Fonroche plaide pour une vraie filière solaire en France

Le premier assembleur de panneaux solaires français se donne les moyens de ses grandes ambitions mais considère que les conditions ne sont pas réunies pour la création d'une industrie française.

Fort de sa levée de fonds de 50 millions d'euros en avril auprès du fonds Eurazeo et de la visite du ministre de l'écologie Jean-Louis Borloo il y a quelques jours sur son site de Roquefort, (près d'Agen), Fonroche, l'un des principaux acteurs du solaire en France, donne de la voix.

Dans une lettre ouverte adressée ce mercredi 2 juin aux « principaux élus français et aux décideurs économiques », le président-fondateur Yann Maus liste les conditions nécessaires, selon lui, au développement d'une filière française du solaire qu'il juge actuellement « menacé par des développements souvent anarchiques et des appels d'offre qui encouragent l'importation massive de produits étrangers. » Il préconise une intégration plus systématique de critères « durables » dans les appels d'offre passés par les collectivités locales et la mise en place par le gouvernement d'un groupe de travail des principaux industriels français.

Pérennité et rentabilité

Surtout, il prône « des choix de long terme qui intègrent une vraie réflexion sur la pérennité des installations, leur maintenance et leur rentabilité ». En clair, Fonroche demande à l'Etat d'interdire les centrales solaires au sol sur des terres arables, écologiquement contestables et économiquement sans intérêt pour l'emploi et l'industrie française, puisque les panneaux sont achetés à l'étranger. « Il faut cesser ces projets très consommateurs de CSPE », s'indigne Thierry Carcel, directeur général de Fonroche. La CSPE, contribution au service public de l'électricité, prévoit que les distributeurs d'électricité soient compensés pour l'obligation d'achat de l'électricité produite par les énergies renouvelables. Thierry Carcel est particulièrement revendicatif vis-à-vis de EDF Energies Nouvelles. « Ils auraient pu créer des milliers d'emplois en passant des commandes à tous les fabricants français de panneaux, mais ils ne sont venus voir personne ! »

15 lycées dans le sud

Crée en 2008, Fonroche va pouvoir, grâce à sa levée de fonds, accroître sa capacité de production de 25 MW à 90 MW fin 2010, et porter son chiffre d'affaire (conception, installation et maintenance de centrales solaires et investissements en propre) de 30 à 200 millions en 2010. Puis à 300 ou 350 millions en 2011. Avec 150 millions de commandes fermes, le carnet est déjà bien rempli. Fonroche a notamment remporté un appel d'offre pour 15 lycées en Languedoc-Roussillon.

Mais cette confiance et cette ambition restent suspendues à une « grande crainte ». Que le tarif de rachat (par ailleurs fixé à un niveau tout à fait suffisant, précise Thierry Carcel), soit à nouveau modifié en raison du volume de projets en cours, déjà proche des objectifs du Grenelle. Il faudrait alors, pour les dirigeants de Fonroche, soit réviser ces objectifs à la hausse, soit sélectionner les projets les plus riches en retombées économiques pour la France.

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