Nature en ville : le chèque de 500 millions pour les villes attendra l'après-élections

Le gouvernement s'apprête à lancer un programme de renaturation des villes, avec une enveloppe de 500 millions d'euros. Des espèces sonnantes et trébuchantes dont les détails de l'utilisation sera dévoilée a minima après les élections de ce week-end. Explications.
César Armand
Végétaliser un trottoir permet de rafraîchir la rue dans laquelle il se trouve.
Végétaliser un trottoir permet de rafraîchir la rue dans laquelle il se trouve. (Crédits : C.A.)

En pleine période de températures extrêmes, l'annonce n'est pas passée inaperçue. À l'issue du Conseil des ministres du 14 juin, la porte-parole du gouvernement, Olivia Grégoire, a annoncé le lancement d'un programme de renaturation des villes pour « favoriser le développement d'îlots de fraîcheur en ville » et « venir co-financer, aux côtés des collectivités locales qui en expriment le besoin, ces opérations ».

« Il faut adapter nos villes : moins de goudron et plus d'arbres pour apporter de la fraîcheur et limiter les températures. Plusieurs collectivités s'y sont déjà engagées, mais il faut d'évidence accélérer. Le Gouvernement sera aux côtés de tous les maires qui veulent accélérer la renaturation de quartiers urbains », est-il écrit dans le compte-rendu du Conseil des ministres publié par l'Élysée.

« Des prêts adaptés » de la Caisse des Dépôts et Consignations

L'Etat a budgété ce projet. Montant sur la table : 500 millions d'euros, avec l'appui du Centre d'études et d'expertise sur les risques, l'environnement, la mobilité et l'aménagement (Cerema - Services du Premier ministre), de l'Agence pour la transition écologique (Ademe) et de la Caisse des Dépôts et Consignations « pour accompagner les collectivités locales avec des prêts adaptés ».

« En parallèle, les procédures pour que ces opérations puissent se faire plus rapidement seront simplifiées », souligne la présidence de la République. Hasard ou coïncidence, le Cerema, qui apporte des outils et des méthodes sur les sujets de l'eau, des sols, des arbres, des zones humides et sur l'urbanisme, vient justement de publier un document intitulé « Faire de la nature un pilier de la ville de demain », adressé aux élus locaux.

« Il est important de dépasser le caractère superficiel des actions en faveur de la nature en ville pour que la nature puisse vraiment jouer son rôle qui est multiple : refuge de biodiversité, régulation des eaux pluviales, confort d'été, aspects paysagers...La nature est en fait un écosystème complet qui intègre l'eau, les strates de végétation et le sol, et permet au végétal de rendre des services. Pour avoir un impact réel, il faut une cohérence dans les opérations de nature en ville, et atteindre une certaine massification des opérations », expliquent Cécile Vo-Van, directrice de projets Nature et ville et Solutions fondées sur la nature et Delphine Salmon, responsable d'études Nature en ville dans une interview accordée au... Cerema.

Une proposition figurant dans le programme du candidat Macron

La mise en place effective de ce projet attendra encore. « Nous en sommes encore au stade de l'annonce », déclare la Banque des territoires (groupe Caisse des Dépôts) à La Tribune. « Nous n'avons pas plus d'informations pour l'instant », affirme-t-on à l'Ademe.

Dans une boucle WhatsApp ouverte entre la presse et le cabinet de la ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires, l'entourage d'Amélie de Montchalin promettait, dès le 14 juin, d'« envoyer des éléments consolidés dans la journée ».

En réalité, l'équipe de la ministre n'a plus répondu aux messages. Force est de constater que la candidate d'Ensemble dans la 6ème circonscription de l'Essonne, en ballotage défavorable, doit sans doute attendre le second tour des élections législatives ce 19 juin pour s'exprimer sur ces sujets de fond, "réserve électorale" oblige.

Pourtant, la proposition figurait dans le programme du président-candidat. Au chapitre « Pour la nature et les animaux », Emmanuel Macron promettait de planter 140 millions d'arbres « d'ici à la fin de la décennie », soit 2 arbres par Français, et d'investir dans la filière française du bois.

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César Armand

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Commentaires 2
à écrit le 18/06/2022 à 6:03
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Encore une mesure stupide qui sert de prétexte à la réalisation de travaux qui n'en finissent pas dans les villes. On ne pouvait pas y penser plus tôt, avant de bétonner à tout va ? ET avec quel argent on va faire cela ? La France est si riche que ça...

à écrit le 17/06/2022 à 20:17
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Il y a longtemps que ça aurait dû être fait. C'est scandaleux, aucune anticipation alors que le GIEC alerte nos dirigeants depuis longtemps

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