oblige "chaque secteur fortement émetteur de gaz à effet de serre" à rédiger une feuille de route établie conjointement par les représentants des filières économiques, le gouvernement et les représentants des collectivités territoriales "au plus tard le 1er janvier 2023".
Pour le bâtiment, c'est le Centre scientifique et technique du bâtiment (CSTB) et le Plan bâtiment durable (PBD), le réseau qui rassemble les acteurs publics et privés concernés, qui sont aux manettes. Leurs présidents respectifs, Etienne Crépon et Philippe Pelletier, sont chargés de faire travailler les différentes parties prenantes pour qu'ils définissent la marche à suivre pour atteindre la neutralité carbone en 2050.
Ainsi un comité de pilotage, qui rassemblera les administrations centrales, les élus locaux et les fédérations professionnelles intéressés, est en cours de composition. Un comité de pilotage qui se décomposera, lui-même, en quatre groupes de travail avec co-pilotes et/ou rapporteurs.
Un comité de pilotage qui sera installé après la présidentielle
Rien n'est encore acté par l'exécutif, mais ces quatre groupes de travail devraient traiter la question des matériaux et des équipements - les matériaux biosourcés, bas-carbone ainsi que la décarbonation du béton -, ainsi que le thème du bâtiment neuf - un label "RE2020" sur le modèle de la nouvelle réglementation environnementale est en cours de définition pour fin 2022-début 2023 -.
Ou encore le sujet de la rénovation des bâtiments existants. Mais aussi, et c'est inédit, l'environnement du bâtiment. "Il s'agit par exemple du lien entre ce dernier et les mobilités", explique à La Tribune une source proche du dossier. "Pourquoi un parking serait-il utilisé la journée pour des bureaux et pas la nuit pour des logements ? Ou bien pourquoi transforme-t-on des bureaux en logements ?, poursuit-elle.
Ce comité de pilotage doit être installé au lendemain de l'élection présidentielle, c'est-à-dire fin avril-début mai, pour une première réunion de travail dès le début du mois de juin.
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