François Hollande a repris sa course

« Je vais reprendre la course d'une autre façon. » En signant ses adieux de premier secrétaire à La Rochelle, fin août 2008, François Hollande ne jetait pas de voile sur ses ambitions. Comme les autres présidentiables du PS, il a 2012 en tête.Libéré du rôle de « celui qui parlait pour les socialistes » depuis onze ans, le député de Corrèze a respecté une période de silence après son départ de la rue de Solférino, fin novembre. Mais aujourd'hui, François Hollande est de retour, avec des interventions médiatiques, ciblées la plupart du temps sur la crise, des publications régulières sur le site slate.fr. La semaine dernière, il a lancé son club de réflexion Changer la gauche. Le 27 juin, à Lorient, ville natale du club deloriste des transcourants, dont François Hollande fut l'un des animateurs au début des années 1990, l'ancien premier secrétaire du PS prononcera un discours que ses proches décrivent comme « programmatique », axé sur une défense des idées réformistes et sociales-démocrates. Lui préfère insister sur le fait qu'il s'inscrit dans un processus long, qui vise à bâtir une pensée politique claire pour une gauche qui manque encore à ses yeux de crédibilité. « Je veux aller sur les sujets de fond », dit-il, citant comme exemples le creusement des déficits publics ou la fiscalité.une voix dissonanteFrançois Hollande affirme que ses déclarations ne sont pas faites pour gêner la direction du PS ou pour compliquer la tâche de Martine Aubry. Il ne veut pas être une voix parallèle ou dissonante. Les relations entre la rue de Solférino et François Hollande se sont pourtant nettement tendues en mars, lorsque les militants PS des trois départements du Limousin, dont ceux de Corrèze, ont rejeté la liste constituée par la direction pour les européennes du 7 juin, obligeant Martine Aubry à un passage en force.Et, quand il a proposé la semaine dernière à François Bayrou une clarification des convergences et des divergences entre socialistes et centristes, François Hollande a suscité une forte irritation rue de Solférino. « Il l'a fait pour savonner la planche de Martine aux européennes », accuse un proche de la première secrétaire. Mardi soir, lors du bureau national du PS, la question n'a même pas été évoquée. « C'est un sujet hors sujet, et de toute façon François Hollande n'était même pas l࠻, a lâché François Lamy, bras droit de Martine Aubry. Le député de Corrèze plaide non coupable, jugeant indispensable que l'explication entre le PS et le Modem intervienne avant les régionales de 2010, qui seront le nouveau théâtre d'éventuelles alliances. H. F.
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