La Russie et les pays de l'Opep, les grands gagnants du baril à 100 dollars

Voilà une semaine que le cours du brent, la référence de pétrole extraite de la mer du Nord, dépasse les 100 dollars par baril. Même si le pétrole américain se traite nettement moins cher (86 dollars) pour des raisons logistiques, le pétrole semble bien parti pour s'accrocher à des niveaux de prix nettement supérieurs à ceux de l'année dernière. En 2010, le baril s'est échangé à un prix moyen de 80 dollars.Pour 2011, les experts anticipent des prix moyens compris entre 85 et 95 dollars. Selon l'EIA, équivalent du ministère de l'Énergie aux États-Unis, les prix du pétrole sont attendus autour de 93 dollars en 2011, puis 98 dollars en 2012. Les grands gagnants de ces tarifs en hausse seront bien sûr les pays producteurs de pétrole. À commencer par la Russie, premier producteur mondial actuellement : le pays produit en effet ces temps-ci plus de 10 millions de barils par jour, principalement de qualité Ural. Des huiles qui se vendent avec une petite décote par rapport au brent, mais qui assurent néanmoins au pays de revenus confortables. La Russie surpasse ainsi l'Arabie Saoudite, qui plafonne à 8,3 millions de barils en ce moment, en raison des quotas restrictifs de l'Opep : les Saoudiens extraient actuellement, à peine plus de pétrole que ne le font les États-Unis, qui puisent près de 8 millions de barils.Selon les estimations de l'EIA, les pays membres de l'Opep devraient empocher, en 2011, 847 milliards de dollars en vendant leur précieuse huile, contre 750 milliards en 2010. L'année passée, l'Arabie Saoudite, qui présente les prix de production les plus faibles en raison de la très bonne accessibilité de ses réserves, aura engrangé à elle seule autour de 200 milliards de dollars, alors même que son niveau de production est largement inférieur à ses capacités. Le pays pourrait en effet produire jusqu'à 13 millions de barils aujourd'hui, selon les calculs de Merrill Lynch.Ces transferts d'actifs ne sont pas anodins pour l'économie mondiale. « Une facture énergétique en hausse ne provoque pas nécessairement une récession économique mais elle peut y participer en amplifiant d'autres chocs économiques et financiers », notent les experts de l'Agence internationale de l'énergie dans leur rapport de février, en rappelant que l'activité économique des pays de l'OCDE avait commencé à stagner fin 2007, avant même que le baril n'entame le marathon qui l'avait emmené, en juillet 2007, à 147 dollars par baril. Pour 2011, la facture pétrolière devrait représenter 4,7 % du PIB dans les pays de l'OCDE, ce qui la rapproche dangereusement du seuil des 5 %. Les économies occidentales ont néanmoins évolué sur la question de l'indépendance énergétique par rapport à 2008. Les véhicules sont moins gourmands et l'incorporation croissante de biocarburants produits localement limite la note. Aline Robert
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