Mode : au Royaume-Uni, le greenwashing dans le collimateur des autorités

Le régulateur britannique de la concurrence enquêtera sur la véracité des promesses environnementales de la fast fashion. Boohoo et Asos, parmi les marques visées, affirment vouloir collaborer.
Asos dit vouloir s'engager à prendre sa part pour rendre le secteur de la mode plus durable, notamment en fournissant des informations claires et précises sur ses produits.
Asos dit vouloir s'engager "à prendre sa part pour rendre le secteur de la mode plus durable, notamment en fournissant des informations claires et précises sur ses produits". (Crédits : Suzanne Plunkett)

Asos, Boohoo, George at Asda: au Royaume-Uni, ces acteurs de la "fast fashion", accusés d'être très polluant06560.s, vont faire l'objet d'une enquête de la Competition and Markets Authority (CMA) afin de vérifier la véracité de leurs promesses environnementales. Et l'enquête pourrait être élargie à d'autres marques, a prévenu la CMA dans un communiqué publié vendredi et cite par l'AFP.

"Si ces entreprises utilisent des arguments écologiques trompeurs, nous n'hésiterons pas à agir, devant les tribunaux s'il le faut", affirme la CMA.

Des affirmations parfois injustifiées

La CMA rappelle qu'elle s'est penchée en janvier sur le secteur de l'habillement, où quelque "54 millions de livres sont dépensés par les consommateurs chaque année, et ce premier passage en revue a mis au jour des inquiétudes sur de potentiels arguments écologiques trompeurs". Certaines entreprises "donnent ainsi l'impression que leurs produits sont durables ou meilleurs pour l'environnement, en faisant par exemple état de l'utilisation de matériaux recyclés, sans informations justifiant ces affirmations", argumente le régulateur.

Les marques visées affichent leur bonne volonté.

Dans un communiqué, cité par l'AFP, Boohoo a affirmé vouloir "collaborer avec la CMA" et être "résolu à fournir à ses clients des informations exactes sur les produits qu'ils achètent".

Asos a assuré, dans un autre communiqué cité par la même agence, qu'il "coopérera à l'enquête, et (qu'il) s'engage à prendre sa part pour rendre le secteur de la mode plus durable, notamment en fournissant des informations claires et précises sur ses produits".

2% des émissions globales de gaz à effet de serre

Le modèle économique de la fast-fashion, fondé sur des petits prix afin de séduire les plus jeunes, avec des ventes parfois exclusivement en ligne et des nouveautés proposées quasi-continuellement, est par essence porteur d'un impact écologique néfaste.

"Bon nombre de ces vêtements bon marché finissent (...) dans d'immenses décharges, brûlés sur des feux ouverts, le long des lits de rivière et rejetés dans la mer", dans des pays comme le Kenya et la Tanzanie, dénonçait en avril l'ONG de défense de l'environnement Greenpeace, citée par l'AFP.

Selon Agence française de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (Ademe), la mode éphémère, troisième secteur le plus consommateur d'eau, est responsable chaque année de 2% des émissions globales de gaz à effet de serre, autant que le transport aérien international et le trafic maritime réunis. L'égérie du mouvement des jeunes pour le climat, Greta Thunberg a ainsi dénoncé l'an dernier sur Instagram un secteur qui "contribue énormément à l'urgence (...) écologique".

 (Avec AFP)

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Commentaire 1
à écrit le 31/07/2022 à 17:38
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Personne ne donne vraiment l'exemple en matière d'habillement : Les journalistes, les hommes et femmes politiques utilisent une débauche de vêtements très salissants, comme les chemises blanches et les vestes unies. Tout le monde pollue allègrement

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