Année après année, le constat se confirme. L'appétence pour les produits bio ne cesse d'augmenter chez les Français, entraînant une croissance du marché à deux chiffres. Après avoir dépassé les 9 milliards d'euros en 2017, puis s'être situées autour des 10,5 milliards d'euros en 2018, les ventes ont presque atteint les 12 milliards d'euros en 2019, révèle le bilan annuel de l'Agence française pour le développement et la promotion de l'agriculture biologique, publié le 9 juillet.
"Cela correspond à quatre fois les ventes de smartphones en France, ou à deux fois les exportations françaises de céréales", souligne le président de l'agence, Philippe Henry.
Depuis 2015, le marché a presque doublé, en atteignant 6,1% des achats alimentaires des Français. Ces derniers consacrent désormais aux produits bio 178 euros par an et par habitant :
"Autant qu'à leur facture d'eau et d'assainissement", observe encore Philippe Henry.
Des importations stables
Si l'épicerie est le rayon le plus convoité (29%), des références bio existent désormais pour toutes les catégories de produits, observe l'Agence Bio. Les aliments qui peuvent être produits en France sont d'ailleurs pour la plupart français: les importations, qui couvraient globalement 33,1% du marché en 2019, ont même légèrement baissé par rapport à l'année précédente.
Et si la grande distribution, qui détient 55% du marché, reste toujours la principale roue motrice de la croissance, deux autres circuits pèsent aussi. Les magasins spécialisés, où sont réalisées 28% des ventes, continuent d'augmenter: Biocoop compte par exemple en ouvrir 70 nouveaux en 2020, qui viendront s'ajouter aux 630 déjà existants. La vente directe, qui compte déjà pour 11% du marché, pourrait pour sa part avoir été encore boostée par la période du confinement -comme d'ailleurs la restauration collective, où les ventes bio restent encore inférieures aux 400 millions d'euros.
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+15% d'emplois directs
Ce bon vent du marché tire ainsi la production, et "provoque une structuration des filières", se réjouit Philippe Henry. La surface agricole en bio représente ainsi désormais 8,5% de la surface agricole française: le double qu'il y a cinq ans. Tous les types de cultures bio croissent, mais les grandes cultures plus que la moyenne: en cinq ans, leurs surfaces -déjà bio ou en conversion- ont été multipliées par 2,5. La conversion et l'installation d'élevages, notamment porcins et avicoles, se montrent également dynamiques. Et aux côtés des trois grandes régions où le bio est traditionnellement plus présent (l'Auvergne-Rhône-Alpes, la Nouvelle-Aquitaine et l'Occitanie), les conversions se développent désormais dans toute la France, y compris dans les territoires d'Outre-Mer, note Gérard Michaut, vice-président de l'agence.
L'augmentation de la surface agricole induit celle du nombre de fermes, mais aussi des entreprises de préparation, de transformation ou de distribution certifiées ou en cours de certification bio. Elles dépassent désormais les 70.300 unités, soit 14% de plus qu'en 2018. Ce cercle vertueux aboutit aussi à la création d'emplois : 179.500 emplois directs ont été créés dans le bio en France en 2019, soit 15% de plus que l'année précédente. C'est au nom de cet impact social positif quel'Agence Bio invite le gouvernement, dans le cadre de l'élaboration des plans de relance économique, à investir dans le bio: non seulement à long terme et pour des raisons écologiques, mais aussi à court terme, pour créer de la richesse durable et partagée.
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