La Commission européenne va sécuriser le marché du CO2

L'Europe a peur ! Les cyberattaques sur les registres européens du marché du CO2, révélées par « La Tribune » (lundi 2 février 2010), ne resteront pas longtemps sans réponse. La Commission européenne a annoncé jeudi une révision du processus de sécurisation des transactions sur Internet. Les procédures de sécurité permettant aux opérateurs de ce marché de se connecter à la plate-forme de transaction en ligne du marché de l'UE (Emissions Trading System, ETS) vont être « revues ». L'enjeu est de taille pour ce marché de près de 100 milliards d'euros permettant aux sociétés d'acquérir et de céder des certificats d'émission de carbone.Pour l'heure, la Commission n'entend pas intervenir dans les enquêtes qui se poursuivent au niveau national. C'est en Allemagne que l'enquête est la plus avancée, au moins du côté des conséquences frappant les victimes de ces manipulations opérées par « phishing ». La technique repose sur le « harponnage » des membres d'un registre national par l'utilisation de faux courriels d'ETS envoyés par les malfaiteurs leur enjoignant de se connecter au marché par l'intermédiaire d'un site présenté comme celui de la Commission européenne. Ceux qui ont répondu devaient dévoiler leurs codes confidentiels. De quoi permettre aux pirates de réaliser des transactions frauduleuses à leurs dépens, en leur volant par exemple des certificats d'émissions de CO2. En Allemagne, Hans-Jürgen Nantke, le directeur du registre national (DEHSt), recense six membres lésés après avoir transmis leurs codes. Les droits ainsi volés auraient été aussitôt revendus. Ce responsable estime que ces attaques s'inscrivent dans une « offensive mondiale qui dépasse le cadre des 27 marchés européens ». La Nouvelle-Zélande, l'Australie et la Norvège seraient touchées. Le secrétariat du réseau des Nations unies sur le changement climatique (UNFCCC) indique de son côté qu'il a pris connaissance de neuf transactions frauduleuses mais, qu'à ce stade, le logiciel reliant les registres nationaux opérant dans le cadre du protocole de Kyoto ne semble pas avoir été affecté.En marge de ces enquêtes et des réformes engagées au niveau européen, les treize registres concernés par ces fraudes rouvrent les uns après les autres. Mercredi, le registre tchèque a rouvert.Parallèlement aux suites judiciaires de l'affaire, les cours des certificats se sont nettement redressés sur la plate-forme Bluenext en gagnant 3,5 %, à 13,03 euros dans le sillage de l'enchère britannique qui a vu un record de demandes de 30,5 millions de tonnes de carbonne. Cette forte demande a permis aux 4,4 millions de tonnes de trouver preneur à 12,66 euros.C. T.
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