Macron promet 2 milliards d'euros pour la nouvelle "révolution alimentaire"

A ces deux milliards promis dans le cadre du plan France 2030, viendront s'ajouter 850 millions issus du quatrième Plan d'investissement d'avenir, visant à soutenir une alimentation plus "saine, durable et traçable".
Giulietta Gamberini
Un milliard d'euros, dont 400 millions venant du PIA4, seront notamment consacrés à trois outils de révolution du vivant et de la connaissance: la robotique, le numérique et la génétique.
Un milliard d'euros, dont 400 millions venant du PIA4, seront notamment consacrés à trois outils de "révolution du vivant et de la connaissance": la robotique, le numérique et la génétique. (Crédits : Charles Platiau)

Deux milliards d'euros en cinq ans. C'est ce que Emmanuel Macron a promis ce matin de consacrer à la transition vers une alimentation plus "saine, durable et traçable", dans le cadre du plan France 2030 qui mobilisera globalement 30 milliards d'euros publics. Plus qu'aucun autre, le secteur agricole et alimentaire se retrouve en 2021 "aux confluences" entre plusieurs défis, a souligné le président de la République: la décarbonation de la production, la lutte contre l'érosion de la biodiversité, la croissance démographique. Or, la dégringolade des prix des aliments en rayon fait obstacle aux investissements et à l'innovation que ce contexte demanderait, a déploré le président.

Lire: Egalim 2, une nouvelle loi pour mieux rémunérer les agriculteurs

Les deux milliards de France 2030, auxquels s'ajouteront 850 millions du quatrième Plan d'investissement d'avenir (PIA4), seront ainsi consacrés à trois axes majeurs de la nouvelle "révolution agricole et alimentaire" que le Président appelle de ses vœux, a détaillé le ministre de l'Agriculture Julien Denormandie.

Une "révolution du vivant et de la connaissance"

Un milliard d'euros, dont 400 millions venant du Programme d'investissements d'avenir PIA4, viendront soutenir trois outils de "révolution du vivant et de la connaissance": la robotique, le numérique et la génétique. Il s'agit notamment de réduire l'empreinte carbone dans l'agriculture et son utilisation de produits phytosanitaires et d'engrais, en développant l'agriculture de précision, le recours à des variétés génétiques plus résistantes aux aléas météorologiques, mais aussi la méthanisation.

Lire: Glyphosate : recherche alternatives désespérément

Le gouvernement français n'est néanmoins pas favorable aux nouvelles technologies de sélection du végétal conçues afin de créer des plantes plus résistantes aux pesticides, a précisé le gouvernement.

400 millions d'euros de France 2030, et 450 du PIA4, seront en outre consacrés à la santé nutritionnelle, et notamment à la structuration de "chaînes alimentaires locales" visant cet objectif. Après avoir soutenu la production française de protéines végétales, le gouvernement songe par exemple à faire de même pour les fruits et légumes. Au cheval entre ces deux axes, France 2030 prévoit d'ailleurs 500 millions d'euros en fonds propres pour "accroître la capacité d'innovation et de prise de risques" de jeunes agriculteurs, mais aussi de coopératives, selon des modalités encore à définir.

La souveraineté alimentaire en ligne de mire

Enfin, 500 millions d'euros de France Relance seront utilisés pour soutenir la filière du bois. Il s'agit d'une part de réduire la dépendance des importations -à l'origine actuellement d'une grave pénurie de bois pour la construction-, d'autre part de valoriser des coproduits tels que la cellulose.

La "souveraineté alimentaire", "nourrir tout le monde grâce à une alimentation de qualité préservant l'environnement", est en effet la "vision" qui soutient l'ensemble de cette stratégie, bien au-delà de l'objectif de promouvoir l'agro-écologie, a martelé Julien Denormandie.

Le ministre s'est d'ailleurs dit favorable à une étude d'impact évaluant les conséquences de la stratégie européenne Farm to Fork (F2F) en termes de productivité et de revenu des agriculteurs, avant sa mise en œuvre dans des "textes légistiques".

Comme Emmanuel Macron, Julien Denormandie promet d'aller le plus vite possible. "Des crédits -tous nouveaux- seront alloués dès le début de 2022"". Et si Emmanuel Macron ne devait pas être réélu en mai ?

"Je doute que quiconque ne trouvera pas une vision pertinente" dans ce soutien de la révolution agricole et alimentaire, a parié le ministre.

Giulietta Gamberini

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaires 5
à écrit le 13/10/2021 à 9:46
Signaler
Encore du pognon qu'il va se perdre dans les limbes.

à écrit le 13/10/2021 à 9:36
Signaler
"la décarbonation de la production" à quand des tracteurs électriques ? Désherber sans glyphobidule ça demande de le faire mécaniquement en passant plusieurs fois avec des engins (ou à la main ? Faisons venir des polonais :-) ). Usage de l'eau : 10%...

à écrit le 13/10/2021 à 9:25
Signaler
Bref! Une production locale aura tout les avantages d'être de saison, saine, durable et traçable!

à écrit le 13/10/2021 à 8:42
Signaler
200 millions par ans seulement, ils vont placer quelques copains pour faire des trucs inutiles voir ne rien faire du tout et puis basta.

le 13/10/2021 à 9:03
Signaler
Oups désolé ça fait 400 millions par an c'est mieux ça permettra à des enfants de plus gros oligarques d'être casés. :-)

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.