Le mouvement universitaire ne désarme pas

Radicalisation ou non ? Le mouvement universitaire commencé il y a sept semaines ne s'émousse pas. Hier, une nouvelle journée nationale d'action a réuni entre 10.000 et 23.000 manifestants en France, selon les sources. Les revendications sont à la mesure du nombre de réformes en cours : statut des enseignants-chercheurs, formation des enseignants, bac professionnel, système de recherche. Lundi soir, la coordination nationale des universités a demandé au gouvernement « très solennellement » d'abandonner toutes ses réformes. En attendant, les coordinations, collectifs et actions (grèves, blocages, « ronde infinie des obstinés », démission de comités disciplinaires de l'ANR, appels à refuser les jurys du bac?) se multiplient.Consentis à reculons, les gestes des ministres de l'Éducation nationale et de l'Enseignement supérieur n'ont donc pas suffi : ni la réécriture du décret sur le statut des enseignants-chercheurs, soumis à consultation hier (lire encadré ci-contre), ni le maintien en l'état du concours de recrutement des maîtres en 2010? « Nous réclamons l'ouverture de négociations globales avec les ministres de l'Éducation et de l'Enseignement supérieur et tous les acteurs », insiste Jean Fabbri, secrétaire général du Snesup-FSU. Selon le président de l'Unef, Jean-Baptiste Prévost, en l'absence de « réponses claires et précises de Valérie Pécresse à nos revendications [vie étudiante, allocation des moyens?], la sortie de crise s'avère compliquée ». « Le mouvement ne se radicalise pas. C'est le gouvernement qui enchaîne les demi-mesures et refuse de comprendre que l'on est dans une crise globale », estime Jean-Louis Fournel, de Sauvons l'université. épreuve de forceToute la question est de savoir ce que veut in fine le gouvernement, qui minore l'ampleur du mouvement : l'épreuve de force, le pourrissement ? « On peut comprendre que son attitude inexplicable conduise à une radicalisation. Le souhaite-t-il ? s'inquiète Bertrand Monthubert, secrétaire national du PS en charge de l'enseignement supérieur et de la recherche. Dans ce cas, il endosse la responsabilité de ce qui se passe. » Avec le risque de mettre en péril l'année universitaire, « si le mouvement va au-delà des vacances de Pâques », reconnaît Georges Molinié, président de Paris-Sorbonne (Paris IV). Tous ont en mémoire le précédent « CPE » de 2006, qui avait mobilisé de mi-janvier au 10 avril? n
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